27 juin 2013

Compte à rebours anxieux

    Sensation bizarre que de voir le compteur du temps qui s'égrène. Aujourd'hui, je suis à J-93 de l’épreuve de Millau. Il me semble que c'était hier que j'écrivais à certains amis que mon état n'était pas catastrophique à plus de cent jours de ces 100 km que j'ai inscrits comme un but, je ne sais plus très bien pourquoi.

    Je fais du sur place, je n'arrive plus à courir, ni à randonner. Ce matin, je n'arrivais même plus à tenir debout en patientant pour ma prise de sang. Ressentiment bizarre que d'avoir l'esprit et les yeux fixés sur cette date, de voir les entraînements programmés et non effectués s'estomper comme la brume au petit matin efface un paysage, de sentir son corps à contre-courant de cette décision, un peu comme s'il me disait : « Mais moi, on ne m’a pas demandé mon avis pour aller m’user sur ces 100 km ! ».

    Alors j’essaye de me persuader, de toujours y croire, de me dire que malgré un organisme qui refuse et une santé qui empêche, c’est toujours faisable. Comme pour le marathon, je me force à croire que les médecins ont tort. Je me rassure en me disant que si les entraîneurs spécialisés proposent des entraînements sur 9 ou 12 semaines, soit 63 à 84 jours, je suis toujours dans les clous, qu’il me reste encore quelques jours pour parvenir à contraindre mon physique à aller où je veux et non le suivre sur ces voies du renoncement. J’avoue cependant que parfois le doute m’envahit.

19 juin 2013

Entre deux vertes, une mûre

    Voilà un an maintenant, le 19 juin 2012, je partais pour mes premiers kilomètres de marche, dans le but de tester tout ce dont je pourrai avoir besoin lors de mon futur périple de 8000 km. Cent quarante sept sorties plus tard et après 2120 km parcourus, ce qui n’était qu’un projet a réellement pris forme. Depuis cette date, le dossier a bien avancé, hormis deux éléments : mon apprentissage du russe est plutôt en berne et je n’ai aucune certitude d’obtenir les visas nécessaires pour traverser le Turkménistan et l’Ouzbékistan. Ceci pourrait, à cette heure, être une réelle catastrophe. C’était sans compter sur une santé qu’un enthousiasme débordant n’a pas su rectifier : il est illusoire aujourd’hui de penser me lancer dans ce défi le 1er janvier 2014 puisque les traitements dont j’ai besoin me clouent sur place pour deux bonnes années. Deux années que je dois mettre à profit pour vraiment être capable de me débrouiller en langue russe et surtout trouver le moyen d’obtenir les visas que je souhaite.
    Cette année est passée si vite que j’ai l’impression que c’était hier. Et pourtant ! Les 260 pages de notes que j’ai tenues sont le témoin de la transformation d’une idée en réalité palpable, de la naissance de plans B et même C ou D, que l’exaltation initiale n’a jamais faibli, même si, comme depuis deux semaines, je ne peux plus marcher ou courir parce que mon état de fatigue est trop important. Comme l'a écrit Jean-Antoine de Baïf au XVIe siècle : "Entre deux vertes, une mûre". Je reste donc convaincu de parvenir à mes fins.
    Evidemment, si tout allait bien, ce serait mieux. Mais je crois qu’il n’y aurait aussi plus rien à raconter. Ni bien sûr la satisfaction d'avoir franchi l'obstacle. ;-)

14 juin 2013

Noir et blanc à Canterbury

Deux heures et dix minutes, c’est le temps que j’ai pu passer le 6 juin dans les rues de Canterbury. Avec mon appareil photo. :-)
Certes, je n’y étais pas pour mon unique plaisir, mais dans le cadre d’un voyage scolaire pour lequel je faisais un reportage photographique. Bon, j’avoue, avec un appareil photo en main, tout devient plaisir chez moi.

J’ai tenté quelques clichés dans l’optique de mon futur périple vers Samarkand. C’est-à-dire résolument tourné vers les gens, ceux que je croise, ceux qui déambulent, ceux qui travaillent, bref ceux qui vivent. De ces deux heures et quelques, j’ai retenu quelques portraits. En noir et blanc.

Pourquoi en noir et blanc alors que la vie est en couleurs me rétorquera la majorité ? Parce que ! Parce que cadrer puis déclencher, c’est d’abord éliminer. Eliminer tout ce qui n’apparaît pas dans la photo. Le seul fait de réaliser une prise de vue est d’abord un tri visuel. Donc un parti pris. Je choisis d’y rajouter le parti pris du noir et blanc. Parce que j’aime bien le travail en noir et blanc de Josef Koudelka sur les Tsiganes ou celui d’Hermance Triay sur les habitants d’Ouessant. Parce que mon futur travail sur ceux qui vivent de la terre, je le rêve en noir et blanc. Enfin, à partir du noir et blanc, chacun peut rêver les couleurs qu’il veut. Et j’aime bien cette notion de lecture visuelle personnelle.









9 juin 2013

Borne 62

Jeudi 6 juin. Promenade en ville. Le long d'une avenue fort fréquentée par les voitures où j'ai pourtant cheminé une dizaine de fois en autant d'années, je découvre une borne. Aucune indication "parlante" que ce nombre 62 gravé sur une des faces. Une borne quasi invisible et qui est inclinée probablement parce qu'elle se situe le long d'un grillage qui délimite un emplacement où les autos sont garées en épi, et qu'en reculant, les conducteurs doivent légèrement s'appuyer contre.
Il s'agit d'une borne militaire, dont, semble t'il, on ne sait dire rien d'autre que "c'est un repère militaire". Si jamais un lecteur de passage en savait plus, je suis preneur de l'information :-)