tag:blogger.com,1999:blog-20011631624451297792024-02-22T19:11:35.530+01:00Au fil des bornesJuin 2012 : en réaction à une leucémie, je décide de marcher. En septembre, je choisis de courir. Avril 2013 : ce blog voit le jour avec quelques textes et images des mois précédents. L’occasion de raconter la préparation du défi lancé en 2012 : atteindre à pied Samarkand à 8000 km de chez moi pour rencontrer la paysannerie. Pourquoi cette destination ? Peut-être comme écrit Gérard de Nerval que « Je voyage pour vérifier mes rêves ». Un rêve bercé des bornes qui jalonnent certains chemins.Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.comBlogger48125tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-58267315298762653382017-05-30T19:01:00.000+02:002017-05-30T19:03:27.708+02:00Un âne encore<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Voilà presque trois ans maintenant (<a href="http://birrer.blogspot.fr/2014/05/un-ane-et-la-marche-pied.html" target="_blank">c'était le 19 mai</a>) que je croisais dans le nord de la France, plus exactement à Bavay, un âne (et sa maîtresse) qui se rendait à Vézelay. Cette fois, c'est sur le pas de ma cathédrale que Bonhomme – c'est son nom – va sommeiller quelques minutes tandis que ses maîtres s'en vont visiter l'intérieur de Saint-Gervais-et-Saint-Protais, un édifice catholique romain de style gothique classique.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Si l'âne de Bavay faisait un trajet nord-sud, celui-ci s'en vient de l'est pour aller vers l'ouest puisqu'il est parti de Gérardmer dans les Vosges pour rejoindre l'Atlantique à Nantes, soit environ 1.750 km. Lentement, </span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;">à l'image de l'étape du jour qui le conduit de Belleu à Cuisy-en-Almont (12 km),</span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"> pour prendre le temps de sentir les terres traversées et visiter, laissant pas mal d'étonnement sur le visage des Soissonnais croisés, notamment lors de la halte en plein centre-ville au magasin <i>Carrefour City</i>.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjhuXXo45e6H5tOu4LFch8HmQRsmG_6CR9lY0Hm6DRxtQDOxGaZ905tfdfGpxDA3RXwOKwhr6psABUQwMsPyGI7PJJVdvHSEIc3yILq3GxahjjmzW2sxUjYouAPj8H5KFgWdf3bIPHSSGw/s1600/20170530_3259.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1027" data-original-width="777" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjhuXXo45e6H5tOu4LFch8HmQRsmG_6CR9lY0Hm6DRxtQDOxGaZ905tfdfGpxDA3RXwOKwhr6psABUQwMsPyGI7PJJVdvHSEIc3yILq3GxahjjmzW2sxUjYouAPj8H5KFgWdf3bIPHSSGw/s1600/20170530_3259.jpg" /></a></div>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Le passage inattendu de cet âne est l'occasion d'écrire que si ce blog n'est pas franchement tenu à jour (doux euphémisme !), le projet vers Samarkand n'est pas du tout tombé aux oubliettes mais que le temps manque pour publier ici.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></div>
Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-49607383397842513012015-12-13T21:03:00.001+01:002015-12-13T21:04:51.539+01:00Et l'enracinée ? (Au fil des bureaux de vote)...Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-12425855941756279552015-11-15T16:22:00.000+01:002015-11-18T15:56:54.265+01:00Non, je n'ai pas marché aujourd'hui<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Ainsi mes amis ou les amis de mes amis, qu’ils soient
artiste, chef d’entreprise, chômeur, collégien, commercial, élu, employé,
enseignant, étudiant, gendarme, infirmier, journaliste, juriste, lycéen,
médecin, ouvrier, photographe, pilote automobile, policier, pompier, secrétaire
ou sportif, de 14 à 72 ans, qu'ils soient algérien, allemand, américain,
australien, belge, britannique, canadien, espagnol, français, italien,
libanais, lituanien, néerlandais, suisse, syrien ou tchèque, ont-ils modifié
leur photo de profil Facebook en souvenir, en hommage ou en dénonciation des
attentats du vendredi 13 à Paris.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Dans une de ces 888 publications que j’ai réunies dans une
affiche, Sandrine écrit : « Je choisis la paix et je fais tout pour ». </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Ce dimanche, le maire de ma commune, qui a lui aussi paré
aux couleurs de la France sa photo de profil Facebook, nous a-t-il invité à
nous réunir à dix heures pour une marche silencieuse et solidaire. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Après une longue réflexion, je n’y suis pas allé. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Pourtant, j’ai toujours tout fait pour la paix. Tout et
peut-être même un peu plus.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Lycéen, je faisais des sit-in dans l’établissement pour
protester contre la guerre au Vietnam, ce qui m’a valu quelques punitions et
réprimandes. Plus tard, en faculté, j’ai manifesté contre l’invasion russe en
Afghanistan, ce devant l’indifférence générale de mes camarades qui me
rétorquaient « Non, mais franchement, qu’est-ce qu’on en a à foutre des Afghans
?! ». Plus tard encore, j’ai dénoncé les invasions israélienne et syrienne au
Liban, je m’y suis rendu pour décrire la vie dans les camps palestiniens et j’y
ai même été arrêté. Plus tard encore, des dizaines de fois, avec femme et
enfant, j’ai participé à des rassemblements hebdomadaires sur la place
principale de ma commune pour protester contre les guerres en ex-Yougoslavie,
et ce qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige. Quelques mois plus tard, j’ai
écrit sur le génocide rwandais durant lequel j’ai perdu un camarade
photographe. Dix ans plus tard, je me suis engagé contre la guerre en
Afghanistan, et plus ardemment encore investi contre la guerre en Irak
manifestant je ne sais plus combien de fois, dessinant des affiches, puis
militant fort pour la libération des journalistes alors emprisonnés, prenant à
plusieurs reprises la parole sur la scène du Centre Culturel local avant
concerts ou représentations afin que l’oubli ne les ensevelisse pas encore un
peu plus. Evidemment, j’ai défilé le 11 janvier 2015, comme des millions de
gens dans le monde, avec tout de même en tête un certain « Plus jamais ça ! »,
même si une petite voix dans ma tête me rappelait que j’étais déjà aux
rassemblements de la rue Marbeuf en 1982 ou de la rue de Rennes en 1985 suite
aux attentats du Hezbollah. Et ce dimanche 15 novembre, me voilà à nouveau
appelé à défiler suite aux carnages parisiens.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Pourtant l’État Islamique d’aujourd’hui et ses fâcheuses
conséquences pour les Parisiens, mais aussi pour les Turcs, les Russes, les
Libanais, les Egyptiens sans oublier ceux qui sont aux premières loges de
l’horreur, les Irakiens, les Kurdes et les Syriens, ne sont-ils pas la suite
logique de ce qui s’est passé depuis des décennies avec la guerre Iran-Irak,
l’instabilité palestinienne et libanaise et plus encore l’invasion américaine
en Irak en 2003 et la déstabilisation de la Libye en 2013 ? Contre tout cela,
j’ai manifesté, sentant bien que personne ne se préoccupait de l’après. Et
voilà que cet après vient pulvériser brutalement notre porte ce vendredi. Une
porte à laquelle il me semble qu’il avait déjà toqué à Toulouse et Montauban en
2012, à Bruxelles en 2013, et bien sûr à Paris le 7 janvier dernier.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Comme beaucoup, j’ai pleuré vendredi soir. Ras-le-bol de
revivre la rue Marbeuf en 1982, l’Hôtel de Ville et la rue de Rennes en 1985,
les Champs-Elysées en 1986, Saint-Michel et avenue d’Italie en 1995,
Charlie-Hebdo et l’Hyper Casher en 2015 !</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Tout mon passé de militant m’est revenu en mémoire. A quoi
ont servi mes kilomètres parcourus, mes affiches, mes prises de parole et mes
récentes argumentations sur les réseaux sociaux contre le racisme, la guerre et
l’intolérance ? N’ai-je donc tant manifesté, protesté et milité pour rien ?</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Tout comme en janvier dernier, les racistes et les
xénophobes retrouvent une seconde – et abjecte – nouvelle jeunesse et s’en
donnent à cœur joie. Au passage, on s’en prend aux migrants. Erreur de cible !
Ces attentats de janvier (durant lesquels le parrain de ma fille aînée,
dessinateur de presse, à été abattu) et ceux de vendredi m’ont rappelé ma
propre histoire : j’ai perdu mes deux grands-pères dans des attentats et j’ai
dû fuir du fait d’une guerre le pays où je suis né. C’est la seconde fois que
ma famille doit fuir un pays, la première étant pour des raisons religieuses.
Et aujourd’hui, je n’accueillerai pas ici tout comme la Suisse et la France ont
accueilli ma famille à deux reprises ?</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Alors, oui, pour toutes ces raisons, j’avais plutôt envie
d’aller nous réunir à l’appel de mon maire.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Mais je n’y suis pas allé.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Profondément attristé, je constate que battre le pavé
aujourd’hui ne sert plus à rien contre les guerres. D’ailleurs n’y avait-il pas
eu des rassemblements d’ampleur pour ne pas rentrer en guerre à l’été 1914,
notamment avec des manifestations massives de femmes ? </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">A quoi ont servi les
rassemblements du 11 janvier dernier ? Cela aurait-il changé quelque chose
qu’ils n’aient pas lieu ?</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Alors quoi ?</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Faut-il aller faire la guerre contre l’État Islamique ?
Quand on voit où mènent les guerres, on peut franchement se le demander !</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Il est plus qu’urgent d’inventer des formes de lutte qui
soient en concordance avec les enjeux d’aujourd’hui.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Ce dimanche, je constate que manifester ne mène à rien. Mais
je ne baisse pas les bras pour autant. Je reste profondément anti-va-t’en
guerre parce que l’Histoire nous montre que depuis le Vietnam cela ne sert à
rien ... si ce n’est à faire en sorte que les choses empirent.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Ne croyez pas non plus qu’en ne participant pas ce matin, je
me retranche dans ma tanière de vieil ours et que j’abandonne. J’ai déjà passé
bien plus de temps à composer mon affiche qu’il m’aurait fallu de temps pour
courir deux marathons. Dans mon salon, cette affiche sera la trace imprimée de
ce vendredi néfaste (en 100 x 150 cm tout de même). En espérant que les amis et
les amis de mes amis auront le courage de ne pas céder à la tentation de la
guerre, de la vengeance, de la haine et du refus de l’autre, fut-il croyant en
une autre religion, dût-il s’exprimer dans une autre langue.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Cette mosaïque de 888 photos de profil est parlante. Certes,
c’est joli. Mais quand on regarde d’un peu plus près, hormis quelques
dissonances, tout le monde fait comme tout le monde. Pour se donner bonne
conscience ? </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Que restera t’il de tout cela dans une semaine, dans un mois
? Je constate déjà qu’en écrivant ces mots, beaucoup ont déjà rétabli leur
ancienne photo de profil.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjDqpxE3L3cDV9EWSfhyphenhyphen3dgQFGqOkQaioO6mzthK-cyc7xEOSebLqMy3H6fbpubPKewEo3BdXpDORZfTZzMevNPQEqZ8cmlfy4ZIrZgug4F4CDo8vcLuzFLa2B6CW9lkS274WchW71dUs0/s1600/20151115_fb.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjDqpxE3L3cDV9EWSfhyphenhyphen3dgQFGqOkQaioO6mzthK-cyc7xEOSebLqMy3H6fbpubPKewEo3BdXpDORZfTZzMevNPQEqZ8cmlfy4ZIrZgug4F4CDo8vcLuzFLa2B6CW9lkS274WchW71dUs0/s1600/20151115_fb.jpg" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="color: #444444; font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Six mois exactement après les attaques de janvier 2015,
j’écrivais déjà : « Rendez-vous au prochain attentat ? ». Voilà, nous y sommes,
oiseau de mauvais augure que je fus ! </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Comme j’aurai tant voulu avoir tort !<br /><br />Voilà, je n'ai pas marché aujourd'hui. Je n'ai pas couru non plus.</span></div>
Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-46440385645181899852015-08-23T14:12:00.000+02:002015-08-23T14:12:06.696+02:00La liberté au bout du pied<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Dimanche 27 octobre 2013, je range mes baskets sans deviner que cet acte de la vie particulièrement anodin – même si je viens de courir en solitaire la distance d’un marathon en conditions de course – est le dernier avant bien longtemps. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Après un marathon, il est d’usage de se reposer quelques jours avant de rechausser les baskets. Aussi me suis-je reposé. Avec la chute des feuilles automnales, comme par mimétisme, la proportion de globules rouges dans mon sang a baissé sèchement, sans même les quelques hésitations habituelles de la feuille d’automne en chute, tandis qu’en corollaire, les globules blancs de mon sang se croyaient en euphorie à la Bourse et créaient une bulle qu’il devenait urgent de crever. S’en suivirent de long mois de chimiothérapie durant lesquels les médecins répétaient jusqu’à plus soif que le sport « C’est mal ! ». Certes, c’est mal. Mais marcher ou randonner ? « C’est mal aussi ! ». Ah ?! Parle toujours mon coco, je pense qu’avant d’être mauvais pour mon corps, c’est surtout bon pour mon moral. Ce type de réflexion émanant d’un interne ou d’un spécialiste qui fume me laisse aussi avec un sourire narquois aux coins des lèvres. « Et fumer, c’est bien peut-être pour la santé ? »</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjV0H13veS7BmNY0037UyT9lJXEMFGXGuiAa8FmslJfJl7erkmU6kUfeb5BIPqQD4EPGX2Y318pecsCQ5sh_McYtIt8ObZvEpLnBzX2tD0gHPBq9lgNNmy6v3tyMB9wm_BzWfHcAaCc8xw/s1600/20150811_1518.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjV0H13veS7BmNY0037UyT9lJXEMFGXGuiAa8FmslJfJl7erkmU6kUfeb5BIPqQD4EPGX2Y318pecsCQ5sh_McYtIt8ObZvEpLnBzX2tD0gHPBq9lgNNmy6v3tyMB9wm_BzWfHcAaCc8xw/s1600/20150811_1518.jpg" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<span style="color: white; font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: xx-small;">.</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Je me suis fixé pour ligne d’horizon de rejoindre le départ des cent kilomètres de Millau le 26 septembre 2015. Et chaque jour, que ce soit dans le froid, sous la pluie, dans le vent ou dans un couloir de CHU, j’ai tenté malgré tout de marcher puisque la course m’était interdite. Pas facile de déambuler avec une perfusion, même si elle est fixée à un déambulateur. Pas facile non plus d’avancer quand la fatigue engendre des vertiges incessants. Pas facile aussi de trouver le temps de se déplacer quand le sommeil occupe jusqu’aux deux tiers de la journée. Parce que oui, je peux en témoigner, une chimiothérapie, ça met parfois sacrément par terre. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">« Mais monsieur, je vous rappelle que l’on ne vous a pas injecté de l’aspirine ! » m’a répondu mon hématologue le jour où j’ai trop insisté sur la fatigue entraînée par mon traitement. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Les semaines ont filé. Les mois aussi. Les crabes ont un peu profité de ma carcasse, y trouvant visiblement quelque confort – alors que je ne possède aucune étoile ni avis positif ni le moindre épi puisque je ne suis référencé ni sur Booking.com, GitesdeFrance.fr ou Trivago.fr –, ce qui a entraîné un second traitement puis une opération au niveau du rectum pour chasser quelques tumeurs. Des traitements qui ont réussi. Sauf en ce qui concerne ma leucémie, un modèle atypique dans le catalogue des mille deux cents variantes disponibles sur le marché. Une variante que l’on ne sait pas encore éradiquer. Tout au plus sait-on gérer les crises et ramener les globules blancs dans des critères acceptables.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Malgré les semaines et les mois, j’ai pourtant chaque jour gardé l’objectif de Millau, même les jours où mes déplacements se limitaient au quatuor chambre-salle de bains-cuisine-salon. Et le reste du temps, que ce soit sur du carrelage, du ciment, du gazon, du goudron, du linoléum, de la moquette, des pavés, de la pelouse, une route, un sentier, de la terre ou un trottoir, j’ai tenté malgré tout de continuer à marcher. </span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhizjFhZIvlrALicjxQbObtc_WTbxECWn_Jhwb0jGinuZG6HcVvIJNW_0H5DibqVJzdHo0ltp3U_s73q4YQ8nIIw446DBlW0TAEPmne_aavXUQpzcEmkbrulvZ_nlCoGCwFUCB1OfSGrbA/s1600/20150822_compil.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhizjFhZIvlrALicjxQbObtc_WTbxECWn_Jhwb0jGinuZG6HcVvIJNW_0H5DibqVJzdHo0ltp3U_s73q4YQ8nIIw446DBlW0TAEPmne_aavXUQpzcEmkbrulvZ_nlCoGCwFUCB1OfSGrbA/s1600/20150822_compil.jpg" /></a></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: xx-small;">.</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">En ne retenant que les distances supérieures à mille mètres, je parviens bon an mal an au fil des mois à parcourir entre 52 et 120 kilomètres de marche. Malheureusement, sans pouvoir reprendre la course à pied. Malgré l’envie et la détermination est venu le moment où j’ai dû me résoudre à renoncer à m’aligner au départ de la 44e édition de la mythique course aveyronnaise. Parce que mon état ne permettait ni d’envisager de procéder aux entraînements nécessaire, ni de pouvoir prétendre à la délivrance d’un certificat médical permettant de m’y inscrire. Les derniers aléas de santé m’ont obligé à fixer un nouveau cap. Et une randonnée de 25 kilomètres il y a dix jours sur les boulevards des maréchaux parisiens m’a conforté que la course à pied redevenait possible. Aujourd’hui débute un nouveau chemin. Je me trouve à 400 jours exactement de la 45e édition des 100 kilomètres de Millau en septembre 2016. Après avoir trop longtemps marché, j’ai ce dimanche matin rechaussé mes baskets pour un footing de 14,8 kilomètres. Deux petites heures mais un immense sentiment de plénitude. Et <i>fuck </i>les « C’est mal ! ».</span><br />
<br /></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4T1IuN20HMh_hxtX4Zu-dbZqKBgDgHaL8pDbOHOxKKPcSw_x-ZINy5yOGdBQW5Ogtn5yUr8pEaC9Du8PhyoSzfA8K009u0zCuEwnyNaWOxPEGC5T2NrHXA6ERfBVviQ1Grg35fWKZwOc/s1600/20150811_7026.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4T1IuN20HMh_hxtX4Zu-dbZqKBgDgHaL8pDbOHOxKKPcSw_x-ZINy5yOGdBQW5Ogtn5yUr8pEaC9Du8PhyoSzfA8K009u0zCuEwnyNaWOxPEGC5T2NrHXA6ERfBVviQ1Grg35fWKZwOc/s1600/20150811_7026.jpg" /></a></div>
<br />
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;"><i>( Inconnue parisienne croisée rue Ordener le 11 août 2015 lors d'une randonnée de 24,7 km)</i></span><br />
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;"><i><br /></i></span>Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-69309644092391982142015-01-03T14:44:00.002+01:002015-01-03T14:44:30.971+01:0018519Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-19245523553366938382014-09-07T15:51:00.000+02:002014-09-07T15:51:55.736+02:00Je marche seul (2 – Un donjon à tout prix)Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-30317309903826725912014-08-18T19:07:00.001+02:002014-08-18T19:07:51.153+02:00Coquinet voit le jour !<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Avec un certain retard, le texte de la mi-janvier 2014 a (enfin !) été publié. <a href="http://birrer.blogspot.fr/2014/02/je-marche-seul-1-jirai-dormir-chez.html" target="_blank">C'est ici</a>.</span><br />
