Sensation bizarre que de voir le compteur du temps qui
s'égrène. Aujourd'hui, je suis à J-93 de l’épreuve de Millau. Il me semble que
c'était hier que j'écrivais à certains amis que mon état n'était pas
catastrophique à plus de cent jours de ces 100 km que j'ai inscrits comme un
but, je ne sais plus très bien pourquoi.
Je fais du sur place, je n'arrive plus à courir, ni à
randonner. Ce matin, je n'arrivais même plus à tenir debout en patientant pour
ma prise de sang. Ressentiment bizarre que d'avoir l'esprit et les yeux fixés
sur cette date, de voir les entraînements programmés et non effectués
s'estomper comme la brume au petit matin efface un paysage, de sentir son corps
à contre-courant de cette décision, un peu comme s'il me disait : « Mais moi, on ne m’a pas demandé mon avis
pour aller m’user sur ces 100 km ! ».
Alors j’essaye de me persuader, de toujours y croire, de me
dire que malgré un organisme qui refuse et une santé qui empêche, c’est
toujours faisable. Comme pour le marathon, je me force à croire que les médecins ont tort. Je me rassure en me disant que si les entraîneurs spécialisés proposent
des entraînements sur 9 ou 12 semaines, soit 63 à 84 jours, je suis toujours dans
les clous, qu’il me reste encore quelques jours pour parvenir à contraindre mon
physique à aller où je veux et non le suivre sur ces voies du renoncement. J’avoue
cependant que parfois le doute m’envahit.
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