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpBsJ7ZZ6Ao3Vj2gAng97kDZINi41N07gY-sQ-b7oxzh5MKtLqP4mNoUCqeQw_ADOpSUTR3Uou6Z8HZwrZKR8C-5lSx_TmDNOERcVFuwAwP68ytc-S_ReRrxGjNXgFFwxU7EtxrMfR7B4/s1600/20140110_4417.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpBsJ7ZZ6Ao3Vj2gAng97kDZINi41N07gY-sQ-b7oxzh5MKtLqP4mNoUCqeQw_ADOpSUTR3Uou6Z8HZwrZKR8C-5lSx_TmDNOERcVFuwAwP68ytc-S_ReRrxGjNXgFFwxU7EtxrMfR7B4/s1600/20140110_4417.jpg" /></a></div>
<br />Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-80898110213271946882014-06-08T15:22:00.000+02:002014-06-09T09:19:02.715+02:00Du blé et du vin<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Aujourd'hui, j'ai réalisé ma 13</span><span style="font-family: Georgia; font-size: large;">8</span><sup><span style="font-family: Georgia; font-size: large;">e</span><span style="font-size: small;"> </span></sup><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">carte, la première en Moldavie. Celle qui me mènera en juin 2017 de Giurgiulesti à Vulcănesti, du sud-ouest au nord-est de la province de Găgăuzia. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Une carte gigantesque : 687,5 km² représentés au dix millième. Quatre heures de travail. Une étape de 35,1 kilomètres. Avec une particularité que je n'imaginais pas en Europe : que des champs à perte de vue. Pas de station-service. Pas plus d'abribus. Pas le moindre petit village. Pas une ferme non plus durant 35.100 mètres de trajet avec d'interminables lignes droites. Rien. Enfin rien d'autre que des cultures. </span></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiohXF27eGLIHnMlIaq4yxN503XdoyqUhset_bOdzxTspT5nFO2YipWhIjWWSuf2qux6_cnB094D2E6QWDoTUYwjZurwDkbB5VE3NCRCWaTSS2Piv0s2oby65TCQQiAVtkDvCGXAMP4lDg/s1600/20140608_138.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiohXF27eGLIHnMlIaq4yxN503XdoyqUhset_bOdzxTspT5nFO2YipWhIjWWSuf2qux6_cnB094D2E6QWDoTUYwjZurwDkbB5VE3NCRCWaTSS2Piv0s2oby65TCQQiAVtkDvCGXAMP4lDg/s1600/20140608_138.jpg" title="Carte au 1/10e de la taille originale" /></a></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Et quelles cultures ! Des champs de 700 à 1200 hectares. A comparer avec la Roumanie voisine où 80 pour cent des exploitations font moins de 5 ha. En France en 2010, la taille moyenne d'une exploitation agricole était de 60 ha. En Beauce, plaine céréalière par excellence, une exploitation compte 70 hectares en moyenne. Là, dans le Găgăuzia, c'est un seul champ qui mesure 750 ha. Ou 1000. J'en ai repéré un de 1250 ha le long de mon chemin (1650 m de long x 750 de large !). Cela promet de sacrés clichés. Sauf que c'est plat. Terriblement plat. A dire vrai, je ne m'imaginais pas la Moldavie comme cela. Peut-être suis-je resté marqué par les images d'Hergé dans Tintin en Syldavie du <i>Sceptre d'Ottokar</i> ?</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOxmEPi5zpEqTV4Z4dHXHBkune7IVvC5mprX4pGp1TI1YC0i7Tss7c3i08EE_fWft2EUYy2R-jParnLx10zNTC5pgEKh9P-W4yASKxfWh3QB8XdIr9bTBaLS34ci9l3hd7nzwEC3Msd5A/s1600/20140609_tintin.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOxmEPi5zpEqTV4Z4dHXHBkune7IVvC5mprX4pGp1TI1YC0i7Tss7c3i08EE_fWft2EUYy2R-jParnLx10zNTC5pgEKh9P-W4yASKxfWh3QB8XdIr9bTBaLS34ci9l3hd7nzwEC3Msd5A/s1600/20140609_tintin.jpg" title="© Hergé 1955 by Casterman" /></a></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Pourtant, le plus original de cette 138e étape réside peut-être à Vulcanești : une <i>fabrica de vinuri</i>. En français, c'est un établissement vinicole. Comment font les Moldaves pour produire du vin au beau milieu de 1000 km² de céréales ? </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Et bien, dans des champs évidemment. Au milieu des céréales. Pas très conventionnel pour le Français lambda que je suis qui n'imagine pas de vin sans coteaux. Quant au goût, j'avoue mon impatience à découvrir cela ! En tout cas, la <i>fabrica de vinuri</i> est de taille conséquente comme le montre l'image satellitaire : on y distingue clairement les cuves de stockage (en plein soleil !) de même que les alignements de tonneaux (entre les deux bâtiments blancs et toujours ... en plein soleil).</span></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhScFc8-rDSs47zb-ABL2_FKDbW2-jowJ1uUWgBXWIr3ITyJYv2xh5lSKi72eZGHnJHOe_8cnJWgrJ2P3aRRa0dpJ4dVtur9DsmOvU4RK_L-fI31HN9-Z3nf-0vxAXNrzcVt5dvAOFiJAo/s1600/20140608_vin1.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhScFc8-rDSs47zb-ABL2_FKDbW2-jowJ1uUWgBXWIr3ITyJYv2xh5lSKi72eZGHnJHOe_8cnJWgrJ2P3aRRa0dpJ4dVtur9DsmOvU4RK_L-fI31HN9-Z3nf-0vxAXNrzcVt5dvAOFiJAo/s1600/20140608_vin1.jpg" title="Image satellitaire via Google" /></a></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">De part et d'autre de cette culture céréalière de 650 mètres de large, ce sont bien des vignes. En parcelles de 10.000 m² tracées au cordeau. La culture industrialisée en quelque sorte ...</span></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgK33ei1IpxFuC2DPgP5SxZDemmBy-YxmayAQu80ws-j6SJmQ1G2oVTpPOE4SuMsSLAAP8BFsKGDm9BGYsqjgHyY1eZ5arNeS_0kiWWPF5WJ9dWr0PKapWqhHt8JzWgi3r7olEEHJhABlY/s1600/20140608_vin2.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgK33ei1IpxFuC2DPgP5SxZDemmBy-YxmayAQu80ws-j6SJmQ1G2oVTpPOE4SuMsSLAAP8BFsKGDm9BGYsqjgHyY1eZ5arNeS_0kiWWPF5WJ9dWr0PKapWqhHt8JzWgi3r7olEEHJhABlY/s1600/20140608_vin2.jpg" title="Image satellitaire via Google" /></span></a></div>
<br />Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-64605166429239980202014-05-19T21:40:00.001+02:002014-05-22T18:05:28.616+02:00Un âne, et la marche à pied.<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Un lundi ensoleillé à Bavay, une cité ensoleillée du département du Nord, qui possède encore une brasserie artisanale où l'on y produit une bière de garde qui date du tout début du XVIe siècle. Mais une production que l'on ne peut cependant consommer au Havanitos, le bar de la principale (et unique ?) place de la cité. Un comble !</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">La brasserie est bâtie sur des fondations datant de l'époque romaine. L'époque romaine qui a fait la renommée du lieu du temps où il se nommait Bagacum Nervorium. Bon, du chef-lieu du peuple des Nerviens implanté entre 19 et 15 avant J.-C. et de son gigantesque forum (220 m x 110), il ne reste que des ruines. Un peu comme les bières artisanales qui étaient autrefois produites dans quatre brasseries locales. Cela attire cependant quelques visiteurs dont cette dame, partie de Bruxelles il y a un certain temps, pour rejoindre Vézelay en Bourgogne, 400 kilomètres plus au sud en ... un certain temps. A pied, avec un âne pour porter son barda. Les étapes sont courtes car l'animal rechigne au-delà de 15 kilomètres. Mais le cœur, l'envie de découvrir et l'enthousiasme compensent la lenteur. Moi qui me posait la question de savoir si je pouvais voyager avec un baudet du Poitou, me voilà renseigné !</span></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg0ruBSF8T3wcrVBDTKEe3_R7BIaEKFk8AS15-aGig50Ua46yOKWIorr0dUC9eaNhugcyHELKpSKOtU8xn2GHVqH20-V3SZj0y-D576RJRIk1Le45mCUzZne5UO4BPFnqQH4nh-vAHm5f8/s1600/20140519_2445.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg0ruBSF8T3wcrVBDTKEe3_R7BIaEKFk8AS15-aGig50Ua46yOKWIorr0dUC9eaNhugcyHELKpSKOtU8xn2GHVqH20-V3SZj0y-D576RJRIk1Le45mCUzZne5UO4BPFnqQH4nh-vAHm5f8/s1600/20140519_2445.jpg" /></a></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-57242825445624967302014-02-11T22:42:00.001+01:002014-08-27T12:32:33.150+02:00Je marche seul (1 – J'irai dormir chez Coquinet)<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Avec mon bâton de bois et ma tenue qui s’apparente à un
marcheur helvétique ou bavarois, j’ai sûrement l’air incongru, hors du temps.
Mais les personnes qui seraient amenées à penser cela sont très rares dans les
rues en cette matinée brumeuse et froide de la mi-janvier. Mes idées divaguent en
tout sens. Je ressens aussi un peu d’appréhension. Voilà soixante jours que je
n’ai pas dépassé dix kilomètres et je m’élance pour trente-deux. Certes en
marchant, mais trente-deux quand même. J’essaye d’imaginer quel sera mon état
d’esprit, quand, dans trois ans, sur ces mêmes chemins, je m’élancerai
vraiment. Mais c’est impossible. D’ailleurs, je n’ai pas l’impression d’être
parti du fait de ces maisons, carrefours et avenues familières que je parcours
durant les premiers kilomètres.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Ce départ ce jour répond à plusieurs impératifs. D’abord
celui de m’évader l’esprit alors que je
viens d’entamer un processus médical visant à éradiquer un cancer. J’avoue
quelque appréhension et j’ai pensé que la marche pouvait être le meilleur
exutoire possible. Ensuite, voilà presque un mois que j’ai entamé la
réalisation des parcours au dix-millième de mon futur projet et je me dois de
vérifier sa faisabilité, c’est-à-dire cheminer vingt-cinq à trente kilomètres
par jour six jours par semaine. Je n’ai encore jamais réalisé ce genre de
choses, il est alors bon de vérifier si c’est faisable tout en faisant
photographies et prises de notes tout en gardant du temps pour des rencontres
et des interviews. Sur ce point, j’ai besoin de me convaincre quoique de
nombreux ouvrages que j’ai lus m’aient déjà assuré de cela. Je pars ce matin
sur le trajet exact de la première étape, celle qui me conduit dans le sud-est
du département, à travers une campagne peu boisée vers Fère-en-Tardenois, la
cité natale de Camille Claudel dont l’emblème héraldique est composée d’un fer
à cheval, ce qui, je le souhaite, devrait me porter chance sur le plan de la
météorologie puisque je m’élance pour cette randonnée au beau milieu de
l’hiver.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Au terme d’une quarantaine de minutes de marche, je cherche
un banc afin de m’asseoir pour noter quelques idées avant qu’elles ne
s’échappent. Voilà bien les villes modernes ! Il n’y a plus aucun banc. Je
viens de parcourir trois mille mètres en pleine ville et je n’ai croisé aucun
banc. Quel triste constat ! Plus rien n’est conçu pour le marcheur.
D’ailleurs, même si l’heure est matinale, je n’ai vu aucun piéton. Un petit
muret moussu sera le bienvenu. Ce qui me fait immédiatement penser à prévoir à
l’avenir un petit carré de toile plastifiée car l’humidité nocturne est peu
confortable à mon postérieur. Il n’y a bien sûr que les tests grandeur nature
pour se rendre compte que de petites choses peuvent facilement compliquer la
randonnée, la pluie ou la rosée étant souvent synonymes de menus tracas. J’en
profite pour sortir mes gants, il ne fait certes pas très frais, 7°, mais le
froid a toujours été un handicap majeur au niveau des mains et ce matin le
brouillard donne l’illusion d’une fraîcheur plus marquée.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Voilà une heure que je marche quand j’atteins la ferme
Sainte-Geneviève, en bordure du plateau. Par précaution, je suis parti de bonne
heure, à 05h30, aussi est-ce en pleine nuit ou presque que je parviens, après
une courte ascension en sous-bois dans un noir intense, à cette belle bâtisse
fortifiée dont je ne devine que les contreforts des murs extérieurs dans le
brouillard. Tout y est fort silencieux, même les chiens dorment. A partir de ce
lieu, je suis certain de ne plus croiser personne. Qui s’aventurerait
d’ailleurs à marcher sur le plateau picard en fin de nuit hivernale ?
Brouillard plus pénombre, la visibilité est quasi nulle. Ma lampe frontale est
d’un piètre secours et heureusement que j’ai privilégié les chemins vicinaux,
ce qui me permet de marcher au beau milieu de la route, à peine large de deux
mètres à cet endroit. Par sécurité, je porte un gilet réfléchissant, y compris
sur mon sac à dos. Je découvre que dans ce cas de figure des bandeaux
réfléchissant tant aux poignets qu’aux chevilles ne seraient pas inutile. Encore
une idée à penser pour l’avenir !</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Je cherche un coin pour m’asseoir car la courte ascension
m’a un peu scié les jambes, l’ayant attaquée d’un pas trop soutenu. Cette fois,
il est insensé de rêver d’un banc. Ce sera au mieux un talus, ce qui même en campagne
avec des agriculteurs qui viennent grappiller le moindre mètre carré arable en
bordure de goudron s’avère parfois très difficile à trouver. Ce matin, la
situation se complique car l’herbe est haute et détrempée. Mon K-way fera
office de support isolant. C’est là qu’intervient le fait de penser très
intelligemment le rangement de son sac à dos. C’est en effet la première fois
que je voyage avec un sac m’offrant une certaine autonomie : vêtements de
rechange à l’étape du soir, indépendance alimentaire pour quarante-huit heures,
recharges pour mes batteries photographiques, etc. Mon sac est donc
copieusement garni. Et il se trouve que le K-way est placé sous les appareils
photos et sous le ravitaillement. Ce qui signifie peu accessible. Et tout
déballer la nuit dans l’herbe mouillée s’avère un exercice de haute voltige. Je
n’ai parcouru que cinq kilomètres et voilà déjà le troisième enseignement du
jour : penser à optimiser le rangement du sac. J’imagine que si les
fabricants proposent des modèles avec autant de sangles extérieures, c’est
évidemment pour s’en servir ! Ce que je n’ai pas fait en préparant mon sac
la veille.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">A 08h00, alors que le soleil est censé être levé, un
brouillard tenace recouvre le plateau et altère la vision sur la départementale
passablement fréquentée. Or je dois la longer durant quatre kilomètres.
Constatant que certains conducteurs inconscients circulent sans même avoir
allumé leurs veilleuses, je juge préférable d’attendre un peu que le brouillard
se dissipe puisque aucun évitement ne s’offre à moi. Mon gilet de sécurité et
mon bâton ne me sont que de peu de secours face à une voiture qui ne
m’apercevrait qu’au dernier moment, quoique je marche sur le bas-côté. Aussi,
je choisis de faire une pause. J’imagine que ce genre de situation se
renouvellera fréquemment lors de mon futur périple et la sécurité n’ayant pas
de pris, il faut que j’apprenne à prendre mon mal en patience. D’où l’intérêt
de toujours commencer les étapes de bonne heure. Ce que j’ai été visiblement
bien avisé de faire ce matin puisque je vais patienter ainsi près de
trois-quarts d’heure avant de juger que ma sécurité est enfin assurée. J’en profite
pour me restaurer un peu avant de repartir.</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjANFfDyEdZhvpkqEWKZ-FcJEiDx4Jaxyh8UdFVldDyDyPSUKtjIzZ7MN1jpbU4CInqcZbmbnuV4tOrkXFYWJG7k8lk64W51TlQtn-P9Q0I7ldaOjZiJfIPY629K8myUtEUXR04SFEwoJA/s1600/20140110_4413.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjANFfDyEdZhvpkqEWKZ-FcJEiDx4Jaxyh8UdFVldDyDyPSUKtjIzZ7MN1jpbU4CInqcZbmbnuV4tOrkXFYWJG7k8lk64W51TlQtn-P9Q0I7ldaOjZiJfIPY629K8myUtEUXR04SFEwoJA/s1600/20140110_4413.jpg" title="Et le piéton, il passe où ?" /></span></a></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span>
<br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="color: #444444; font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">.</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Au dixième kilomètre, j’abandonne avec joie la
départementale Soissons/Château-Thierry pour une route vicinale. J’étais seul
marcheur sur la départementale, me voici dorénavant seul tout court. Pas un
véhicule sur la route qui mène au village d’Ambrief alors que le brouillard
commence à disparaître et la chaleur à remonter un peu. A l’entrée du village,
trois semi-remorques blancs et flambants neufs me dépassent en prenant la
direction de Chacrisse. Vision un peu surréaliste que ces trois camions MAN,
aux remorques rutilantes de blanc et immatriculés en Pologne PNT 901153, PNT
901154 et PNT 901155. Des camions visiblement vides et si propres qu’ont les
croirait juste sortis de l’usine. Mais que font-ils ici ? Les mystères de
la mondialisation, sûrement. Un peu plus loin, une cabine France Telecom
recouverte de mousse, y compris sur le combiné. Dans la brume qui envahit
encore ce coin de vallée, avec quelques poules, coqs et chiens qui signalent
mon passage, cette conjonction des MAN polonais et de la cabine téléphonique
dresse un tableau surréaliste.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Visiblement pas âme qui vive dans le village. Un village que
je connais pour y être venu en catastrophe il y a vingt-et-un an à l’occasion
d’un orage dévastateur qui avait entraîné une inondation responsable de la
destruction de plusieurs maisons, heureusement sans victimes. Un choc pour les
habitants alors que tout le monde avait en mémoire les images de la catastrophe
de Vaison-la-Romaine l’automne précédent. J’étais venu faire quelques photos et
interviews pour le quotidien local. C’était un dimanche matin, les gens étaient
un peu hagard, avec parfois un rez-de-chaussée en moins, une voiture entraînée
cent mètres en contrebas ou une maison coupée en deux par un torrent
dévastateur composé de boues et de pierres qui s’était constitué après qu’un
mur ait retenu des pluies torrentielles toute la nuit avant de céder à l’heure
du petit déjeuner, heureusement un dimanche matin alors que les gens
sommeillaient encore dans leur lit, à l’étage. Le mur est toujours bien là, en
partie reconstruit même. Plus aberrant, là où l’eau s’était accumulée est
aujourd’hui bâtie une maison visiblement très récemment terminée. Le reste,
tout le reste, est à l’identique, notamment la grande cuvette de champs inclinés
qui a favorisé l’écoulement des eaux en 1993, mais déjà en 1988 puis plus tard
en 1999, entraînant à chaque fois l’état de catastrophe naturelle. A l’endroit
où le mur avait cédé, c’est aujourd’hui un peu de gazon et un étendoir à linge.
Si les mêmes pluies viennent à se répéter, la géographie des lieux n’ayant pas
changé, il est évident que l’eau ruissellera puis montera de la même façon,
entraînant l’inondation de cette maison jusqu’au premier étage. Quant au mur,
résistera t’il cette fois ? Au vu de l’histoire, qui a bien pu délivrer un
tel permis de construire sans que rien n’apparaisse modifié dans la géographie
des lieux ? Peut-être les gens qui savaient sont-ils partis puisque la
commune a perdu un quart de sa population depuis 1999 ?</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEuIbWUu8GEZwWMSyp6eR3AhqctZMXAOKpwVV7FsyqiLYHmsNlxF_bpMH6zP389yGUrB9tTaRaXKNb2EmgD_ZSOB9PTqi2EvcPsZbXL2TuTciG0oaOAtiogvTgMDqgfMZ813SMbPd1cd8/s1600/20140110_4419.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEuIbWUu8GEZwWMSyp6eR3AhqctZMXAOKpwVV7FsyqiLYHmsNlxF_bpMH6zP389yGUrB9tTaRaXKNb2EmgD_ZSOB9PTqi2EvcPsZbXL2TuTciG0oaOAtiogvTgMDqgfMZ813SMbPd1cd8/s1600/20140110_4419.jpg" /></span></a></div>
<div class="MsoNormal">
<o:p><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="color: #444444; font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">.</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Je quitte le plateau de labours pour rejoindre la vallée de
la Crise à Chacrise. Je stoppe contre un muret à la sortie du village alors que
le carillon de l’église frappe un coup pour la demie de dix heures. J’imaginais
y trouver un café pour m’asseoir un instant et partager quelques impressions
avec le tenancier ou d’éventuels villageois. Espoir vain. Voilà peut-être un
quart de siècle qu’il n’y a plus de café dans ce village d’un peu plus de trois
cent habitants. Il fut un temps où l’on trouvait ici une école communale, un
maréchal-ferrant, un serrurier, un chaufournier, une sage-femme, évidemment un
meunier, deux épiciers et même une auberge. C’était cependant au XIX<sup>e</sup>
siècle... Aujourd’hui, tout comme à Ambrief, pas âme qui vive. L’arrêt de car
est déserté, sans affichage d’horaire. Fonctionne t’il d’ailleurs encore ?
Beaucoup de portails et de volets bleus, façon Ouessant. Une sonnerie de
téléphone retentit derrière un carreau couvert de dentelle blanche. Personne ne
décroche. Pas un chien non plus pour aboyer sur mon passage. Pas un bruit.
Rien. Un village mort. Je m’attendais à être seul, d’autant que nous sommes
vendredi, mais peut-être pas seul à ce point-là !</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Moins de deux kilomètres plus loin, Nampteuil-sous-Muret,
minuscule village niché dans le ru de Violaine, un joli nom pour un filet d’eau
de quatre kilomètres qui se jette dans la Crise, un ru invisible même si la
végétation ne porte encore aucune feuille. Trois chiens aboient à mon passage
quand je traverse le village d’ouest en est, d’abord un labrador beige au
portail d’une ferme, puis un jeune setter beige qui demande à jouer et enfin un
Yorkshire qui tente visiblement de me rappeler que le panneau "Je garde la
maison" s’applique bien à lui. Aucune activité dans la ferme ni aucun
rideau de maison qui s’écarte ou nulle silhouette qui se devinerait derrière les
voiles de tissus. Les chiens aboient dans le vide. Pas de café non plus comme
je l’espérais. Là, j’étais vraiment crédule puisque l’auberge-cabaret a fermé
du fait de la Première Guerre mondiale et la disparition de la moitié des
habitants de la commune. Un panonceau "Balades dans l’Aisne" se tient
stoïque à côté de la mairie et d’une fontaine où il est indiqué "eau non
potable". J’ai toujours pensé que la gestion de l’eau serait le problème
numéro un de mon projet pédestre ; cela se confirme dès les premières
heures d’un cheminement en France. Quant au panonceau pédestre, il est vrai que
du fait de ses typiques maisons à pas de moineau le village est le point de
départ d’un petit circuit de quatre heures qui reçoit quelques visites durant
l’été. En hiver, évidemment, nul randonneur. Le chant d’un coq se fait entendre
au loin. Pas de rencontre humaine. Encore un village désert. Le banc à côté de
la fontaine aurait été le bienvenu si la pluie de la nuit cumulée aux rigueurs
hivernales et un entretien sûrement inexistant depuis de nombreuses années ne
l’avaient rendu impropre à l’utilisation. Je n’espère plus alors que le village
suivant, Maast-et-Violaine, soit plus accueillant. Chemin faisant, je me
détourne un peu de mon trajet pour rejoindre le lavoir de Chantereine où
j’aperçois une aire de pique-nique. Le lavoir, remis à neuf quelques années
plus tôt, est alimenté par un mince filet d’eau qui sourde des collines pour se
jeter dans le ru de Violaine. L’eau est claire mais est-elle potable ? Je préfère
ne pas tenter. Du fait d’une mousse qui visiblement a trouvé un terrain
fertile, les bancs s’avèrent tout aussi impraticables que l’était celui de
Nampteuil. Dommage, le lieu aurait été parfait pour déjeuner. Tant pis ! Je
patienterai jusqu’au prochain village.</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi5s5jESg1SAlNIb-KfJaMOuobcCTiJ4zf5299QYjz6NSfm5HcuTMdp8gAOctveGKS1CTTjhDFIdsWD1nTQz6sAf784Tn9gejGHjN0P5wLxGjz7IqwxpVeeg9img2CmB0aZSMOyEQCuiiM/s1600/20140110_4423.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi5s5jESg1SAlNIb-KfJaMOuobcCTiJ4zf5299QYjz6NSfm5HcuTMdp8gAOctveGKS1CTTjhDFIdsWD1nTQz6sAf784Tn9gejGHjN0P5wLxGjz7IqwxpVeeg9img2CmB0aZSMOyEQCuiiM/s1600/20140110_4423.jpg" /></a></div>
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<o:p><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<o:p><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="color: #444444; font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">.</span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Maast-et-Violaine paraissant au premier abord autant désert
et sans commerce de boissons que les villages précédemment traversés, je
choisis de stopper dès l’entrée du village, à l’arrêt de car, afin de profiter
d’un abri sec à l’écart du vent. C’est alors que passe une voiture, la première
que je rencontre depuis mes trois camions polonais il y a plus de deux heures.
Je songe que s’il m’était arrivé quelque chose, une chute un peu sévère sans
possibilité d’utiliser mon téléphone mobile, j’avais peu de chances d’être
rapidement secouru. Quand je pense que mon docteur m’interdit tout séjour à
l’étranger parce que je peux rapidement me trouver loin d’un hôpital !
Cette pensée me fait sourire : me voilà à peine à quinze kilomètres d’une
ville de trente mille habitants et pourtant en plein désert !</span></div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Cet arrêt de car est le bienvenu. J’ai déjà parcouru plus de
dix-neuf kilomètres depuis la porte de mon appartement, un casse-croûte sera le
bienvenu d’autant que mes jambes fatiguent un peu. Sûrement le poids du sac
puisque voilà quinze ans que je n’ai pas avancé avec un sac aussi lourd sur le
dos. J’ai quinze ans de plus et cela se ressent. Je constate que j’ai oublié
les œufs durs que j’ai préparés, mais cela me rassure pourtant : je sais
que l’on oublie toujours quelque chose quand on part et je préfère que cela
soit cela puisque cela n’aura pas d’incidence sur la suite de mon trajet !
Un sandwiche au saucisson sec et vingt centilitres de soda suffiront à étancher
ma faim. Je n’ai en fait pas très faim. Si je n’ai plus mes jambes de Millau,
j’en ai au moins gardé le caractère chameau. Je repars donc quinze minutes à
peine après m’être assis, direction Arcy-Sainte-Restitue où j’espère cette fois
bien trouver un troquet. Je ne sais pas pourquoi, mais depuis le départ, j’ai
envie de capter l’ambiance des coins traversés au travers de ce qui se passe
dans les cafés. Cette envie ne date pas d’aujourd’hui et quelques souvenirs
marquants de voyage l’ont été dans des estaminets perdus en Asie, au Moyen
Orient ou quelque part au fond de la Bourgogne.</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiSXBtqA4WNHAnQ5Tp1WWPOvD9p8v2ye7udsGOJ1j91eFGWHqoKOKiZX9PrTG7bOnVawkwj58eG362CA729D6buowMezS9O8zkF6TstHDDVRjwM-kPVm4xp_BmnObAqDwQYrX6c19HDHBs/s1600/20140110_4428.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiSXBtqA4WNHAnQ5Tp1WWPOvD9p8v2ye7udsGOJ1j91eFGWHqoKOKiZX9PrTG7bOnVawkwj58eG362CA729D6buowMezS9O8zkF6TstHDDVRjwM-kPVm4xp_BmnObAqDwQYrX6c19HDHBs/s1600/20140110_4428.jpg" /></span></a></div>
<div class="MsoNormal">
<o:p><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span><br />
<span style="color: #444444; font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">.</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Au vingt-deuxième kilomètre, une crampe douloureuse apparaît
soudainement à la jambe droite alors que je m’apprête à traverser une route au
trafic soutenu. Je vois le moment où je vais pour m’effondrer au beau milieu de
la chaussée mais je parviens heureusement à rejoindre le côté opposé de la
chaussée en claudiquant et grimaçant. C’est la première fois que j’éprouve une
crampe en marchant ou en courant. Est-ce dû à mon sang altéré comme
jamais ? Personne ne m’a parlé de cet éventuel symptôme. Je n’ai d’autant
rien pour me soigner que cela ne m’est jamais arrivé. Autant le sérum
anti-venin me semble obligatoire à porter en permanence, autant il faudra que
je me résolve à avoir avec moi une crème myorelaxante. La douleur s’estompant
mais ne disparaissant pas, je reprends ma progression en espérant cette fois
fortement qu’il existe bien un café à Arcy.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">A 13h20, je touche enfin Arcy-Sainte-Restitue dont le
clocher de l’église me sert de guide depuis déjà un bon moment. J’en suis à mon
vingt-quatrième kilomètre et j’ai près de deux heures trente d’avance sur mon
horaire, l’occasion de faire une belle halte. Dès les premières maisons, un
bruit de tronçonneuse se fait entendre. En bord de route, une femme décharge
une voiture alors que de l’autre côté de la route, sur un panneau ont été
récemment collées deux affiches du Front National. Youpi, y’a de la vie dans ce
bourg, cela fleure bon le café sur la place centrale ! Sauf que, plus
j’avance dans le village, plus je déchante. C’est d’abord une maison en partie
abandonnée, puis une maison à vendre depuis fort longtemps au vu de l’usure du
panneau de l’agence immobilière qui montre la désertification rurale. Suivent
les traces de ce qui dut être un garage automobile cinquante ans plus tôt et
dont le bâtiment n’a plus de fonction depuis bien longtemps. Enfin, sur la
place centrale, le Prince’s Beer est visiblement fermé depuis aussi longtemps
qu’est décédé celui qui a laissé son nom à cette place, le Général de Gaulle. Par
conséquent, point de café. Et rien maintenant avant huit kilomètres. Je
m’assieds sur un banc, personne ne passe. Je bois un peu d’eau des fois que ma
crampe légèrement persistante soit le fait d’un manque d’eau, je photographie
le lavoir, je cherche un peu de vie dans les rues adjacentes. Au loin, la
tronçonneuse s’est tue. Une vieille fourgonnette Simca traverse le village à
vive allure. J’imagine, comme dans les romans d’épouvante, quelque fantôme
m’observant derrière les volets d’une maison qui paraît abandonnée. Un volet
qui crisse serait à cet instant presque synonyme de vie ! Mais non, rien.
Je m’attendais à un certain abandon rural, j’ai déjà écrit quelques articles à
ce sujet au début des années quatre-vingt dix, mais vide de vie à ce point, pas
vraiment. Et surtout pas si proche d’une ville de taille moyenne. Alors je reprends
ma route après un ultime détour où je passe à côté d’une serrurerie qui semble
aussi éteinte que le Prince’s Beer.</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhyZM7rNEa_aoRHAYGHa6qMJsnzTyAabO5BFQKICM5RMfcbPZTN8zLo-gZXO9Da7fG32QaW2N7xzbEAVQnIwfZCXVdPQv4FApAO5KXr406BPU4aakkF2wapwtxEZypi5Xk7xOqSwCQmP9k/s1600/20140110_4437.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: left;"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhyZM7rNEa_aoRHAYGHa6qMJsnzTyAabO5BFQKICM5RMfcbPZTN8zLo-gZXO9Da7fG32QaW2N7xzbEAVQnIwfZCXVdPQv4FApAO5KXr406BPU4aakkF2wapwtxEZypi5Xk7xOqSwCQmP9k/s1600/20140110_4437.jpg" /></span></a></div>
<div class="MsoNormal">
<o:p><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span><span style="color: #444444; font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">.</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Mon trajet longe durant plusieurs kilomètres la route
départementale en partie empruntée en matinée au sortir de Soissons. En début
d’après-midi, la circulation y est bien moins soutenue qu’au commencement de la
matinée. Y cheminer n’est cependant pas une partie de plaisir. Je ne peux,
comme sur les routes vicinales, progresser sur le goudron et je dois me
contenter des bas-côtés, peu praticables et encombrés de déchets divers, allant
du morceau de pare-chocs et enjoliveurs à la canette de bière en passant par un
nombre imposant de sacs plastiques divers et paquets de cigarettes vides. Ces
bas-côtés sont de plus en dévers, ce qui entrave d’autant la marche. Rien n’est
fait pour le piéton et peut-être suis-je même le premier piéton de l’année. Qui
d’ailleurs songerait à aller de Soissons à Fère-en-Tardenois à pied, hormis
moi-même ? Quant aux automobilistes, ils m’ignorent passablement. Non
seulement, ils ne lèvent pas le pied, mais ils ne s’écartent pas non plus d’un
centimètre, quand bien même aucun véhicule ne vient en face. Un stage
"piéton" devrait être indispensable dans le permis de
conduire ! J’ai déjà noté depuis longtemps que les bornes kilométriques
ont disparu des routes, il m’est alors impossible de m’asseoir pour souffler.
C’est vraiment « marche ou crève », et ce dans l’indifférence
générale. Je n’imagine même pas ce chemin avec la neige ou sous la pluie. Sauf
que voilà, il n’est pas simple de bannir ce genre de route pour aller d’un
point à un autre. Ce passage de quatre kilomètres est en conséquence un mauvais
moment à passer, les sens étant totalement accaparés par la notion de sécurité
car un véhicule qui passe à cent à l’heure à moins d’un mètre d’un piéton, cela
reste une situation hautement accidentogène. Le panneau d’entrée de ville de
Fère-en-Tardenois apparaît comme un réel soulagement.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Alors que je retrouve avec plaisir un trottoir, je constate
que j’ai bien plus mal aux jambes qu’à l’issue des cent kilomètres de Millau.
Au moins une chose est sûre : je ne vais pas tarder à me coucher et je
connais cette fois la cause de ma fatigue ! Sauf que le panneau d’entrée
de ville, comme toujours dans les gros bourgs, marque plutôt l’entrée sur le
territoire communal que l’approche du centre-ville. Loin s’en faut même pour
Fère puisque je dois cheminer plus de deux mille mètres dans une zone
industrialo-commerciale peu ragoûtante avant d’atteindre la ville proprement
dite. Les entrées de ville sont souvent une catastrophe esthétique quand on
circule en voiture, mais au pas lent du marcheur, la sensation de tristesse et
de morosité est largement décuplée, surtout quand s’y greffe quelque odeur
nauséeuse comme c’est le cas ce vendredi après-midi.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Au trente-deuxième kilomètre, j’échange mon premier bonjour
avec un lycéen qui rentre chez lui. C’est lui qui me salue d’abord, ce qui me
surprend un peu, mais je pense que dans une ville de moindre importance comme
Fère-en-Tardenois avec ses 3000 habitants, on est moins sauvage que dans les
grandes villes. Ce lycéen est la première personne que je rencontre en
trente-deux kilomètres. Bienvenue à Solitude-Land !</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">A 15h40, j’atteins enfin le centre-ville de la patrie de
Camille Claudel. J’avais prévu y parvenir vers 18h00. J’ai une certaine avance,
due principalement au fait que je pensais discuter avec quelque agriculteur et
me poser dans un café ou deux. N’ayant croisé ni les uns ni les autres, j’ai
marché. Sur la place centrale, je m’assieds quelques minutes sur un banc afin
de reposer mes jambes auxquelles je viens d’infliger presque huit heures de
station debout ininterrompue. Puis après avoir rapidement fait le tour d’un unique
triangle de rues commerçantes, je pousse la porte du bar Chez Odette. J’ai choisi celui-ci parce qu’il est petit. Pour
"sentir" une ville, les grands bar-brasserie-PMU-débit de tabac des
avenues où se bousculent voyageurs de commerce et gens pressés, ne sont pas à
mes yeux l’idéal. Va donc pour Odette ! Une salle chauffée et une chaise,
quand on vient de passer près de neuf heures à une température maximum de neuf
degrés, ça fait vraiment du bien ! Je commande un demi pression de
Bofferding. Mon premier demi de l’année. Je pense que je le mérite.</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhC8ba29_orSlnJ32oBZwN_rSdN1GRv9ZsBdzKNvF89lVNTvZE4gvs8pqgVTA5vE3_LJnPCPSdW00gbXiznkKIaxRtX5Vkc0Yj_xdVCM4bsyqxuFVYg8jRE72xZ2ihhnkp2W-WuM2JEiFI/s1600/20140110_4449.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhC8ba29_orSlnJ32oBZwN_rSdN1GRv9ZsBdzKNvF89lVNTvZE4gvs8pqgVTA5vE3_LJnPCPSdW00gbXiznkKIaxRtX5Vkc0Yj_xdVCM4bsyqxuFVYg8jRE72xZ2ihhnkp2W-WuM2JEiFI/s1600/20140110_4449.jpg" /></span></a></div>
<div class="MsoNormal">
<o:p><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Je suis satisfait car je suis tombé dans un bar avec une
"atmosphère". D’abord la déco. Aux murs, roses (!), sont accrochées des
photos noir et blanc de Marie Laforêt, Jean Ferrat, Serge Reggiani, Edith Piaf
ou Serge Gainsbourg. Au plafond, de fausses poutres en bois et pour s’attabler,
des tables recouvertes de faux marbre. Le designer des lieux n’a pas dû
répondre présent bien longtemps aux cours des Beaux-Arts. Ces photographies se
mêlent à des jeux de lumière, sûrement pour quelque soirée dansante le samedi
soir, et à un jeu de fléchettes électronique d’une taille respectable.
Pourtant, l’élément central de la pièce reste un écran géant qui diffuse BFM-TV
et que personne n’écoute, d’autant que les haut-parleurs de la salle offrent
les chansons d’un album de Jean Ferrat. Accoudés au bar, trois habitués parlent
vivement méchoui, chasse au chevreuil, paiement de salaires impayés et … couleur
de caleçons. Au même instant, sur l’écran BFM-TV, un bandeau déroulant annonce dans
l’indifférence générale 1178 suppressions d’emplois à La Redoute tandis que le
CAC 40 est en hausse à 4244 points. Bienvenue dans le cynisme économique !
Au-dessus, les images montrent les forces armées françaises patrouillant en
Centrafrique. Ça fait un choc quand on a passé la journée en pleine campagne
avec comme seule compagnie quelques bruits d’oiseaux et le silence du plateau
picard. Un des gars se retourne vers moi et s’excuse des gros mots qui
émaillent leur discussion. Il ajoute : « On est comme ça
ici ! ». Un quatrième homme entre et après un
« Bonjour ! » tonitruant lancé sur le pas de la porte s’en vient
directement me serrer la main avant de rejoindre ses copains. Je reste un peu
stupéfait : c’est la première fois qu’un inconnu me serre la main dans un
bar ! La voix de Jean Ferrat susurre : « Que sais-tu du malheur
d’aimer ? ». Je pense à Maïté, j’aimerai tant lui parler de ce
voyage. Un auteur américain a écrit que pour oublier un amour, il faut en faire
en livre. Quoique je n’aie pas entrepris d’ouvrage sur ce sujet, je ne suis pas
persuadé que cela suffise ! La patronne, absente quand le commis m’a
servi, à moins que ce ne soit un client qui m’ait servi, ce que je n’ai su
déterminer, arrive et … me salue d’une vigoureuse poignée de main.
Décidément ! C’est la première fois que je bénéficie d’un tel accueil dans
un bar. Entre alors un grand dégarni à l’écharpe bleu clair, il salue tout le
monde en citant chaque prénom puis il s’en vient vers moi pour me serrer la
main. Euh … c’est la coutume du lieu ou un trait typique de la cité ? L’humanité
n’a pas que des aspects négatifs, même si simultanément l’écran BFM-TV que
personne ne regarde annonce un CAC 40 à 4247 points et le décès de trente
insurgés lors d’une attaque de l’armée kenyane contre un camp d’entraînement
shebab. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">A 17h00 et trois euros versés à Sylvie qui a repris
l’établissement après cinquante années de mainmise d’Odette sur
l’établissement, me voilà à nouveau sur le macadam, direction mon gîte. Je constate
qu’Odette est aussi un petit restaurant, attenant au bar et aux petits prix
sympathiques. Je me dis que ce sera un lieu parfait pour dîner ce soir, une
fois cependant déchargé de mon barda au gîte. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Mon lieu de sommeil a été déniché via <i>Booking.com</i>. Je
ne suis pas précisément adepte de ce genre de site de réservations en ligne,
mais je me suis décidé au dernier moment et j’avoue que la formule est bien
pratique. Mon gîte du jour, enfin du soir, s’appelle Au Fou du Roy, situé route
du château. Au bout de plus de mille mètres sur cette route, étant au sortir de
la ville, je demande à un gars qui promène un grand chien noir et blanc si
c’est bien la direction du Fou du Roy.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">– C’est quoi ? me répond t’il</span></div>
<div class="MsoNormal">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">– Un gîte. Ou une chambre d’hôtes, je ne sais plus
exactement.</span></div>
</div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">– Je ne vois pas, me dit-il après une hésitation.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Comme j’ai vu une photo sur <i>Booking.com</i>, je
rajoute :</span></div>
<div class="MsoNormal">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">– Couverte de lierre, une maison à la façade couverte de
lierre !</span></div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">– Ah oui, je vois ! C’est bien par là, mais il y a un
petit bout de chemin !</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Je souris, rassuré. Il me dévisage du haut en bas en faisant
tout de même une moue dubitative, avant que je ne reprenne ma route tandis
qu’il me souhaite bonne soirée. Evidemment, je ne vais pas lui dire qu’après une
trentaine de kilomètres et une heure de pause chez Odette, je ne suis pas
vraiment à mille mètres près. Et puis, je n’ai pas non plus la tenue d’une
ballerine du bolchoï. Je ne vois pas en quoi alors je ne pourrai accomplir ce
« petit bout de chemin ». </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Il semble cependant rester effectivement une certaine
distance puisque mille cinq mètres plus tard, je n’ai toujours pas trouvé mon
Fou du Roy alors que la nuit s’avance rapidement. Mon inconnu au setter
m’a-t-il vraiment donné la bonne information ? Comme ma progression se
fait en sous bois longeant la route, sur un tapis d’aiguille de pins, ce n’est
cependant pas désagréable, même si je m’attendais pas à cette rallonge
imprévue. Enfin, un panneau estampillé "Chambre d’hôtes" indique le
but. Je dois cependant parcourir trois cent mètres supplémentaires pour
m’entendre dire que ce n’est pas la bonne adresse.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">– C’est encore plus loin ! me répond la propriétaire du
lieu qui me propose gentiment de m’y emmener en voiture. Ce que je refuse
poliment, étant parti du principe que j’accomplirai mon périple à la marche, et
uniquement à la marche. A pied, c’est à pied ! Je comprends cependant vite
son empressement à m’y emmener : le Fou du Roy est encore à plus de mille
mètres ! J’avoue que je me suis laissé abuser par une adresse, le 45 route
du château, de laquelle j’avais extrapolé 450 à 500 mètres à partir du
centre-ville. Sauf qu’en campagne, on numérote visiblement différemment, avec
un détail négligé de ma part : le fait que le château en question, un
vieux château du XIIIe siècle, est situé bien à l’extérieur de la ville de
Fère-en-Tradenois. Enseignement numéro trois de la journée : attentivement vérifier
avant de partir où se situe le gîte du soir parce que la distance initiale de
32 kilomètres vient de grimper à 36,4 ! La moue dubitative de l’homme au
chien noir et blanc prend alors toute sa signification. Enseignement numéro
quatre : toujours bien se faire préciser ce que votre interlocuteur entend
par « un petit bout de chemin ». Même si, comme l’a écrit le
hassidique Nahman de Bratslav : « Ne demande jamais ton chemin à
quelqu’un qui le connaît car tu ne pourrais ne pas t’égarer », j’ai ce
soir plus franchement envie de me perdre. Je comprends maintenant pourquoi la
patronne du Fou du Roy m’avait demandé, lors de ma réservation, si je
souhaitais manger sur place. Parce que là, impossible maintenant de retourner
dîner chez Odette !</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Enfin, dans la nuit apparaît la lumière du Fou du Roy,
conforme à l’image affichée sur <i>Booking.com</i>. Un couple de Belges,
Goedele et Marc avec Dusty, leur Golden Retriever, tiennent avec soin une
maison fort confortable et spacieuse. Chaque chambre est identifiée par le nom
d’un fou : Brusquet, Cathelot, Triboulet, etc. La mienne se nomme Coquinet,
du nom du fou de Louis d’Orléans, le frère de Charles Ier (l’Histoire a aussi
retenu un Coquinet aux côtés de Philippe le Bon). La chambre affiche des couleurs
apaisantes de mauve, brun et marron. Au beau milieu du mois de janvier et en
semaine, je suis le seul client. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Mon dîner, composé de quelques provisions de mon sac, sera
succinct et rapide. D’abord parce que je ne peux plus dîner sur place puisque
ce n’est pas prévu et qu’il est impossible de retourner chez Odette avec un
aller-retour de plus de huit bornes, ensuite parce qu’il me semble que c’est la
marche qui m’a le plus fatigué de ma vie. A cause du poids du sac à dos, de
l’absence de tout sport depuis deux mois, de mon état sanguin ou des trois à la
fois ? Peu importe, ce test est parfait car malgré la fatigue, en me
glissant sous la couette et en espérant que mon fou sera sage cette nuit, les
images du jour se mélangent à l’envie de déjà vivre l’étape du lendemain, une
étape pourtant longue de plus de trente quatre kilomètres. Il en faut peu pour
un grand plaisir !</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg3Wr1Z3odRerGk-O1llnYTi4ZXd2mrmQ5nDKJFL0ndQx5ZQVOYeLn8a2AEoYWoLOUic81WxZcSoVqGNi6Hn56yCYnlbYESXef0YZqPpm4ND-EPAfXfd9ZqrZC7EWRf3G7wR2JAtXH-A-w/s1600/20140110_4453.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg3Wr1Z3odRerGk-O1llnYTi4ZXd2mrmQ5nDKJFL0ndQx5ZQVOYeLn8a2AEoYWoLOUic81WxZcSoVqGNi6Hn56yCYnlbYESXef0YZqPpm4ND-EPAfXfd9ZqrZC7EWRf3G7wR2JAtXH-A-w/s1600/20140110_4453.jpg" /></span></a></div>
<div class="MsoNormal">
<o:p><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span>
<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><span style="font-size: large;"><br /></span>
</span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDy9olwxjsnTruxmXsaqfH1Tz7L0Zs0MQUBs3FlHk9aSVNj18ctkPzLtdF86ZbX2Zz8nH39D0LQG0C-9Tjn9_4DyWaRN20L4kDZrnWCWC-UksPFIxML3O0fBYDadY5tu3VcXNQoBHGQaw/s1600/20140110_4417.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"></span></a></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-52215167868334596632013-12-31T17:19:00.001+01:002013-12-31T17:19:28.079+01:00Longue route<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Si les choses avaient été telles que je les avais imaginées à l’été 2012, je serai aujourd’hui à la veille d’une longue route. Sûrement fébrile, tendu et anxieux. A vérifier chaque détail, que tout soit bien en place. On ne s’élance pas pour 8000 kilomètres sans quelque appréhension, j’imagine.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Pourtant ce 31 décembre, point de départ à l’horizon. Les choses n’ont pas été telles qu’imaginées. Veto médical, santé défaillante et visas impossibles. La longue route pourrait maintenant débuter le 1er janvier 2017.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Point de tristesse cependant. Je sais déjà que les 36 mois à venir couleront aussi vite que les 18 écoulés car la besace des projets reste particulièrement bien garnie. Sur la route, au fil des bornes, mais aussi de l’eau.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Avancer le long d’une telle route au Turkménistan, quel plaisir !</span></div>
<div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKSNeN7Py20ZcEb3mRhfZ6I9T9h5j1p4cbfzYx5jk0fSo3FvbbY70LoBwBJ292FljGDM5VW6fqPeTUgPVAdrcbn-omFmC-OXom9uNc27j2OkCpcrjX3t5fJXYa1SwyJeE9wLDkGzQz1zM/s1600/20131231_turkmenistan.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKSNeN7Py20ZcEb3mRhfZ6I9T9h5j1p4cbfzYx5jk0fSo3FvbbY70LoBwBJ292FljGDM5VW6fqPeTUgPVAdrcbn-omFmC-OXom9uNc27j2OkCpcrjX3t5fJXYa1SwyJeE9wLDkGzQz1zM/s1600/20131231_turkmenistan.jpg" title="Photo Oleg Kochelinski" /></span></a></div>
<div>
<br /></div>
Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-31603853356217743162013-10-29T12:25:00.000+01:002013-10-29T15:20:18.083+01:00Comment ça, plus de compétition ?!<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Réveil à cinq heures pour un
petit-déjeuner succinct : un peu de brioche, deux grands verres d’eau, mon
comprimé d’acide folique. Je n’ai pas très faim. Je suis dans le doute. Nuit
profondément noire à cause du changement d’horaire et du plafond nuageux dense.
Il y a encore quatre jours, je me faisais une joie de courir seul mon marathon
toulousain en Soissonnais, même si je me doutais qu’être en performance quand
on est seul, c’était un peu suicidaire. Sauf que depuis vendredi, le docteur
m’a légèrement fusillé le moral. Dois-je quand même tenter ce que je n’ai pas su
réussir en avril dernier à Paris quand je n’ai plus le feu vert pour courir en
compétition et que je dois rester dans le raisonnable ? C’est quoi
d’ailleurs le "raisonnable" quand on vient de boucler un 100
km ? En comparaison, un marathon, c’est raisonnable, non ?</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Le doute et l’envie se sont donc confondus
trente-six heures durant. Abdiquer ? Oui, sauf que c’est laisser gagner la
maladie. Or mon hématologue m’a dit plusieurs fois qu’un malade avec un bon moral
guérit mieux. Alors courir malgré tout pour conjurer le sort ? A propos de
sort, et si je lançais une pièce pour que justement ce soit le sort qui
décide ? Sauf que faire les choses à pile ou face, cela n’a jamais été
dans mes habitudes. Questions, non réponses. Je me recouche une petite heure.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Sept heures, il pleut dehors avec
du vent en bourrasques. Aïe ! Si les prévisions de température sont
idéales, un marathon sous la pluie ... Ouh là là, c’est au moral qu’il va
falloir avancer ...</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzGX6HhRwzrOSmpcf-A2kA9tHe-KaJorin1nBlA4PMKbf-4AkqpM9oUFKWypPYi2rY7oxZaIAOStwl4vQW7IJypl9KtRvQ41X71inZ4KAYCZI7ecSsLjKvgmcwh7eM-MjfidAbdbbh_z0/s1600/20131027_meteo.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-size: large;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzGX6HhRwzrOSmpcf-A2kA9tHe-KaJorin1nBlA4PMKbf-4AkqpM9oUFKWypPYi2rY7oxZaIAOStwl4vQW7IJypl9KtRvQ41X71inZ4KAYCZI7ecSsLjKvgmcwh7eM-MjfidAbdbbh_z0/s1600/20131027_meteo.jpg" /></span></a></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Je commence pourtant à me préparer,
comme je l’ai fait pour le marathon de Paris ou pour Millau. Faire attention
aux plis des chaussettes, bien lacer les baskets, ni trop peu, ni pas assez.
Dans ma tête, je suis déjà dans ma course. Mon genou droit s’est fait oublier
depuis la veille au soir. A priori, le kétoprofène a bien agi. Samedi matin, sur
le forum <i>Courseepied.net</i>, Saxo a écrit : « Pensez à vos points forts
et ne vous laissez pas déborder par le doute : c'est vous face à 42,2 km, le
reste ne compte plus. ». A cet instant, je ne vois pas bien mes points
forts. Entraînement désordonné, santé flageolante, météo pourrie prévue pour
toute la matinée, petite inquiétude du côté du ligament latéral interne droit
... Je ne suis peut-être que content de mon tee-shirt rouge criard. Petite
pensée pour tous les copains du Café des Marathoniens qui s’élancent comme moi
à Toulouse, Lausanne, Francfort, Strasbourg et Venise. Venise, ce doit être
assez grandiose qu’un marathon dans la cité des doges ! Même sous la
pluie.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Vu le veto médical et
l’interdiction de courir en mode "compétition", je ne peux plus
porter le dossard #1 que je m’étais confectionné pour l’occasion.
Dommage ! Je trouvais cela drôle. Ne reste que la couleur rouge pour faire
corps et cœur avec les copains au départ dans différentes villes d’Europe.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj38zm40MUxPNzkbJ4YD3AjQG1CC0DwknHiv3ZFYoa4WLZPjrppBMg_rnO9_ZTUzvuV7kfnVA_QfBgEfguFRlXowCeEdj1bfcAHB4tXjou3ZjKz5dQ5AqZ_ClPbhb7_ih_7ejBwyXDRu7k/s1600/20131027_4074.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-size: large;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj38zm40MUxPNzkbJ4YD3AjQG1CC0DwknHiv3ZFYoa4WLZPjrppBMg_rnO9_ZTUzvuV7kfnVA_QfBgEfguFRlXowCeEdj1bfcAHB4tXjou3ZjKz5dQ5AqZ_ClPbhb7_ih_7ejBwyXDRu7k/s1600/20131027_4074.jpg" /></span></a></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Huit heures moins dix. Une petite
rasade d’eau sucrée et direction l’épreuve. La rue est totalement déserte, il ne
peut plus mais le vent se fait bien sentir et le ciel charrie rapidement des
paquets de nuages noirs. Ventre noué. Bien que je sois seul, l’appréhension est
la même que si nous étions dix mille. Génial par contre pour franchir la ligne
de départ pile dans la demie seconde du top départ ! </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Huit heures, c’est parti ! Je
pense à ceux de Toulouse. Aucun échauffement. Je ne me suis de toutes façons
jamais échauffé avant un marathon. Cette fois, ça devrait partir plus
raisonnablement qu’à Paris ou à Millau puisque je ne risque pas d’être emporté
par la foule. Erreur, le passage au premier kilomètre est ultra rapide :
5’50 alors que je visais 6’47 pour monter en température. Comme j’ai choisi
d’être en <i>negative split</i> sur le
second semi, je lève le pied. La rue est à moi, ça fait plaisir. Il n’y a
jamais eu grand monde un dimanche matin à neuf heures dans les rues de cette
ville ! Dès les premiers hectomètres, je devine que le vent ne sera pas
mon allié. Les changements de direction sont nombreux : une fois sur deux,
je prends la bourrasque en pleine tronche. Quelques gouttes de pluie au troisième
kilomètre, heureusement vite disparues.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Ravito au cinquième kilomètre. C’est
ma boîte aux lettres qui fait office de bénévole. Ni sexy, ni bavarde, ni même
très pratique, mais bon, je n’avais pas mieux.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Je prends mon temps quoique je
n’avale qu’une gorgée et deux petits carrés de pain d’épices : j’ai plus
de quatre minutes d’avance sur mon souhait le moins rapide. Je suis vraiment
incapable de me modérer ... Dans l’absolu, terminer en 4h55’22 ne serait pas
négatif puisque c’est le maximum que je m’étais fixé pour Paris en avril. Je me
suis pourtant donné une barrière plus ambitieuse, celle de flirter avec les
4h45, le temps que j’avais annoncé en mars 2013 sur le forum Courseapied. C’est
donc sur cet objectif que j’ai calculé ma progression. Même si avec 141 m de dénivelé
positif (pour seulement 70 à Paris), ça risque d’être assez compliqué. Le vent
assez fort a écarté les nuages. Tant mieux : un peu de soleil fait son
apparition.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Septième kilomètre, début des
routes campagnardes. Beaucoup de vent, beaucoup de gris, soleil disparu et la
pluie qui apparaît. La longue ligne droite de mille mètres pour mener à Pommiers
est peu plaisante : vent de face, feuilles qui virevoltent en tous sens, bas-côtés
inutilisables et autos toujours aussi rapides, mais heureusement rares. Le jour
où la gendarmerie se postera dans ce bout de droite, les procès-verbaux vont
tomber plus drus que les feuilles qui jonchent le sol ce matin ! La pluie
redouble de plus en plus, je crois qu’il n’y a plus que mes baskets qui ne soient
pas mouillées. Bizarre !</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">L’entrée de Pommiers, c’est le
moment vraiment difficile du parcours. Une côte qui débute au sortir du pont,
un virage à gauche et là, en plein champ visuel, une église à 350 m mais 31 m
plus haut. Aucune auto. Tant mieux ! Je peux courir sur la route et éviter
ces sorties de garage qui vallonnent le trottoir et transforment la montée en
montagnes russes qui scient les jambes. J’évite aussi les flaques qui rendent
le trottoir impraticable. Depuis le début de l’année, c’est peut-être la
quinzième fois que je grimpe vers cette église et ... c’est toujours aussi dur.
Même à Millau, le tracé n’offre pas une côte de 8,9 %. Pourquoi donc ai-je
choisi ce parcours ? Trop tard pour changer ou râler ! La bifurcation
à droite est mortelle, pas loin de 15 % sur 25 mètres. Heureusement que c’est
presque la fin parce que je commence à m’essouffler. Coup d’œil inquiet au
chrono au passage du dixième kilomètre. Ouf ! Non seulement, je n’ai pas
consommé mon avance, mais je l’ai augmentée. Je sais que le faux plat qui vient
puis la descente sur plus de mille mètres me permettent systématiquement de
récupérer. Un peu de vent dans le dos est même le bienvenu. Au douzième
kilomètre, la pluie perturbe mon chrono (tactile) qui m’enregistre successivement
(et sans que je m’en aperçoive) 32 intermédiaires d’un ou deux dixièmes. Et
merde ! J’oublie vite le souci en croisant trois joggeurs que j’ai déjà vus
une fois ou deux. Brefs bonjours réciproques. Cinq cent mètres plus loin, je rencontre
Yohan Diniz. Sa démarche caractéristique me sidère toujours autant. Ce doit
être la dixième fois que je le croise depuis cet hiver, et toujours sur ce
tronçon de départementale Soissons-Pommiers-Mercin. Bonjours étouffés par le
vent. A l’entraînement, il va plus vite que moi en course ! Loin de me
casser le moral, ça me booste. Il porte une casquette, ce qui au vu des
conditions est loin d’être inutile ! Un kilomètre plus loin, un autre
coureur sur une route parallèle à la mienne, un gars en jaune. Gilou ? Ah
non, il est en Corse sur un trail du côté de Bonifacio. Ces rencontres furtives
me mettent le sourire : je ne suis pas le seul timbré à sortir par un
temps aussi pourri ! </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Cette fois, c’est sûr, je
commence à sentir l’humidité dans mes baskets. Au début du treizième km, à
l’occasion d’un rond-point, encore un autre coureur, en noir cette fois, cent
mètres devant moi. Je pense à ceux de Toulouse. J’ai envie de le rattraper,
mais il bifurque à droite et moi à gauche.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br />
Second ravito au quatorzième km. Peut-être du fait des joggeurs croisés, j’ai
visiblement ostensiblement augmenté mon allure : j’ai près de treize
minutes d’avance sur le tempo souhaité de 4h56 !!! Je prends mon temps
pour boire deux gorgées, essuyer mes lunettes, mettre ma casquette (que j’avais
prévu en cas de soleil ...). Merci la boîte aux lettres. A plus tard !</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Second tour en ville, toujours
aussi déserte, mais de plus en plus ventée et avec de la pluie. <br />
Déserte ? Ben non, encore un joggeur, Christian L., un gars qui a couru en
VH1 le marathon de New-York il y a une douzaine d’années. Plus âgé que moi, il
a encore une jolie foulée, longue et rasante. Ce genre de petite rencontre
furtive fait bien plaisir au moral ... parce que la température semble avoir
baissé. Je commence à ressentir le froid dans les mains. Ouh là, pas bon du
tout chez moi, ça ! Je fais des ouvertures/fermetures rapides des doigts pour
activer la circulation. Ça semble fonctionner. Sur le mail le long de la
rivière, mon joggeur en jaune aperçu quatre kilomètres plus tôt est cette fois
en mode marche.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Le passage du secteur pavé le
long de la mairie avec un méchant vent de face n’est pas plus facile au second
passage. J’esquive par le trottoir. Souffrir, oui, pas trop quand même !
Surtout que ces pavés soissonnais ont été taillés en 1920, ce qui les rend
franchement impropres à la consommation pédestre ! </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">La rue Deviolaine qui ramène vers
le plateau est jonchée de débris d’arbres et de feuilles. J’essaye de les
éviter mais le vent semble décider à me les renvoyer dans les pieds. Le passage
par la rue de Paradis est difficile et la rue porte très mal son nom ! Du
fait du vent violent en pleine face ? Parce que je suis parti plus
rapidement que prévu ? Parce que c’est très légèrement montant sur six
cent mètres ? Ou les trois conjugués ? ... Je pense que c’est
déraisonnable d’avoir tenté ce solo dans de telles conditions. J’essaye de me
remotiver un peu à l’occasion d’un changement de direction qui me replace dans
le sens du vent. Un peu d’eau sucrée et deux petits morceaux de pain d’épices
au dix-neuvième kilomètre. Par contre, le passage en ville et les bourrasques
pluvieuses ont réduit mon avance à seulement cinq petites minutes.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Retour à la campagne et déjà le
passage au semi-marathon : 2h23’54. Allez, du courage !!! Même si je
faiblis un peu, je ne devrais pas être loin des 4h50. Sourire ... crispé. Je ne
peux m’empêcher de penser que c’est à cette distance que mon marathon de Paris
s’est arrêté. La pluie est cette fois vraiment très violente. J’ai bien fait de
mettre la casquette dont les voilettes "sahariennes" me protègent la
nuque. Sur un parking de supermarché (pourtant fermé), trois personnes se
débattent avec un parapluie que le vent retourne. Est-ce un temps à mettre un
parapluie dehors ? Dans ma tête, une chanson de Goldman : </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">« Je cours seul<br />
dans les rues qui se donnent<br />
et la pluie me pardonne, je cours seul<br />
en oubliant les heures ». </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">C’est fou comme l’esprit divague quand on court seul !</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br />
Vingt-deuxième kilomètre sous la pluie. Vingt-troisième kilomètre sous la
pluie. P’tin, mais y’a pas moyen que ça cesse un peu ? Le <i>spouilch-spouilch</i> de mes baskets est un
compagnon fort désagréable ! </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">J’ai dû râler trop fort et Zeus a
dû m’entendre : la pluie cesse sur le champ. Cette serait aussi sympa s’il
pouvait demander à son pote Eole de rentrer chez lui !</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Tant mieux parce que se profilent
à nouveau ces 31 mètres de dénivelé au vingt-quatrième kilomètre. Cette fois,
je les sens déjà nettement plus dans les cuisses. Bifurcation en épingle au
sommet. Un jogger en jaune face à moi. Je repense à Gillou. Ah oui, sauf que
son trail est toujours en Corse. Pas en Soissonnais ! </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">En fait de jogger, c’est plutôt
une joggeuse. Elle prend, comme moi, le léger faux plat montant. Rapides
bonjours. Nous sommes côte à côte sur les 150 mètres du faux plat montant. Même
foulée, même tempo respiratoire. Elle ne paraît pas mouillée, elle ne doit donc
pas courir depuis bien longtemps. Une fort sympathique odeur de parfum (Guerlain ?
mais je n’en suis pas certain) émane de la belle, preuve qu’elle vient de
débuter sa sortie. C’est vicieux ce genre d’odeur quand on en est à un peu plus
d’un demi marathon : ça donne envie de tailler la bavette avec la dame (et
donc d’oublier le chrono) ou d’entraîner la miss à ses côtés (histoire
d’approfondir le parfum et donc de se ressourcer de meilleure façon une fois
l’arrivée franchie) ... :-)</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">« Pas franchement un temps pour un petit jogging !»
me dit-elle au moment où débute le faux plat descendant. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">- Oui, j’aimerai bien que ça cesse un peu, mon footing est
loin d’être fini ! </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">- Vous allez jusqu’où ?</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">- Je fais un circuit par Soissons, Mercin, Pommiers,
Cuffies.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">- Ouh là, ça fait long ça ! Combien de kilomètres ?</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">- 14 ! Je le fais trois fois.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">- Pardon ?</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">- Oui. Trois fois 14. 42 kilomètres.
J’aurai dû courir le marathon de Toulouse. Quelques tracas, alors je cours ici,
chez moi.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">- Un marathon !? ... Respect ! ... A cette
allure ?</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">- Oui.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">- Alors, je vais stopper là !</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Et elle s’arrête net. Un champ à
gauche, un champ à droite, des champs au loin. A nouveau, je suis seul. Merde !
Son odeur délicatement parfumée était bien sympa ! Et revoilà un peu de
pluie. Au bout d’une minute, je me retourne. Elle est repartie vers le village
en marchant. Dommage. C’était la seconde fois en 1031 km d’entraînement que
j’échange avec un coureur rencontré sur la route.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Ravito du vingt-huitième kilomètre.
Ma boîte aux lettres n’est toujours pas plus bavarde. Un peu d’eau, un morceau
de sucre de canne, deux petits morceaux de pain d’épices. Dernier tour de cinq
kilomètres en ville. Cette fois, le vent, toujours bien marqué, a chassé les
nuages. Et le soleil est de sortie. Ouf ! Ça finissait par être usant
cette pluie. J’abandonne ma casquette.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Comme ça va bien, je me dis que
je peux commencer à allonger la foulée. Deux trois voitures. Un Yorkshire
qu’une dame promène sans laisse m’emboîte le pas et se démène en jappant sur
mes talons. Quelques cris. Le York n’en a cure. Moi aussi. D’une, j’ai horreur
de ce type de chien. Deux, j’ai horreur qu’on m’aboie dessus. Trois, j’ai un
chrono à tenir. Virage à droite à angle droit boulevard Jean Mermoz, le clébard
toujours sur mes talons. Des cris au loin dans mon dos : « M’sieur,
arrêêêêêêtez vous ! ». Je rigole en moi-même : « Ça a de
l’endurance un York ? » Cinquante mètres plus loin, j’ai la réponse à
ma question : c’est non. Les cris de la vieille se poursuivent
étouffés en hurlant « Jappyyyyyyy !!! ». Ou un truc du genre.
Quel nom stupide pour un roquet de ce type ! Ma joggeuse du dix-neuvième
kilomètre était tout de même plus agréable. Quoique pas plus endurante que ce
York.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Au trentième kilomètre, passé en
3h21’48, là, je me dis que les 4h45 commencent à être plus qu’envisageables. Je
repense aux docteurs qui disent que je ne peux plus courir en mode soutenu ...<br />
Bon, surtout ne pas se désunir. Quoique je ne l’aie jamais rencontré, cette
histoire de "mur" au trentième me trotte un peu dans la tête. Certes,
je me suis bien alimenté ces derniers jours. J’ai bu un peu dès que j’ai pu
depuis le départ, la température reste idéale, seul le vent est gênant. Donc le
mur, ça ne devrait pas être pour cette fois-ci. Normalement, cela ne devrait
pas. C’est ça qui est chiant sur ce genre de distance, c’est que l’on ne peut
jamais prévoir ...</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Dernier passage sur les pavés de
la mairie, à moitié escamotés comme les deux fois précédentes. Le trottoir est
assez haut, je commence à ressentir quelques douleurs dans les cuisses lors du
pas de côté pour y courir. Peut-être n’ai-je jamais été autant à l’écoute de
mon corps que ce matin ? Quoique j’ai essayé de me blinder et de n’en pas
tenir compte, les propos médicaux m’angoissent un peu. J’essaye de garder la
motivation initiale. Allez, plus que douze bornes ! </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br />
Rue de Paradis, n° 39, un vieux portail d’entrepôt rouillé. C’est le trente-deuxième.
Il y a cinq jours, j’ai couru ma dernière sortie d’entraînement, un dix
kilomètres, en 1h02’17, en grande facilité. Coup d’oeil vers le chrono :
si je peux rééditer ce temps, je vais nettement passer sous les 4h45. Petit
frisson. Un sentiment difficile à traduire ... J’ai l’impression d’entendre un <i>Vamoooooooooooos</i> derrière les nuages,
sous les feuilles, derrière les clôtures des jardins ... Allez, on y
croit ! J’y crois. Et puis c’est plat sur maintenant six kilomètres.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Dernier ravito au trente
troisième. Cette fois, je pars avec une bouteille de 33 cl, histoire d’éviter
une défaillance en pleine campagne. Une bouteille Vittel avec une histoire
puisqu’elle vient du marathon de Paris d’avril 2013. Ce qui me renvoie vers les
compétiteurs de Toulouse, Francfort ou Lausanne. Eux en ont sûrement déjà fini
depuis longtemps. J’espère qu’ils ont réalisé leurs records personnels.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">J’ai cependant changé le
contenu de la bouteille : de l’eau, du sucre de canne, du miel, du jus
d’orange, une pincée de sel. Dorénavant, un <i>schlock-schlok</i>
m’accompagne à chaque foulée. Ce bruit régulier me tient compagnie. J’ai l’impression
qu’il me dit « Courage ! Courage !».</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Plus que neuf kilomètres exactement. J’attaque la dernière
ligne droite, si l’on peut dire, avec cette fois presque une minute d’avance
sur mon tempo de 4h45. J’essaye de calmer mon esprit. Parce qu’il faut tenir
jusqu’à l’arrivée, qu’il y a cette montée au trente-neuvième, et que le vent,
lui, semble bien plus endurant que moi. Je repense aussi aux propos négatifs du
docteur vendredi, aux 100 kilomètres de Millau, à cette série d’événements qui
m’ont ramené à la course à pied et qui maintenant tentent de m’en écarter. Je
me dis que même si ma course s’arrête dans un kilomètre, j’ai bien fait de
tenter. Là, dans cette longue ligne droite qui me ramène vers Mercin, je pense
que ça commence à sentir bon, que même si ça ne rime à rien, terminer seul en
4h44’58, ça serait génial. Alors j’essaye d’optimiser ma foulée, d’approfondir
ma respiration. Je commence à avoir le nez dans le chrono. Je dois tenir un 6’47/km
jusqu’à la fin. Le soleil me dope. Je fais une première fois 6’14. Yeah !
Nouveau frisson.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAog5IdyeM92Vn3DNIiZaBbglY4Sj2zdwrPynD1QO5rfYhhWPvEzu0iaNN_6udCPtt9OR7cqjNzyA1-9zSDy4NZ0elddQTO0LyfM6TT2Dd8YhMKL37Hq99RQk3HY0pDY9QwTHxHO0Rgtg/s1600/20131027_5309.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-size: large;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAog5IdyeM92Vn3DNIiZaBbglY4Sj2zdwrPynD1QO5rfYhhWPvEzu0iaNN_6udCPtt9OR7cqjNzyA1-9zSDy4NZ0elddQTO0LyfM6TT2Dd8YhMKL37Hq99RQk3HY0pDY9QwTHxHO0Rgtg/s1600/20131027_5309.jpg" /></span></a></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Trop de carrefours et de
changements de direction au trente-quatrième km. Il faut sans cesse relancer.
Ça tire un peu dans les cuisses et le mollet droit. Et pourtant à nouveau 6’14.
Non, non, Thierry, on reste calme, pas d’enthousiasme exagéré !!! La côte
du trente-neuvième n’a sûrement pas baissé d’intensité avec les ravinements dus
à la pluie !</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Fort vent dans le visage avant de
terminer la longueur suivante avec un passage sous la rocade ouest qui me
rappelle douloureusement la sortie du tunnel des Tuileries à Paris en avril. Mon
genou droit commence à redevenir douloureux à l’intérieur. Pourtant, à nouveau
6’14. Faut-il lever le pied ? Poursuivre ? Ai-je besoin d’un souci
ligamentaire en sus du reste ? Des doutes, quelques gouttes de pluie, des
pensées mélangées. Le petit <i>schlock-schlock</i>
se rappelle à moi : je bois un peu en marchant sur quelques mètres. Une
dernière fois cette longue ligne droite vers le pont de Pommiers. 6’20 au trente-septième
km. Je n’arrive plus à calculer combien de temps je viens de gagner sur les
6’47/km que je devais faire. Mon genou droit m’inquiète de plus en plus. Allez,
même si je dois marcher dans la côte qui arrive, je devrais rester dans les
4h45 ! J’ai beau me dire que 4h44 ou 4h46, ça ne change rien, l’orgueil me
rappelle que j’ai visé 4h45. Donc ce sera 4h45.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">J’essaye d’allonger la foulée
pour économiser le genou. Avec la fin de matinée, la circulation s’est accrue.
Je dois faire attention aux autos qui se croisent en m’ignorant royalement. J’ai
l’impression que le conducteur d’un Renault Espace gris n’a pas été loin de me
toucher le coude droit avec son rétroviseur. Ce con n’a donc pas vu qu’hormis
le fossé, je n’ai d’autre possibilité que de courir sur le goudron ?!</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Passage sur le pont de Pommiers.
Tant pis, je reste sur la chaussée. Le trottoir est bien trop haut, pas assez
large, encombré par les géraniums de la rambarde, balayé par un vent latéral. Le
risque de chute est trop important. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">A nouveau, cette côte qui cette
fois se fait sentir avant même le virage de gauche à la boulangerie. Le genou
droit semble rechigner. Je repense au tee-shirt féminin jaune du tour précédent,
à son parfum. C’est idiot, mais ça me donne de l’entrain !</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Cette fois, la montée vers
l’église se fait bien sentir. Mais merde, pourquoi avoir tracé ce
parcours ?! Puis zut ! La côte de Tiergues ne m’a pas fait souffrir,
ce n’est pas cette minable avenue Jean Caudron qui va gagner ! </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Malheureusement, un peu oui quand
même : 6’47 pour ce trente-huitième kilomètre ... Allez, se
remotiver ! Euh, ça non, ... ça va encore. C’est plutôt relancer la foulée
dans le faux plat qui reste avant la mairie qu’il faut ! </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Un petit vieux s’affaire à
gratter un je-ne-sais-quoi sur son muret. « Mais vous êtes déjà passés
tout à l’heure, vous ! » qu’il me lance. « Oui, oui, je repasse,
j’avais oublié de vous saluer la fois précédente ! Bonne matinée,
Monsieur ! ». La descente qui s’annonce et le soleil cette fois bien
présent m’ont mis d’excellente humeur.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">J’ai toujours pensé que c’est
dans les dernières foulées qu’une course se réussit. Voilà maintenant depuis
fin avril, depuis mon merdique marathon de Paris, que je m’oblige à terminer
mes sorties, même le moindre footing, plus rapidement qu’entamés. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Dernière gorgée avant les 4200 mètres
restants. Je m’applique : allonger la foulée, respirer calmement, tout en
en gardant sous les semelles pour le dernier kilomètre. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Quarantième longueur en 5’32. Je
m’étonne moi-même. Certes, avec en partie un léger faux plat descendant et
quelques bouffées de vent porteur. En regardant la ligne supérieure de mon
chrono au passage du quarantième, j’ai les yeux qui scintillent : 4h24’53 !
Ouh là là, que ça fleure bon le méga sub 4h45, ça !!!</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBA-u_rFkzhp5a2Xl3kFrjPWAOV8JCEKI_j8Rwip2Rlx9eIlWJi_QlprwXOE4oJXBI7mGJ3j5YTy1H8yWbA9af5ArhW3IfVvc0nzEi4uKaIUm9z-n0WTyV3dEkFmmpSOtK4awFdqvd96U/s1600/20131027_5311.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-size: large;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBA-u_rFkzhp5a2Xl3kFrjPWAOV8JCEKI_j8Rwip2Rlx9eIlWJi_QlprwXOE4oJXBI7mGJ3j5YTy1H8yWbA9af5ArhW3IfVvc0nzEi4uKaIUm9z-n0WTyV3dEkFmmpSOtK4awFdqvd96U/s1600/20131027_5311.jpg" /></span></a></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /><br />
</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Virage montant à angle droit à l’entrée de Pasly. C’est la première fois que je
le négocie à pleine charge : ça tire bien. Hormis le passage du pont sur
l’Aisne, je sais que maintenant c’est presque soit en descente, soit plat
jusqu’au final. Alors, je tire. Les cuisses sont lourdes, ça tire fort, mais ça
passe, d’autant qu’à cet endroit les bourrasques de vent me poussent.
Maintenant, ce sont près de cinq cent mètres assez faciles au milieu des
champs. Je suis presque étonné de la facilité avec lesquels je les engloutis.
L’impression n’est pas qu’un ressenti : 5’20 au quarante-et-unième
kilomètre. Aïe ! J’ai visiblement mal dosé mon effort, j’aurai pu partir
sur un tempo bien plus soutenu ! </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Antépénultième carrefour, un
rond-point. Je suis incapable de dire s’il y avait ou non un véhicule : je
l’ai tangenté comme si j’avais été Benjamin Malaty ! Franchissement du
pont de Pasly. Là, c’est sûr, je n’ai jamais été aussi vite dans ce passage.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br />
Dernière ligne droite : 475 mètres avec un vent latéral droit plutôt
favorable. Une grande avenue dans laquelle je n’ai dû peut-être jamais sprinter.
Mais là, je sprinte. J’ai oublié que j’étais seul, qu’il n’y avait rien à
gagner, rien à décrocher, pas de médaille, pas de tee-shirt finisher, pas
d’applaudissement, rien de rien. Pourtant, une espèce d’euphorie complexe me
submerge : colère envers cette leucémie et ce docteur qui m’a retiré mon
feu vert en course, immense satisfaction d’avoir bouclé seul la distance, une
image du départ des 100 km de Millau, ces nuages blancs qui roulent dans un
ciel maintenant vraiment bleu... ciel, l’intense pressentiment qu’un
entraînement adapté me permettrait de passer assez vite sous la barre des 4h00
au marathon, un souvenir de Maïté et d’une neige amoureuse à Cuffies trois ans
plus tôt. Je me demande aussi si le York a rejoint sa maîtresse, si la joggeuse
en jaune était célibataire, combien de kilomètres s’est enfilé aujourd’hui Yohan
Diniz, quel est le prochain objectif de Christian ... Le soleil est mon ami.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">J’aimerai que cette dernière
ligne droite de l’avenue de Pasly ne se termine pas. Même sensation qu’à
l’issue de Millau : j’ai encore envie de courir ! </span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">Passage au 42,195<sup>e</sup> kilomètre.
C’est la cinquième fois cette année que je passe cette distance. Aberrant :
je n’arrête pas mon chrono ! Je continue jusqu’à la place Lamartine, soit
230 mètres plus loin. Pour être sûr et certain que la distance mythique est
bien là. Touche arrêt. 6’18 pour les 1230 derniers mètres et ... 4h36’31 au
total. P’tin, font chier ces docteurs !!! J’en ai les larmes aux yeux. Un
indescriptible sentiment m’envahit. Je crois que je viens de faire l’amour avec
un marathon ! ... Ou alors suis-je devenu Alice entrant au Pays des Merveilles ?</span><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgX0li58Wh9yPPHDIbt6nDGLYSHMO0Cc9Z3l_2NIEvVVrntQy0ffyR8D76kDgWQ1LeHmAUicH77vwGAvf8sP6PBH6SBQdZ3iCiS5XQ9lCyTuyepn5Tv6T4DAMvFDjlr37CG6VA-jTzcMCQ/s1600/20131027_4109.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-size: large;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgX0li58Wh9yPPHDIbt6nDGLYSHMO0Cc9Z3l_2NIEvVVrntQy0ffyR8D76kDgWQ1LeHmAUicH77vwGAvf8sP6PBH6SBQdZ3iCiS5XQ9lCyTuyepn5Tv6T4DAMvFDjlr37CG6VA-jTzcMCQ/s1600/20131027_4109.jpg" /></span></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-35658892815036000162013-10-08T19:15:00.001+02:002013-10-16T20:09:34.933+02:00100 km de Millau : une épreuve magique !<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Tout au long de cet été, je me
suis à plusieurs reprises demandé ce qui m’a bien poussé à tenter de courir les
cent kilomètres de Millau. La question revient de façon lancinante à la fin de
chaque sortie longue : je ne me voyais décidément pas sur cent bornes,
même au terme d’un bel entraînement de 45 kilomètres le 7 septembre. Un
entraînement qui pourtant suivait une distance de 42 kilomètres accomplie
exactement sept jours plus tôt. Quoique ce ne soit pas franchement habituel de
courir deux marathons en préparation à une semaine d’intervalle, je n’imaginais
toujours pas pouvoir boucler la distance des cent. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Plus le jour J approche et plus
la tension monte, plus les interrogations se multiplient. Mon organisme,
malade, va-t-il tenir le coup ? Le plan de progression que j’ai concocté
n’est-il pas ambitieux ? Mon alimentation, réduite à sa plus simple
expression (de l’eau, du sucre, du pain d’épices), ne sera-t-elle pas
insuffisante ? Le plan suivi, à l’origine sur un canevas de Bruno Heubi,
le vainqueur 2005, n’a-t-il pas trop été remanié en y intégrant des sorties
longues de plus de 30 km ? Est-il judicieux de vouloir faire un reportage
tout en participant ? Marc, mon accompagnateur, qui comme moi découvre
l’épreuve, va-t-il tenir le coup ? ... En résumé, je me perdais en
questionnements. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Les quinze derniers jours sont
chaotiques. Je dois d’abord attendre un feu vert médical avec un bilan sanguin
dont la majorité des indicateurs sont soit dans le rouge soit dans le noir. Puis
mon accompagnateur à vélo est contraint de renoncer à neuf jours du départ. Une
accompagnatrice s’est bien substituée mais elle jette l’éponge à quarante huit
heures du départ. A chaque chaos, une petite tension. Je n’aime pas les affaires
qui ont du mal à se goupiller ! Surtout quand on s’apprête à attaquer la
doyenne en France des courses d’ultra-fond sur goudron qui affiche un dénivelé
positif de 925 mètres. Pourtant, comme par miracle, à quarante deux heures du
coup de pistolet qui va libérer 1653 concurrents rue Jean Jaurès à Millau le
samedi 28 septembre, tout reprend parfaitement sa place : mon
accompagnatrice sur la première partie presque plane, le marathon, et mon
accompagnateur sur la seconde partie, nettement plus vallonnée.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Je vais courir avec Thibault, un
jeune de vingt-deux ans, qui, tout comme moi, s’est mis à la course à pied un
an plus tôt. Nous n’avons tous les deux qu’un mince palmarès en compétition
(difficile pour moi de revendiquer mes marathons des années quatre-vingt après
vingt-cinq ans d’interruption ...) : lui est allé courir le marathon de Berlin,
moi celui de Paris et nous avons couru ensemble un 10 km à Meudon l’hiver
dernier. Nous avons chacun couru une fois ou deux depuis nos marathons
respectifs, mais de là à dire que nous sommes affûtés pour s’attaquer aux
collines aveyronnaises, il y a un pas bien gigantesque. Je suis même très loin
d’avoir réalisé le plan souhaité, une santé défaillante m’ayant interdit toute
sortie en juin. Comparativement à ceux que je côtoie et qui préparent des
marathons, j’ai même plutôt peu couru : 158 kilomètres en juillet et 264
en août. Pas même soixante quinze pour cent de mes objectifs ! J’ai
privilégié l’endurance fondamentale et les sorties sur terrain vallonné puisque
quatre-vingt huit pour cent de mon temps d’entraînement l’a été à ces allures.
Pourtant, je m’estime prêt. Allez savoir pourquoi !</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Alors que durant les deux mois
précédant l’épreuve, tout me portait à l’humilité et à la modestie, une fois
arrivé sur place le jeudi soir, changement total de perception. J’annonce à mes
accompagnateurs que c’est certain, quelque soit la façon dont va se dérouler ma
course, je serai au départ l’an prochain. Un souhait qui sera conforté le
vendredi après-midi quand nous allons en voiture reconnaître l’intégralité du
parcours. Certes, ça grimpe, mais au final pas tant que cela. J’ai même
l’impression que les pourcentages de mes terrains d’entraînement étaient plus
violents que ceux qui m’attendent sur ces cent kilomètres ... </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Je n’ai pas encore pris le départ
que pourtant je commence déjà à prendre note des corrections à apporter pour la
préparation de l’édition 2014. Marc, en grand chambellan de l’organisation, a
beau marteler « <i>Vas-y molo !</i> »
et répéter à mon accompagnatrice qu’il faut refréner mes velléités de vitesse,
cette épreuve me plaît avant même que je n’en ai couru le premier mètre.
Evidemment, pas question de partir comme un chien fou ! Je me suis tracé
un plan de progression, kilomètre par kilomètre, et je compte bien m’y tenir
... à la seconde près. Comment d’ailleurs imaginer aller me mettre dans le
rouge vu la composition assez désastreuse de mon sang ?</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Samedi 09h00, nous voilà donc
tous les cinq réunis. Cinq ? Oui, parce qu’au final Evelyne qui n’était là
que pour me prodiguer mille encouragements a choisi de le faire à vélo sur la
première partie du parcours, la boucle de part et d’autre du Tarn. Elle portera
donc le dossard "suiveur" de mon ami Thibault tandis que Rachelle
passera le relais à Marc au terme du quarantième kilomètre.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjclC8GHqs8sJM5DkE7uLxDgtHml905Wqmw3ehLUyCRXLx8T0IbYFhxLZiHBwLQy1bq2J80gW5L-8kgK5R1jPGVy48o7U8Gul582sDzmUipbp02IZLCuA6H9G9IwDhR-aCE42jW6sJbi1c/s1600/millau_200.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjclC8GHqs8sJM5DkE7uLxDgtHml905Wqmw3ehLUyCRXLx8T0IbYFhxLZiHBwLQy1bq2J80gW5L-8kgK5R1jPGVy48o7U8Gul582sDzmUipbp02IZLCuA6H9G9IwDhR-aCE42jW6sJbi1c/s1600/millau_200.jpg" /></span></a></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<br />
<br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Cordiale ambiance dans le peloton
au départ du parc de regroupement du parc de la Victoire. A mes côtés, une
petite dame dit avoir vingt-huit participations à l’épreuve. Cette année est
donc la vingt-neuvième. Je reste sans voix : elle respire la forme et la
santé. Son objectif ? Boucler la distance en dix-huit heures. Son meilleur
temps, il y a vingt-cinq ans fut de quatorze heures. Elle me confie que Millau,
c’est surtout la seconde fois que c’est difficile, que c’est à la seconde
participation que les participants abandonnent. Je retiens l’information pour
2014 !</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Petite balade en fanfare dans
Millau via la rue des Lilas pour rejoindre le point de départ situé avenue Jean
Jaurès. Pas d’odeur de lilas, mais tant pis, le soleil légèrement présent fait
tout aussi bien l’affaire ! La température s’annonce idéale, du moins pour
la matinée.</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwNfREYDB-4U9gzinkEe5m-WDkIIZ7-16GGTUXN4EuM_aLq_VAh_-4BFIZXdeJAtg-kyDbiwc-6hY6wF3bAjYERJ7_D4bnjwLjJoCOfRlG_pgwAXgrAo-LzyYzPhRcX_M0rWfAyNgTn5I/s1600/millau_199.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwNfREYDB-4U9gzinkEe5m-WDkIIZ7-16GGTUXN4EuM_aLq_VAh_-4BFIZXdeJAtg-kyDbiwc-6hY6wF3bAjYERJ7_D4bnjwLjJoCOfRlG_pgwAXgrAo-LzyYzPhRcX_M0rWfAyNgTn5I/s1600/millau_199.jpg" title="Merci Marc pour la photo !" /></a></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Avec Thibault, nous avons choisi
de partir dans le dernier tiers des coureurs. Nous ne sommes pas là pour
signer un chrono, mais pour terminer l’épreuve, fut-ce en vingt heures (nous
avons droit à vingt-quatre heures maximum). Bon, j’ai tout de même un plan de
marche un peu plus ambitieux puisque si tout va bien, j’escompte terminer en
13h11 minutes. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Dernières minutes avant le coup
des dix heures. Je n’apprécie pas trop ces instants : j’ai envie
d’affronter l’épreuve. Vraiment envie. Des haut-parleurs crachent une musique
des années quatre-vingt. L’ambiance monte.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Dix heures. Au loin, un coup de
feu étouffé libère les hourras, les applaudissements et les coureurs. En sus
des potentiels futurs cent bornards, il y a un peu plus de trois cent concurrents
pour le marathon. Nous allons faire route commune avec eux durant 42,195
kilomètres. Nous sommes juste le bon nombre : celui qui est suffisant pour
ne jamais se sentir seul et pas trop nombreux pour ne pas se bousculer ou se
gêner aux ravitaillements.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Dès les premiers mètres, j’ai
l’impression d’être en terrain connu. Il faut dire que j’ai des heures durant
étudié le parcours via tout ce que le web offre comme possibilités
cartographiques ou satellitaires. Cela m’a permis de me préparer un plan de marche
très précis intégrant la déclivité, le ralentissement afférent puis, au-delà du
trentième kilomètre, la fatigue. J’avais craint un temps une température
excessive, ce qui aurait été un inconvénient majeur dans mon cas, mais la météo
a choisi d’être dans le camp des coureurs avec un 15° fort agréable. Les
premiers kilomètres sont donc un pur plaisir. Certes, je cours un peu le nez
dans mon chrono, mais c’est essentiel si je veux terminer avec le sourire.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Au sixième kilomètre, dans le
village d’Aguessac, c’est le premier ravitaillement. Je suis étonné de la
profusion de victuailles et du choix proposé. Comme j’ai quelques secondes
d’avance sur mon timing, Thibault et moi en profitons pour boire tranquillement
en marchant et avaler quelques morceaux de pain d’épices, l’organisation ayant
eu la bonne idée de couper les traditionnelles tranches en petits carrés plus
faciles à manger. Quelques hectomètres plus loin, à la sortie du village, nous
retrouvons nos deux accompagnatrices. Le gros du peloton et des marathoniens étant
déjà passé, ce n’est pas la foire d’empoigne que je redoutais. La répartition
des accompagnateurs à vélo sur plusieurs centaines de mètres, de part et
d’autre de la chaussée, répartis par numéros et pairs/impairs, facilite
grandement les choses. Nous voilà donc maintenant non plus deux mais quatre.
Avec le sourire. J’ai cependant toujours du mal à m’imaginer être parti pour cent
kilomètres ...</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">La progression se continue le
long de la vallée du Tarn que nous remontons par la rive droite. Le village de
Pailhas vaut bien une photo. Cela tombe bien, j’ai un peu d’avance et Rachelle
transporte mon reflex dans son sac à dos.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjftX6neCpKbZwrMaybU8Va5fuLH8TpXbXPOQ4-MLiVfG9tfX4wlPrlVUMLhKIFj3uYO9kjfNTteSFVcfwYZEah5pA6_zxsd95gMJMdw6nYzETooHk3FHSptAfPHuB_6yjsSimTWLjaCLQ/s1600/millau_201.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjftX6neCpKbZwrMaybU8Va5fuLH8TpXbXPOQ4-MLiVfG9tfX4wlPrlVUMLhKIFj3uYO9kjfNTteSFVcfwYZEah5pA6_zxsd95gMJMdw6nYzETooHk3FHSptAfPHuB_6yjsSimTWLjaCLQ/s1600/millau_201.jpg" /></span></a></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i></span>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Rachelle nous fait remarquer que
nous courons avec le regard trop fixé sur le goudron. Sa remarque est loin
d’être idiote, sauf que courir la tête en l’air, c’est assurément s’assurer
d’une chute sans tarder. Pourtant, cela vaut vraiment la peine de regarder
autour de soi ! La montagne au dessus de Peyrelade ou de Boyne est splendide.
Le Tarn, irisé de bleu turquoise et de vert anglais, est une invitation à la
flânerie. Je suis étonné du nombre de campings que l’on trouve très
régulièrement. L’activité touristique doit être intense l’été, ce qui signifie
des routes sûrement très encombrées. Quel plaisir que cette D907 qui nous est
réservée ! Sauf que le temps n’est pas au tourisme : nous avons un
plat à digérer et quel plat ! Pourtant, après une douzaine de kilomètres,
je n’arrive pas toujours à m’imaginer que je suis parti pour encore quatre-vingt
huit !</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Rachelle joue les reporters avec mon appareil : si jamais Thibault et moi n'allons pas au terme, nous aurons au moins quelques souvenirs ! Cela sert aussi à cela un accompagnateur à vélo.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjO1X8lo3A3CvG1TgEayQrwp9i3e361rtISfkLzsEyPqM1eIHmJ6c1mTRdVKu8RNbuakBjQCCCl6tbZuRyNAiDJjxRJEVYS5MwGzLn9CcEyqZIrSYKtKIaEPhGJ0ZKzOeZ1SiFWDP6n5q4/s1600/millau_202.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjO1X8lo3A3CvG1TgEayQrwp9i3e361rtISfkLzsEyPqM1eIHmJ6c1mTRdVKu8RNbuakBjQCCCl6tbZuRyNAiDJjxRJEVYS5MwGzLn9CcEyqZIrSYKtKIaEPhGJ0ZKzOeZ1SiFWDP6n5q4/s1600/millau_202.jpg" title="Merci Rachelle pour la photo !" /></a><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Au ravitaillement de Boyne, j’ai
l’impression d’être en facilité. Etant en avance de près de deux minutes sur
mon horaire idéal, j’en profite pour une petite photo du ravitaillement. Et
quel ravitaillement : de l’eau plate et gazeuse, du jus d’orange, du
glucose, de la bière (!), du pain d’épices, des tas de fruits secs, divers gâteaux
dont du pain d’épices, des petits sandwiches au pâté, au roquefort, au fromage
et au jambon, du chocolat, des pâtes de fruits, des quartiers d’orange ... Je ne le sais pas encore, mais tous les ravitaillements seront pantagruéliques.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">La bière et le roquefort m’étonnent
assez. Quel coureur s’entraîne en avalant de telles choses ? J’imagine que
cela doit être pour les marcheurs car ils semblent nombreux ceux qui sont
partis pour accomplir la totalité de la distance en marchant. Je me contente du pain
d’épices et de pâtes de fruits car je n’ai testé que cela à l’entraînement. S’il
y a bien un endroit où il vaut mieux éviter de tester une alimentation en
course, je pense que c’est bien sur un cent kilomètres !</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjeGJGwA79ASaLNQfj5Z_C4p-j8SK4apZyj5svZDAQx8mihUxGOz1K3K4tZeLOM7wkQNfUaZNMTfOpMud9JxqXDzHP3ghYUQn48Pw-tBXqo9wPg-RYDXyDBtW9ud4HzUlKwVhW6g9Rwqs4/s1600/millau_203.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjeGJGwA79ASaLNQfj5Z_C4p-j8SK4apZyj5svZDAQx8mihUxGOz1K3K4tZeLOM7wkQNfUaZNMTfOpMud9JxqXDzHP3ghYUQn48Pw-tBXqo9wPg-RYDXyDBtW9ud4HzUlKwVhW6g9Rwqs4/s1600/millau_203.jpg" /></a></div>
<br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i></span>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Un carillon sonne au loin les
douze coups de midi. Voilà deux heures que nous sommes partis et tout roule
excellemment bien. Je prends cependant bien soin d’avaler tous les cinq
kilomètres une petite gorgée d’Hydraminov, un complément vitaminique qui évite
(ou limite) du fait de sa forme désacidifiante (sur une base de citrates et de bicarbonates)
les risques de crampes liés à l'acidité musculaire sur les efforts de très
longue durée. Je suis censé en boire trente cinq grammes dilués dans cinq cent
millilitres d’eau toutes les heures, mais au bout des deux premières heures, la
première bouteille n’est pas encore vide alors que je la partage avec Thibault (qui
lui est potentiellement sujet à des crampes). Je n’ai jamais bu énormément –je
suis même du style chameau puisque je n’ai bu à l’entraînement que quatre-vingt
cinq centilitres sur quarante kilomètres– et je reste pour le moment sur les
mêmes bases. Thibault par contre boit pour deux. Il doit même faire une pause
tous les cinq bornes pour se délester !</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOsHCY4ogSty8iB9xWegljptgd-Wi3Q1PpQGpiApcbC56Q-QBZ_UhOjZOKc_7-Zo3q7eJKP-L0zj9LR2idLyfWCW6ScuhhOF61O4PfAwbbWL6Y1XO7I518xjQeXFjkynRv7GBFr2-1Z5w/s1600/millau_204.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOsHCY4ogSty8iB9xWegljptgd-Wi3Q1PpQGpiApcbC56Q-QBZ_UhOjZOKc_7-Zo3q7eJKP-L0zj9LR2idLyfWCW6ScuhhOF61O4PfAwbbWL6Y1XO7I518xjQeXFjkynRv7GBFr2-1Z5w/s1600/millau_204.jpg" title="Merci Rachelle pour la photo !" /></a></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Courir sur une base de treize
heures pour cent kilomètres n’est pas un rythme élevé, ce qui permet de
profiter du paysage. D’échanger avec d’autres coureurs aussi, car depuis le
cinquième kilomètre, je commence à voir les mêmes têtes, tantôt devant, tantôt
derrière au gré des ravitaillements ou des aléas du terrain. Dans certaines
lignes droites, j’aperçois le petit fanion du meneur d’allure "13
heures" qui flotte au loin. J’ai hésité un moment à le suivre, puis j’ai
préféré m’en tenir scrupuleusement à mon plan de marche. J’ai remarqué que sa
progression était plus rapide que la mienne sur la première partie puis plus
lente ensuite sur la boucle où se comptent les principales difficultés. La
raison me pousse à m’en tenir à mon plan : si jamais je suis dans le rouge
dans la seconde partie, c’est bien que je n’aurai pu aller plus vite sur la
première !</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Comme j’ai néanmoins tendance à
courir un peu plus vite que le rythme choisi, les épisodes de marche sont assez
fréquents. Thibault me suit scrupuleusement. Nous avons décidé de faire route
commune jusqu’au passage du quarante deuxième kilomètre. Je suis persuadé qu’il
va ensuite s’envoler compte tenu de son âge et de sa fougue. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Le passage au vingtième kilomètre
dans le village du Rozier se fait presque exactement sur le tempo prévu :
une petite minute d’avance. Le ravitaillement est vite expédié car je sais que
les difficultés débutent dès la sortie de Peyreleau avec une vraie côte. Il y
un passage à 8,8 % sur deux cent cinquante mètres avant une série de petites
montagnes russes sur près de neuf kilomètres. Pas question d’y jouer le
fanfaron ! Ma petite minute d’avance va permettre de marcher dès que je
sentirai quelques tensions musculaires.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Sur le papier, avant le départ et
durant ma préparation, ces premières côtes me faisaient un peu peur. Je m’étais
bien tracé un parcours d’entraînement avec des déclivités qui pouvaient
ressembler à ce qui allait m’attendre dans l’Aveyron, mais je sais par
expérience que quelque soit la préparation rien ne vaut l’expérience de la
compétition et que rien ne se passe jamais vraiment comme on l’a écrit sur la
partition. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Après avoir franchi le Tarn avec
au passage une vue splendide sur la rivière et la vallée, nous voilà donc dans ce qui fait office
d’apéritif dans le copieux menu du jour. Certes, ce n’est pas long, mais il y a
un passage avec une boucle comme dans la montée de l’Alpe d’Huez. Peu de
coureurs sont alors en mode course à pied. Certains cyclistes mettent aussi
pied à terre. Pour moi, cela va excellemment bien, sur un tempo de marche
rapide. Je dois même me refréner quand je vois que je dépasse trop de monde. A
vélo, Rachelle et Evelyne ont toujours le sourire. Que du bonheur !</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEio_PzrP2Rup5vaQpPso0-ewkSngdsG35y2UrfsqMbXAvYITxWbyaYNRofdMqjZUwYd8qxDjTjzAql6S3PyInSNgZdKc1Mqva0dJHeAv30FfQlw945G01vdlph4e0PklDo09UCJ0ZCQQ6w/s1600/millau_205.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEio_PzrP2Rup5vaQpPso0-ewkSngdsG35y2UrfsqMbXAvYITxWbyaYNRofdMqjZUwYd8qxDjTjzAql6S3PyInSNgZdKc1Mqva0dJHeAv30FfQlw945G01vdlph4e0PklDo09UCJ0ZCQQ6w/s1600/millau_205.jpg" title="Merci Rachelle pour la photo !" /></a></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4Mm4rblqGAKDVsU4z_KX2xbqIZu4NW7ACJV6XxU5kl8ssCwenRUGr0lKUvkdhVqDlcvTsKg2E6dIVGeme08mU1PPpYl8-O1I8QVb_X0ILvpPb67_hUmv0ncpW0pKJ0LRXAThFZXh8Df8/s1600/millau_206.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4Mm4rblqGAKDVsU4z_KX2xbqIZu4NW7ACJV6XxU5kl8ssCwenRUGr0lKUvkdhVqDlcvTsKg2E6dIVGeme08mU1PPpYl8-O1I8QVb_X0ILvpPb67_hUmv0ncpW0pKJ0LRXAThFZXh8Df8/s1600/millau_206.jpg" title="Pour les accompagnateurs vélo, 100 bornes, ça use aussi !" /></a></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Nous voilà donc maintenant sur la
rive gauche du Tarn. Avec Thibault, nous tentons de profiter des quelques rares
ombrages afin de se protéger d’un soleil qui commence à poindre. Le soleil, c’est
un peu mon ennemi. Pour l’instant, il a été très peu présent et c’est une bonne
chose. Mais les nuages commencent à s’estomper, je n’aime pas franchement cela.<br />
Jusqu’au village de la Cresse, la route est campagnarde. Peu de spectateurs
mais la densité des coureurs est encore élevée d’autant qu’il y a encore bon
nombre de marathoniens parmi les cent-bornards. A l’entrée d’une petite
fermette, une fillette distribue les prunes du verger parental. C’est proposé
avec beaucoup de spontanéité et de bonne humeur, mais les prunes, là, je vais
éviter. Deux cent mètres plus loin, je réalise que j’aurai quand même pu
prendre le temps de faire une photo. Bon, l’arrêt photo sera un peu plus loin,
pour figer Thibault et nos deux accompagnatrices !</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhIQqJmtoxxYG7gS-Xc-mQvPoXCfZx8TgDcnJSrdogHYKby8jM2iFxQAlbt4nEqhd-CIXjKLr6YpCKZgJGYcu4jfLy0Q0QEs5UUm5CmoCD7UpAwfFABtUolhiVYup0Ar-0macdgp1HcR4M/s1600/millau_207.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhIQqJmtoxxYG7gS-Xc-mQvPoXCfZx8TgDcnJSrdogHYKby8jM2iFxQAlbt4nEqhd-CIXjKLr6YpCKZgJGYcu4jfLy0Q0QEs5UUm5CmoCD7UpAwfFABtUolhiVYup0Ar-0macdgp1HcR4M/s1600/millau_207.jpg" /></a></div>
<div class="MsoNormal">
<o:p><br /></o:p></div>
<br />
<br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><i><br /></i></span>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Après le trentième kilomètre, la
traversée du village de La Cresse sous le soleil est splendide avec vue sur le
Tarn en contrebas, quoique le petit raidillon avant de toucher le sixième
ravitaillement est assez casse-pattes. Comme le chrono m’indique à nouveau une
petite avance, je prends le temps de marcher calmement pour avaler quelques
petits morceaux de pain d’épices et boire un verre de glucose. L’organisation a
disposé des poubelles cinquante et cent mètres après les tables de
ravitaillement mais certains participants ont du mal avec la propreté et des
gobelets sont au sol. J’ai malheureusement constaté une bonne dizaine de fois
des petits tubes de concentré vitaminique au sol, ce qui est vraiment un
sans-gêne caractérisé quand on s’en vient courir en pleine campagne. Peu après La Cresse, un coureur jette son gobelet au sol alors qu’à sa gauche son
accompagnateur vélo dispose de deux
paniers permettant d’éviter ce geste. Je me serai bien fendu d’une remarque
mais le gars est trop loin devant pour que je sprinte afin de le sermonner.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Rachelle, en accompagnatrice
attentionnée, a réapprovisionné la bouteille d’Hydraminov. Je m’efforce d’en
boire un peu mais je n’ai pas soif. Je ne parviens pas à boire beaucoup, cela
me turlupine et la phrase maintes fois lue d’ « <i>un litre par heure de course</i> » tourne et retourne dans mon
esprit. Ne vais-je pas le payer comptant sur la seconde partie de
l’épreuve ? De son côté, Thibault est exactement à mon opposé. Il court
avec un <i>camelback</i> qui contient deux
litres d’eau et il l’a déjà rechargé une fois. Sans compter qu’il boit à chaque
ravitaillement. Bon, à nous deux, nous faisons la moyenne. Par contre ne
boit-il pas trop puisqu’il s’arrête quasiment tous les cinq kilomètres pour le
trop plein ?<br />
<br />
Sortie de la Cresse, panneau Millau à sept kilomètres. Quoi ? Bientôt la
fin du marathon ? Je n’ai pas vu le temps passer. Et pourtant, voilà bien
trois heures cinquante que je fais corps avec le tarmac. Bon, il ne faut pas se
réjouir trop vite ! Plusieurs habitués de Millau m’ont écrit que l’épreuve
débutait au soixantième, voir au soixante-dixième kilomètre.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">La route qui mène maintenant vers
la préfecture de l'Aveyron est un long faux plat descendant. Cela permet de garder un bon rythme de
progression. Voilà déjà le panneau qui annonce le retour à Millau. Une photo à
ne pas manquer !</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKN5q4impOi7ipuAHIAQgwthxL4eEqxI8NsqrYngsolE9zRKHOl4H86V9_rmelED6jUEgA3QQmzDOczllNMRdr_KdIdDd6IQlLPJksgYN7d14RwiuH24GPQcIq-GsSZyeBNWVGEuUiBjQ/s1600/millau_208.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKN5q4impOi7ipuAHIAQgwthxL4eEqxI8NsqrYngsolE9zRKHOl4H86V9_rmelED6jUEgA3QQmzDOczllNMRdr_KdIdDd6IQlLPJksgYN7d14RwiuH24GPQcIq-GsSZyeBNWVGEuUiBjQ/s1600/millau_208.jpg" title="Merci Rachelle pour la photo !" /></a></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Au quarantième kilomètre, Marc
nous attend. Il va prendre le relais sur la seconde boucle. Nous quittons
Rachelle et Evelyne qui vont maintenant se reposer. Nous les retrouverons à
l’arrivée. Le retour est prévu pour 23h15 et au quarantième kilomètre, nous sommes
exactement sur les bases calculées cet été, soit 4h56 au camping des Érables
Petit au revoir, nième remerciement et tandis que Marc et Rachelle échangent le
sac qui transporte notamment mon appareil photo, je continue avec Thibault vers
l’arrivée du marathon, Marc devant nous attendre –comme tous les autres suiveurs à vélo– à l’extérieur du parc de la Victoire.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Les derniers mètres dans le parc
sont en montée. Je pense qu’au bout des cent kilomètres, on va sérieusement les
sentir ! A cette heure, avec une foule de spectateurs assez dense, les
applaudissements aident à oublier la déclivité. A l’entrée de la salle où est
installé le podium, futurs centbornards et marathoniens sont séparés par deux
bénévoles porteurs du maillot de l’édition 2013, comme d’ailleurs tous les
bénévoles rencontrés lors des ravitaillements. Pour les uns, l’épreuve est
finie. Pour les autres, dont je suis, il ne reste "que" 1,37 marathon
… </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Pour l’instant, l’heure n’est pas
à penser à ce qu’il reste à parcourir mais plutôt de profiter du moment. Je
viens de clore le marathon en 5h12, soit exactement le tempo prévu. Je crois
que c’est la première fois de ma vie que je suis exactement en accord avec une
prévision sportive ! Avec une grande satisfaction, celle de constater une
belle progression depuis mon désastreux marathon de Paris en avril bouclé en
5h56, puis un 5h32 à l’entraînement fin août et 5h16 début septembre mais sur
un parcours quasiment plat. Et cette fois sans le souci du marathon d’avril.
Rien que cela me rend euphorique !</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">A peine après avoir franchi le seuil de
la salle d’arrivée, je débouche immédiatement sur le ravitaillement. Thibault
me quitte quelques instants car il souhaite se changer, une opportunité offerte
par l’organisation et que je n’ai pas retenue dans la mesure où aucune goutte
de pluie n’était prévue en journée. Si nécessaire, je me changerai au
soixante-dixième kilomètre, avant la nuit. Il est prévu que nous nous
retrouvions à la sortie du parc où patiente Marc. En attendant, quelques
morceaux de pain d’épices, quelques pâtes de fruits et deux verres d’eau sont
tranquillement appréciés. Je découvre en repartant que la zone de chronométrage
au terme du marathon est située après le ravitaillement. Mon temps officiel
sera donc de 5h20.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<o:p><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">A la sortie du parc de la Victoire, je retrouve Marc qui a
accroché le dossard "suiveur" 1489 précédemment porté par Rachelle.
Il s’apprête à repartir avec moi, mais je préfère qu’il attende et suive
Thibault qui n’a pas fini de se changer. Il refuse dans un premier temps. J’insiste.
Primo, je ne veux pas laisser Thibault tout seul à l’arrière puisque nous
sommes ensemble depuis le premier mètre ; deuzio, cela me permet de me
reposer sur quelques hectomètres en attendant qu’il me rejoigne. Si tout c’est
excellemment bien passé jusqu’à maintenant, je suis bien conscient que les
choses sérieuses vont bientôt débuter et quelques minutes de moins vite ne sont
pas à refuser. </span></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">La traversée dans Millau est encombrée de voitures.
Difficile pour les organisateurs de bannir toute circulation en plein centre et
sur la départementale d’accès aux zones commerciales situées au sud de la
ville. C’est moins plaisant pour les coureurs, il faut un peu de vigilance
surtout dans le boulevard de l’Ayrolle et la rue Louis Blanc assez étroite et
lors du passage du pont Lerouge sur le Tarn. Les concurrents sont un peu plus
espacés du fait de la disparition des marathoniens mais les encouragements de
bon nombre de personnes aux terrasses des bars sont bien sympathiques.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">La sortie de Millau par les avenues de Guyenne et Marc Corneillan est assez insipide. Cela ne dure pas bien longtemps. Voilà déjà Creissels, le dixième ravitaillement, situé à gauche de la route dans un virage sur la place du 19 mai 1962. Déjà plus de quatre kilomètres parcourus depuis que j’ai laissé Marc. Je fais vite parce que je pense que Thibault est sur mes talons et je ne voudrai qu’il me double sans m’apercevoir à l’occasion de cet arrêt. La halte n’en est donc pas franchement une : un verre de glucose et trois pâtes de fruits et me voilà reparti. Fin de la traversée de la zone commerciale. Ce sera la partie la moins plaisante du parcours, heureusement très courte.</span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Au rond point de l’avenue Jean
Monet avec le viaduc de Millau en toile de fond, un véhicule de gendarmerie est
en travers de la voie. La départementale 992 est dorénavant intégralement
réservée aux </span><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">coureurs. Cent mètres avant, un panneau "Saint-Affrique 27 km".
Difficile de ne pas avoir un petit frisson !</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><o:p></o:p></span></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Après </span><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">l’apéritif au sortir de Peyreleau, voici le
premier plat du menu Millau 2013 : une côte de cinq pour cent durant deux mille six cent mètres. Sur mon
descriptif, cette zone est surlignée en rouge. Pas question d’y faire le
fanfaron. J’ai prévu d’y progresser à dix minutes au kilomètre, soit une marche
à peine soutenue.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">La route, toboggan argenté sous un soleil cette
fois bien présent, est un long chemin coloré par les maillots des futurs centbornards. Dommage
que je n’ai pas mon appareil photo resté dans la sacoche de Marc ! Pas mal
de cyclistes sont à la peine et marchent en poussant leurs vélos à côté des
coureurs. Peu de coureurs sont sans accompagnateurs, ce qui me renvoie
immédiatement vers Marc. Je me décide à l’appeler (mon téléphone se faisant
vieux, il est en mode avion depuis le départ afin d’économiser les batteries).
Surprise, Marc a bien récupéré Thibault mais l’arrêt de Thibault à Millau a
duré plusieurs minutes et ils ne sont pas encore parvenus au ravitaillement du
quarante-sixième kilomètre. J’ai donc presque deux mille mètres d’avance. Que
faire ? Les attendre au rond-point en compagnie des gendarmes ou continuer
à petite vitesse dans la montée ? J’opte rapidement pour la seconde
solution. D’abord parce que le soleil est bien au zénith, ensuite parce que je
redoute un peu cette première vraie difficulté et je préfère la gravir à petite
allure.</span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<o:p><br /></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Quoique marchant, je dépasse
plusieurs coureurs dans la longue montée qui passe sous le viaduc. C’est assez
majestueux. Si le béton du pont est gris, ce géant autoroutier des airs est
blanc sous le soleil. Je ne sais pas si c’est beau, mais c’est imposant et
très impressionnant. Beaucoup de concurrents en profitent pour figer l’instant
avec leur photophone. Au sommet, ils s’y photographient aussi entre eux. Une
concurrente me propose de me prendre quand je passe sous le pont, mais comme
plus loin il y a la prise de vue officielle du cinquantième kilomètre, je
décline l’offre. Je n’ai pas non plus très envie de stopper en plein soleil et
je rappelle Marc pour savoir où il en est avec Thibault. Les nouvelles de
l’arrière ne sont pas bonnes : ils ne sont pas encore parvenus au
rond-point où est postée la gendarmerie. Malgré le fait que j’ai marché durant
plus de vingt minutes, Thibault ne m’a pas repris un seul mètre. Je commence à
m’inquiéter un peu : voilà plus d’une heure que je n’ai pas bu mon
complément vitaminique. Je n’ai même qu’un verre de vingt centilitres de
glucose dans le gosier depuis le passage par Millau et je trouve qu’il commence
à faire trop chaud. Attendre sur place ? Impossible, la température est
trop élevée à mon goût. Comme la route n’est plus qu’une descente vers le
ravitaillement de Saint-Georges de Luzençon, je choisis d’enquiller au plus
vite vers ce village.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Peu après le cinquantième kilomètre,
je dépasse le meneur d’allure "14 heures" et sa petite troupe de
fidèles. Je les ai eus en ligne de mire durant toute la montée vers le viaduc.
Cela m’a chagriné que de me savoir en retard sur mon horaire du fait d’avoir
attendu Thibault. C’est donc avec plaisir que je dépasse la petite douzaine de
personnes dans le sillage du fanion. J’ai de bonnes jambes et je progresse sur
un bon rythme. Je dois me modérer à plusieurs reprises en tournant en boucle le
refrain : « <i>Patience, je ne viens que de passer la moitié de la
distance !</i> ». Mais je commence à avoir soif et je ne ralentis pas
franchement.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Un convoi de véhicules et de
motards m’annonce en sens inverse l’arrivée imminente du premier de la course. Un tableau d’affichage mobile du chronomètre le précède. Je fais vite le calcul qu’il me devance de près de cinq heures.
Pourtant loin de me décourager, cette rencontre me donne un second souffle. La
route est large, je me déporte à gauche pour l’encourager. Plusieurs minutes
plus tard, je croise le second. Je suis étonné de l’écart important qui les
sépare. Puis voici le troisième ou le quatrième peut-être, un aveugle relié par une petite cordelette de son poignet au vélo d’une femme. Je déplore qu’il
ne soit pas autant accompagné que le premier qui disparaissait dans une nuée de
cyclistes. Je l’encourage vivement. D’autres coureurs font de même. Cette
rencontre et cette abnégation pour courir cent bornes en étant aveugle me
redonnent un peu d’énergie quoique à cet instant je n’aie nul besoin de
supplément pour bien avancer. </span><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Le dossard 1046 ne figurera pourtant pas dans le classement final.
Abandon de dernière minute ou panne de la puce intégrée à son dossard ?</span><br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><o:p></o:p></span></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">V</span><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">oici déjà Saint-Georges et son ravitaillement
aménagé dans une salle communale. A nouveau pléthore de victuailles, de
sourires des bénévoles et cette fois des tables de massage où quelques coureurs
tentent de retrouver un second souffle musculaire. Je me contente d’un verre de
glucose, d’un verre de Pepsi-Cola (en espérant que cette "nouveauté"
ne me causera pas de troubles intestinaux) et trois ou quatre pâtes de fruits.
Je repars sur le champ. Je viens en effet de parcourir près de trois kilomètres
sur un rythme bien soutenu et si je m’arrête, je risque vite d’être pris de
vertiges. Cela m’est souvent arrivé à l’entraînement de même qu'au marathon de Paris en avril. Une cause de ma
leucémie et/ou de mon déficit en hématies peut-être. Le cas s’est aussi
produit le matin dans le village de Rivière-sur-Tarn quand Rachelle avait souhaité
me prendre en photo devant deux jeunes bénévoles au ravitaillement coiffées de
perruques multicolores. J’avais dû me rattraper à une banderole publicitaire
car je commençais à voir trouble. </span><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Cette fois sans mon accompagnateur, je
préfère éviter ce genre de mauvais gag. Je choisis de continuer sur un pas lent
dans le très long mais léger faux plat montant qui conduit à Saint-Rome de
Cernon. Thibault m’y rattrapera. Sauf qu’un appel à Marc m’indique vite le
contraire : non seulement Thibault ne me rattrape pas mais ma descente en
mode accéléré après le viaduc de Millau semble avoir sérieusement augmenté l’écart qui nous
sépare. Je commence à être très inquiet : voilà onze kilomètres que je
n’ai pas avalé mon complément vitaminique. Aussi j’espère que les deux petits verres
de glucose que j’ai avalés à la sortie de Millau puis à Saint-Georges ne sont
pas du charlatanisme. Je n’ai en effet jamais ingurgité ce genre de boisson,
mais depuis le départ je pense qu’une petite dose de sucre en plus ne peut pas m'être handicapante.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Au sortir de Saint-Georges, en
sens inverse la densité de coureurs qui sont déjà passés par Saint-Affrique
commence à augmenter petit à petit. J’ai rattrapé un marcheur ou lui m’a
rattrapé, je ne me souviens plus exactement, et nous applaudissons
chaleureusement au passage de ceux qui sont déjà sur le retour vers Millau. Je
n’ai plus mon appareil photo, je loupe plein de clichés pour mon reportage.
J'essaye de me consoler en me disant que pour l'instant mon cheminement se
passe excellemment bien et que c'est le principal. D'ailleurs tout l'été, je me
suis interrogé si c'était judicieux de tenter un reportage tout en participant.</span><o:p></o:p></div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Le marcheur que j’accompagne
progresse sur un bon rythme, nous dépassons plusieurs concurrents. Le meneur
d’allure "14 heures" me repasse avec un petit groupe de coureurs qui
me semble avoir diminué de taille. Sa présence à cet instant de la course me
tracasse un peu. J’ai étudié en détail les temps de passage intermédiaires de
ce meneur. J’ai noté que mon plan de marche différait du sien sur un point
important : j’imaginais aller un peu plus vite sur la première partie de
l’épreuve. Oh ! Pas de beaucoup : quatre minutes plus rapidement au
marathon, puis j’accusais sept minutes de retard au soixantième kilomètre où
nous allons bientôt parvenir. Le fait de l’avoir dépassé me tracasse un
peu : n’ai-je pas été trop rapidement dans la montée vers le viaduc et
surtout dans la descente vers Saint-Georges ? Dans l’absolu, je n’aurai dû
dépasser ce meneur qu’après Saint-Affrique, soit dans plus de treize kilomètres.
J’hésite pourtant un instant à le suivre, histoire d’être dans un groupe en cas
de défaillance. Au final, je continue avec mon marcheur.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">A Pont du Dourdou, le
ravitaillement du cinquante-septième
kilomètre est rapidement oublié : mon compagnon du moment, habitué
de l’épreuve, préfère l’ignorer à cause d’une sonorisation tonitruante. J’avoue
qu’il a raison : deux haut-parleurs branchés sur un groupe électrogène
crachent de façon quasi assourdissante une musique des années quatre-vingt. Cela
ne correspond pas franchement à la quiétude du calme Cernon qui coule à notre
gauche. En l’absence de mon suiveur vélo, je ne peux cependant absolument pas
sauter un ravitaillement. J’avale donc un verre de glucose dans un déluge de
décibels, ce qui n’est effectivement pas très plaisant.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Nous applaudissons
chaleureusement au passage de la première féminine. Sa foulée est enlevée et
alerte, elle doit figurer en douzième position. Elle me redonne envie de
courir, de tenir le tempo que je me suis fixé mais mon absence de compléments
vitaminiques m’inquiète de plus en plus. Je dois absolument retrouver Thibault
et Marc.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Un peu après, deux ambulances et
un motard de la Sécurité Civile s’affèrent auprès d’un coureur allongé dans le
fossé que les secouristes installent sur une civière. Une image pas très
rassurante. Depuis que je suis reparti de Millau, les passages d’une moto
d’intervention rapide sont réguliers. Ce qui signifie que nous sommes vraiment
rentrés dans le dur.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Saint-Rome de Cernon,
ravitaillement du soixantième kilomètre. Beaucoup de monde. Des spectateurs,
plus de vingt bénévoles derrière une gigantesque table de ravitaillement, des
coureurs qui comme moi vont vers Saint-Affrique ou d’autres qui en reviennent,
des toilettes, une salle de massage importante, une équipe de télévision qui
questionne des participants. Je devais atteindre ce point à 17h39 et j’en suis
à 7h40 de course. Si je tiens compte du différentiel de 1’45 entre le coup de
feu de départ avenue Jean Jaurès et mon passage sous l’arche de départ, je suis
même en avance de quarante-cinq secondes. J’en éprouve une grande satisfaction,
d’autant que je n’ai absolument jamais forcé. J’appelle immédiatement Marc pour
savoir où il en est. Catastrophe ! Thibault a eu un souci musculaire, il
s’est arrêté à Saint-Georges de Luzençon pour passer sur la table de massage.
L’arrêt s’est prolongé et il avance à petite vitesse. Petit coup au moral. Que
dois-je faire ? Continuer seul ? Mais sans mon complément
vitaminique, j’estime le risque majeur. Attendre ? Mais ne vais-je pas me
refroidir ? Nous voilà au pied du premier plat principal du menu
Millau : la côte de Tiergues, un pourcentage moyen de presque cinq pour
cent sur quatre mille mètres. On ne rigole plus ! Je pense à ce passage
depuis des mois, j’en ai rêvé, je l’ai vu et revu au travers de Google Maps,
j’ai étudié toutes les côtes de ma région pour trouver un terrain
d’entraînement similaire, j’ai vécu Millau matin, midi et soir depuis plus de
deux mois. J’en envie d’affronter la chose. Pas d’attendre à son pied !</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Je téléphone à Rachelle pour lui
donner quelques nouvelles. Elle me conseille de poursuivre, d’appeler Marc et
de lui demander de me rejoindre en laissant Thibault continuer seul, que Marc
est mon suiveur vélo, pas le sien. Oui, mais voilà, c’est moi qui ai parlé de
cette épreuve à Thibault, c’est moi qui l’ai poussé à s’engager, nous sommes
côte à côte depuis le départ. Enfin presque puisque voilà dix-huit kilomètres
que je chemine tout seul. Je ne me vois pas abandonner Thibault à son sort. Ce
n’est pas dans ma vision de la solidarité, surtout s’il en est à passer par la
table de massage. Je ne comprends d’ailleurs pas bien comment Thibault peut
avoir des crampes. J’ai bien prévenu Marc de lui faire boire régulièrement mon
complément dont un des effets est justement d’éviter les crampes ! Moi qui
croyais que Thibault aller s’envoler comme une gazelle après Millau, le voilà
en fâcheuse posture. Rachelle n’est pas loin de me faire changer d’avis.
D’autant que si je ne suis pas venu à Millau pour réaliser une performance
sportive et que je me suis un peu obligé à penser que quinze heures pour
couvrir la distance serait une réussite, en mon for intérieur, j’ai envie de
réaliser ce 13h11 qui est inscrit au bas de mon plan de course. Même 13h10 !
Fatuité du chrono, je l’avoue. Peut-être aussi l’envie orgueilleuse de prouver
à mon hématologue que son veto sur mes projets professionnels, c’est peut-être
un peu n’importe quoi.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Cela bouillonne sous mon crâne.
Continuer seul et laisser Marc avec Thibault ? Oui, mais Marc s’est engagé
à mes côtés pour m’épauler, nous nous sommes entraînés ensemble sur des profils
typés Millau. Il m’est impossible de le laisser seul avec mon ami. Cela ne se
fait pas et je ne fais pas aux autres ce que je n’aimerai pas que l’on me
fasse. Aussi je choisis d’attendre Marc et Thibault et de poursuivre ensemble.
A contrecœur, mais en adéquation avec mes principes. Cela n’a jamais été simple
de vivre conformément à ses principes …
Après tout, maintenant que Thibault s’est refait une santé au massage de
Saint-Georges, le délai de moins de quinze heures reste toujours possible. Je
me suis initialement fixé cette limite car je n’ai pas envie de marcher trop
longtemps de nuit. Surtout pour une raison de sécurité. Si j’ai de légers
vertiges comme cela m’est arrivé au marathon de Paris ou lors de mes
entraînements, je sais que je peux vite trébucher. D’ailleurs, j’ai déjà chuté
une fois à l’entraînement. Alors de nuit, la vision imparfaite de la route ne
me plaît pas du tout. Moins longtemps nous progresserons de nuit, moins j’aurai de
possibilités d’avoir à gérer ce type de souci.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Sans cesser de tourner en rond
pour ne pas me refroidir, j’avale quelques pâtes de fruits et deux verres de
glucose. Je n’ai ni vraiment faim, ni vraiment soif. Je suis assez étonné de
mon état de fraîcheur. Il est vrai que mon plan de marche était basé sur le
minimum "vital". Mes projections lors de mes longs entraînements
indiquaient plutôt 12h30, voir même moins.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Le temps passe. Je téléphone à ma
sœur pour la rassurer car initialement elle souhaitait venir m’encourager. Je
joins aussi mes enfants restés dans le nord. Mon fils a vu sur le suivi en
direct de l’organisation via internet que j’étais passé au marathon dans le
temps prévu. Il n’est pas le seul à me suivre. Sur le forum courseapied.net,
plusieurs des habitués du Café des Marathoniens ont constaté que j’étais passé
sur les bases projetées et m’écrivent quelques mots d’encouragement. Je ne
lirai ces messages qu’une fois de retour chez moi. Cela m’a vraiment fait
plaisir. J’ai été touché de ces encouragements émanant parfois de personnes que
je n’ai jamais croisées qu’en virtuel !</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Le temps passe, les coureurs
aussi. J’ai bien mon dictaphone mais je n’ai pas le cœur à me focaliser sur mon
reportage. La densité de participants en sens inverse est de plus en plus
importante. Toutes ces personnes sont sur des bases de moins de dix heures. Ils
seront d’ailleurs exactement 99 à terminer sous les dix heures.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Les minutes passent. Les dizaines
de minutes passent. Je m’impatiente. Je n’ose m’asseoir de peur de ne pouvoir
repartir. Je constate que la salle de massage marche à plein. Il y a presque la
queue pour attendre de recevoir les soins malgré une demi douzaine de kinés. Je
rappelle Marc pour savoir où il en est avec Thibault. Ils viennent de passer le
raffut musical du ravitaillement précédent. Bon, ils ne devraient plus tarder.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqbyRCaeUbFT5P6ZEEmaWD7vyLOVqdJGFlfy3D3vdiahpqi3ALbcbALF_Zpr_BOUZ-XQkLpcNzsDtttP27KVDJBAIoQ0U-uSj0oubX3VRAqqgnPPANOgPueJX5EVgqKHvX872GW64SCFY/s1600/millau_209.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqbyRCaeUbFT5P6ZEEmaWD7vyLOVqdJGFlfy3D3vdiahpqi3ALbcbALF_Zpr_BOUZ-XQkLpcNzsDtttP27KVDJBAIoQ0U-uSj0oubX3VRAqqgnPPANOgPueJX5EVgqKHvX872GW64SCFY/s1600/millau_209.jpg" title="Si ça donne pas envie de participer !" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Avec le temps qui fuit et le
soleil qui commence à descendre derrière les collines, j’ai l’impression que
mes muscles se sont totalement refroidis. Je tourne en rond en faisant des
allers-retours le long de la table de ravitaillement, je regarde les
équipements des suiveurs vélo parce que je suis déjà projeté dans l’édition
2014. Et toujours les minutes qui s’égrènent. Enfin au loin le plastron rouge
de Marc. Thibault marche. Je regarde mon chronomètre. Il est 18h37 ! Voilà
donc cinquante-neuf minutes que je suis planté trente mètres devant l’église de
Saint-Rome mais je suis toujours incapable de dire à quoi elle ressemble. Perdu
dans mon attente, je n’y ai prêté aucune attention.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Thibault et Marc vont grappiller
quelques victuailles. Je souhaite repartir, mais Thibault n’est pas au mieux.
Sur le coup, je n’y prête pas attention, mais il a les traits tirés. Je le
remarquerai, mais une fois de retour chez moi … sur les photos que j’ai prises
puisque j’ai récupéré Marc, donc mon appareil reflex. Ses soucis musculaires
sont toujours présents. Il repasse rapidement par la salle de massage, fait
quelques étirements sur les grilles placées devant la table de ravitaillement.
Je m’impatiente de plus en plus. J’avale une gorgée de mon Hydraminov. Pour me
changer les idées, je pars photographier les bénévoles qui officient en
cuisine. Je suis au taquet … mais froid, comme si je n’avais pas déjà couru
soixante bornes. Quand nous quittons enfin le voisinage de cette église que je
suis toujours incapable de décrire, il est 19h10. J’aurai donc stoppé
quatre-vingt dix minutes. Il ne va pas falloir flâner en route si je veux
parvenir à Millau au terme de quinze heures de course !</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCJnBxB-Bj0U_Ux6DTio8xzmVYEziyXr4XBTbHQeiULSUuU_ASZW7dZeLmTdZLDRZ_Hqwelt7rB5kPqTaDH-f7U_Ll8MKBiwL_ayOAwkk0-DkT6dnQKvVJKreR1P0-QLFT-j56QV_QlnE/s1600/millau_210.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCJnBxB-Bj0U_Ux6DTio8xzmVYEziyXr4XBTbHQeiULSUuU_ASZW7dZeLmTdZLDRZ_Hqwelt7rB5kPqTaDH-f7U_Ll8MKBiwL_ayOAwkk0-DkT6dnQKvVJKreR1P0-QLFT-j56QV_QlnE/s1600/millau_210.jpg" title="La fabrication du ravitaillement dans la bonne humeur !" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Dès la reprise de la route vers
Saint-Affrique, Marc me demande de repartir modérément. Conseil bien
inutile ! M’étant totalement refroidi, je sais qu’il me faut quinze bonnes
minutes avant de pouvoir courir en montée sans me mettre dans le rouge.
Heureusement, le premier kilomètre est en faux-plat. Thibault a pris ses bâtons
de marche qu’il avait prévus au relais de Millau. Ils sont repliables et
peuvent être placés dans le sac de Marc. Je ne sais pas si c’est une bonne idée
que ces bâtons, mais comme Thibault les as testés sur un trail de quarante
kilomètres en juin, je ne dis rien. Si cela peut l’aider à gravir d’un bon pas
la côte de Tiergues, autant qu’il en profite !</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Ce que Marc ne m’a pas dit (ou ce
que je n’ai pas entendu), c’est que son "modérément" ne s’appliquait
pas vraiment à moi mais plutôt à Thibault. Ma progression ralentie sur les
premiers hectomètres de la côte est encore trop rapide pour lui. Je ne m’en
rends pas compte immédiatement. Dans toute la côte, j’essaye, en marchant,
d’être sur le rythme lent que j’avais prévu, soit 9’30 au kilomètre. Toujours
un petit pas devant Thibault pour l’entraîner, l’encourager. Je me rends
cependant compte que son placer de bâton est saccadé, qu’il paraît manquer de
souffle et que ce souffle n’est pas totalement régulier. J’essaye cependant de
garder la cadence. On enclenchera la vitesse supérieure dans la longue descente
qui va ensuite nous mener vers Saint-Affrique. La nuit est tombée, assez
rapidement d’ailleurs. Les coureurs, toujours plus nombreux en sens inverse, se
transforment de plus en plus en lucioles. Des lucioles parfois hésitantes.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Au croisement de la côte de
Tiergues et de la D993, c’est en terminé de l’antépénultième bosse de
l’épreuve. Finalement, elle se passe très bien. Cependant, cela pouvait
difficilement en être autrement. Thibault et moi l’avons grimpé totalement en
marchant plus de dix minutes plus lentement que prévu. J’essaye de reprendre la
course à pied mais Thibault abdique rapidement. Cette fois, il est vraiment
moins bien. Il chemine souvent dans le bas côté herbu pour économiser les chocs
dus au goudron. La nuit, sans plus d’éclairage que celui des zones habitées
traversées ou celle de la lampe avant du vélo de Marc, cela me semble une
mauvaise idée. Je stoppe quelques instants pour enfiler mon gilet de sécurité
jaune fluorescent et prendre ma lampe frontale. Je repars en courant pour
rejoindre Thibault qui ne s’est pas arrêté. Je suis prêt à courir ainsi
jusqu’au ravitaillement de Saint-Affrique, mais c’est impossible pour lui. Il
commence à envisager de renoncer. Je tente de l’en dissuader, sans lui donner
la vraie raison d’ailleurs. M’étant arrêté quatre-vingt dix minutes à
Saint-Rome de Cernon pour l’attendre, il m’apparaît impossible qu’il jette
l’éponge maintenant. Je n’ai pas patienté aussi longtemps pour qu’il renonce
dix kilomètres plus loin ! </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">A trois ou quatre reprises durant
la longue descente vers Saint-Affrique, Thibault abordera cette question du
renoncement. J’essaye de valoriser le chemin parcouru, déjà soixante-sept
kilomètres, ce qui pour lui comme pour moi est un record du monde de nous-mêmes
(!). Rien que cette pensée me motive à rajouter dix mètres, dix hectomètres,
dix kilomètres. Visiblement, cette motivation ne marche pas complètement avec
mon ami. Nous rejoignons donc le quatorzième
ravitaillement, au soixante et onzième kilomètre à petite vitesse. Dans notre
sens, les rangs des probables centbornards se sont éclaircis tandis qu’ils sont
très denses dans le sens retour.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Nous pénétrons officiellement à
22h38’49 dans la salle où campent chronométrage, massage, affaires de rechange
et ravitaillement. Au lieu d’une prévision établie à 19h09’45. Ah oui !
Quand même deux heures treize pour accomplir les onze kilomètres entre
Saint-Rome et ici. Nous avons sérieusement lambiné depuis Saint-Rome ... Sur le
forum courseapied.net, ceux qui me suivent ont posté en commentaire :
« <i>Ouhlà, 22h38 … il en chie mais quel courage. Allez
Phauto ! </i>» (mon pseudo sur le forum). Quand je vais découvrir ce
commentaire trois jours plus tard, j’exploserai de rire.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Sentant que Thibault est
limite-limite de la zone rouge et d’un éventuel renoncement, je le laisse
passer sur la table de massage, se changer, se ravitailler sans lui mettre la
pression. Je passe par la case toilettes, la première fois depuis le départ le
matin à 10h00 (!). Je m’occupe vaguement en prenant quelques photos et en
tentant de remotiver quelques concurrents qui rendent leur dossard. Je suis
impressionné par la pile de dossards rendus, entassés sur une table dans le
hall d’entrée. Une centaine peut-être. J’essaye de remotiver un coureur bien
plus jeune que moi qui renonce uniquement parce qu’il en a marre de l’épreuve.
Il n’est ni blessé, ni fatigué. Il en a juste assez. C’est là que tout ce que
j’ai lu sur le fait que Millau se réussit à cinquante pour cent au moral prend
tout son sens. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiE-87gehmlZCOyMnLGjovmMUxu0G8EjI8oQ3XcKwJm3P2kIQBoyAuZ9Yq4ZlHpOpSVFtxJYQpU2U3pA6yRqp4tvA_GrcZ1Kfr2bgjRcb7WL1qYi-L0GGCmka2wdxIhSgMo76eC7GLzc8A/s1600/millau_211.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiE-87gehmlZCOyMnLGjovmMUxu0G8EjI8oQ3XcKwJm3P2kIQBoyAuZ9Yq4ZlHpOpSVFtxJYQpU2U3pA6yRqp4tvA_GrcZ1Kfr2bgjRcb7WL1qYi-L0GGCmka2wdxIhSgMo76eC7GLzc8A/s1600/millau_211.jpg" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Je discute avec d’autres
personnes qui sont à la limite du renoncement, en utilisant le langage déjà
utilisé avec Thibault : « <i>Vous rendez-vous compte que vous venez
de parcourir soixante et onze kilomètres ? Combien de fois dans votre vie
avez-vous couru une telle distance ? … Jamais ? Alors c’est une
première, c’est magnifique, non ? Voyez ce que vous venez de faire et oublier
qu’il vous en reste vingt-neuf ! Dans un kilomètre, vous aurez encore
amélioré votre performance !</i> ». Mes interlocuteurs sourient. Un
suiveur vélo lance à Marc : « <i>Il a sacrément le moral votre
copain !</i> ». Oui, j’ai le moral. Depuis des mois. J’ai lu que
Millau, c’est au moral que cela se termine. Alors je me suis forgé un moral en
conséquence. Et puis, j’ai un compte à régler avec mon hématologue qui semblait
douter que je puisse courir vingt kilomètres, puis un marathon. Je n’aime pas
ce doute du praticien. Evidemment, cette raison, je ne peux l’expliquer à mes
interlocuteurs. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpA4YvpitJfP5qWFEPj8DYo6IsdFXzC_w3crXvSYrSzIZI4Cipigr1AwCbu62mWhPvqDdwHyGi4EKf55qCfCBQ-1tpY2-owwFgiRqvN7YMgyKjrerVOUmIUOGfU9caRr4w7WiJVHs6sYs/s1600/millau_212.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpA4YvpitJfP5qWFEPj8DYo6IsdFXzC_w3crXvSYrSzIZI4Cipigr1AwCbu62mWhPvqDdwHyGi4EKf55qCfCBQ-1tpY2-owwFgiRqvN7YMgyKjrerVOUmIUOGfU9caRr4w7WiJVHs6sYs/s1600/millau_212.jpg" /></a></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Quand nous repartons de
Saint-Affrique, les rangs se sont sérieusement éclaircis. L’arrêt aura duré
cinquante-huit minutes. Au fond de moi, je suis autant désolé que contrarié.
Dans tout ce que j’avais imaginé, il y avait tout (impossibilité de prendre le
départ, renoncement du fait de ma santé, malaise, mon souci du marathon de
Paris, blessure, crampe, ampoule, problème de digestion ou chute de mon
suiveur). Tout sauf une défaillance de mon ami. Je ne sais pas pourquoi mais
j’étais parti du principe que Thibault allait être une gazelle. Erreur que je
regretterai amèrement une fois de retour chez moi quand je découvrirai que le
tempo que j’avais choisi, soit 13h11, aurait été pour mon ami synonyme du
troisième meilleur temps absolu dans la catégorie espoir (moins de 25 ans)
depuis 2006. Ce n’est pas mon ami qui a failli, c’est moi qui l’ait entraîné
dans la souffrance … Affaire mal préparée signifie affaire mal réalisée !</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgtkSCpmd-lhZURzvD65gjgkltzgKiOkTtBMDxjn-JHdroWervw49Q42TWbx7fBokAOLEM0GjwZnUzOabLgSL7SQBmpVHenzcxlbv7lcK5WnLLbvAYOyheCwpuid3NELhP9ZJe4ZxLohEs/s1600/millau_214.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgtkSCpmd-lhZURzvD65gjgkltzgKiOkTtBMDxjn-JHdroWervw49Q42TWbx7fBokAOLEM0GjwZnUzOabLgSL7SQBmpVHenzcxlbv7lcK5WnLLbvAYOyheCwpuid3NELhP9ZJe4ZxLohEs/s1600/millau_214.jpg" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Quand nous repartons, je sais que
mon projet de boucler le parcours en quinze heures est maintenant impossible.
Le masseur m’a avoué avoir dû traiter des muscles d’une dureté fort importante,
« <i>proche de la crampe annonciatrice de l’abandon</i> ». Il est
alors clair que mon but n’est pas de pousser Thibault à aller vite mais
uniquement de l’amener à Millau, fut-ce en 23h59. J’essaye cependant de le
presser un peu parce que vingt secondes devant nous est reparti un groupe de
trois concurrents dotés de bâtons de marche, comme Thibault. Avec leurs
accompagnateurs vélo, cela fait un petit groupe qu’il me semble utile de
rejoindre pour tenir le moral de mon ami d’autant que le groupe semble empreint
d’une forte dose de bonne humeur. Un <i>grupetto</i>
à Millau et en pleine nuit, l’idée me plaît bien ! L’air de rien, j’essaye
d’accélérer un peu le pas dans la courte rue Victor Hugo pour que nous
recollions au groupe. Je sais que cela va vite monter. Longtemps, très
longtemps. Il faut absolument que j’arrive à recoller Thibault à ce groupe
avant que nous n’atteignions la rue du Lion d’Or qui débute une côte de 7450
mètres. Le plat principal de Millau en quelque sorte.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Mes efforts sont vains. La montée
débute. J’essaye encore l’air de rien et tout en parlant d’allonger le pas.
Marc lance un « <i>Pas trop vite les gars !</i> » que je maudis.
Cent mètres de côte, deux cent mètres, trois cent mètres, insensiblement le
petit groupe devant s’éloigne de plus en plus. Je me demande un court instant
si cela ne vaut pas le coup de sprinter un peu pour le rattraper mais le
conseil du masseur de mon ami « <i>d’y aller molo jusqu’à Millau</i> »
me fait abandonner le projet. Dommage ! Le groupe devient rapidement un
petit nuage de lucioles qui vacille dans la nuit. Nous sommes maintenant tous
des lucioles séparés par quelques décamètres. Seuls les cyclistes, à la peine
(pas évident de pédaler en côte à la vitesse d’un coureur qui marche !),
paraissent des lucioles ivres, un coup à droite, un coup à gauche.</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">A la sortie de Saint-Affrique et
alors que la nuit nous engloutit, Thibault entame un répertoire de chansons du
registre scout. Je me réjouis de le voir reprendre un peu d’entrain.
Malheureusement, quinze minutes plus tard, les cordes vocales se taisent et je
sens qu’il est reparti dans le dur. Je le laisse cette fois marcher devant,
pour que ce soit lui qui fasse le pas, que ce soit lui qui choisisse le tempo.
J’ai rangé mon petit plan horaire : il ne sert dorénavant plus à rien.
J’ai aussi laissé mon reflex dans le sac qui repartira par navette à Millau
histoire d’alléger un peu Marc. J’ai compris que la nuit allait être longue et
je me soucie aussi pour lui. Marc me fait remarquer la différence de pas entre
Thibault et moi. Lui paraît frapper le sol alors que de mon côté, c’est très
silencieux. Je n’ai aucun mérite, ma progression étant alors plus lente que ma
vitesse quand je fais des marches photographiques. Peut-être ne sommes-nous
même pas à cinq kilomètres heure !</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Au ralenti total ou à l’arrêt
depuis plus de cinq heures, je commence à me refroidir. Je laisse Thibault
continuer et je m’arrête pour enfiler une légère polaire manches longues sous mon
maillot et un bonnet. Je prends mon temps, non pas parce que j’ai le temps,
mais simplement pour le plaisir de courir sur quelques centaines de mètres pour
rattraper mon ami. Entre temps, d’autres coureurs m’ont dépassé. J’ai dû passer
pour un fou à courir à plus de dix kilomètres heure aux trois quart d’un cent …
L’idée me fait sourire mais surtout la course me réchauffe. J’étais sur un faux
rythme et j’ai peur d’avoir froid.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">La côte est longue, le pas est
lent, la nuit étouffe tout. Seules les lumières vacillantes des vélos et de
quelques coureurs tracent un chemin dans la nuit. Thibault me répète plusieurs
fois qu’il va y arriver, qu’il se pose beaucoup de questions. Il est en
souffrance, à mon avis plus moralement que physiquement. Son pas lourd témoigne
du fardeau qu’il doit porter. L’arrivée au ravitaillement du soixante-dix septième kilomètre,
proche du sommet de Tiergues, lui est bienvenue. Moins pour moi qui me
refroidit de plus en plus quand le pas ralentit ou qu’il faut s’arrêter.
J’avale rapidement un verre de glucose, deux pâtes de fruits, un petit morceau
de pain d’épices et j’indique à mes compagnons de route que je continue
tranquillement le temps qu’ils me rattrapent parce que je vais trop me
refroidir si je stagne.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Quelques marcheurs devant moi.
Plus personne ne court. Visiblement, plus personne ne peut courir. Au fil du
chemin, je rattrape un marcheur sans gilet ni lumière, une personne que j’ai
déjà doublée plusieurs heures plus tôt à l’aller, bien avant de parvenir à
Saint-Rome. Deux autres concurrents l’ont dépassé, mais une fois à sa hauteur,
je prends conscience que je ne peux pas le laisser ainsi au moment où nous allons
aborder la descente de la côte de Tiergues. Il risque la chute. Ralenti par un
souci musculaire, le gars n’avait pas prévu que sa course durerait aussi
longtemps et il n’a rien qui le signale ou qui lui permette de tracer son
chemin dans une nuit bien noire, hormis un morceau de ruebalise nouée à la
ceinture. Ma lumière est donc la bienvenue. Nous marchons côte à côte en
échangeant peu. Il déclare avoir le moral, il sait qu’il ira au bout. Lentement
parce qu’il ne peut plus forcer. Son pas s’accélère du fait de ma lumière. Je
suis satisfait car cela me réchauffe un peu après toute la montée à petite
allure dans le sillage de Thibault. Deux kilomètres avant de parvenir de
nouveau à Saint-Rome nous croisons dans la descente ce qui sera le dernier
coureur à destination de Saint-Affrique. Il paraît tituber. Nous nous demandons
s’il atteindra la barrière horaire qui est fixée à trois heures du matin. Je ne
sais pas s’il a terminé, mais une chose est sûre, il vaut mieux avoir un moral
en titane renforcé quand on est comme cela seul dans la nuit, en souffrance et
dernier. Peut-être ne sait-il pas d’ailleurs qu’il est le dernier ?</span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Au bas de la côte de Tiergues,
avant d’entrer dans Saint-Rome, la gendarmerie s’enquiert de mon compagnon qui
n’a rien correspondant au règlement (ni lumière, ni gilet fluorescent) et la
route va être rouverte à la circulation des véhicules. J’indique que je marche
à ses côtés. Le gendarme le laisse continuer. Bon, j’ai un peu menti car je
vais m’arrêter au ravitaillement dont on capte déjà les sons. Je dois attendre
Marc et Thibault. J’abandonne mon inconnu. Dommage, il avait repris un bon pas
et j’aurai pu terminer avec lui.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Me revoilà donc à l’endroit où
j’avais attendu si longtemps … il y a si longtemps. Il est vingt-trois
heures ! Petit passage par les toilettes à cause du froid, un verre de
Pepsi-Cola, quelques pâtes de fruits. Et j’attends à nouveau. Finie l’animation
de la fin d’après-midi. La salle de massage fonctionne toujours à plein. Tous
les coureurs qui arrivent ne sont plus que des coureurs qui marchent. Et moi
qui ne rêve que de pouvoir terminer en courant ! Je n’ai vraiment pas
l’impression d’avoir parcouru quatre-vingt deux kilomètres. J’en suis étonné.
Est-ce parce que je lambine depuis le soixantième kilomètre ? Est-ce parce
que mon tempo était vraiment sous-estimé ? Pourtant, pour une première,
terminer en 13h11 aurait été une splendide victoire. N’ai-je pas repris la
course à pied un an à peine avant d’être ici ?</span></div>
<div class="MsoNormal">
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Je me suis assis sur les marches
de la salle communale. C’est la première fois que je ne suis pas debout depuis
ce matin 08h00. Je ne suis pas fatigué. Seulement attendre debout n’a aucun
sens quand on peut s’asseoir et que cela n’influe plus sur la course. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">« <i>Cela ne va pas ?</i> »
me demande une dame assise à ma gauche sur un petit muret, en compagnie de deux
autres personnes.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Je la rassure tout de suite en
lui indiquant que j’attends mon ami. Nous discutons un peu. Hasard de la vie,
une des trois femmes est l’épouse d’un des trois engagés venus de l’Aisne.
J’avais remarqué que nous étions trois au départ, son mari donc, venu de Laon,
un autre concurrent résidant à Lesquielles Saint-Germain, un village proche de
Saint-Quentin, et moi, de Soissons. Laurent, son époux, doit arriver sous peu.
Quelques minutes plus tard, Guy, le résident de Lesquielles, sortira de la
salle communale. Etonnant que nous nous croisions quasiment au même moment au
même endroit alors qu’il y avait tout de même 1653 engagés. Des trois, je suis
cependant le petit jeune des Axonais : Laurent est vétéran 4, soit âgé de
plus de 70 ans, et Guy est vétéran 3, soit âgé de plus de 60 ans. Millau n’est
pas vraiment une épreuve de gamins ! Cette année, il y avait au départ
39,3 % de V1 (de 40 à 49 ans), 31,5 % de V2 (de 50 à 59 ans), 11,7 % de V3 (de
60 à 69 ans) et 1,3 % de V4 (plus de 70 ans). Près d’un engagé sur deux a donc
plus de cinquante ans. Millau, une histoire d’amour gravée dans le chêne ?
Sûrement aussi. Il y avait trente-sept couples au départ. Parmi ceux-ci,
vingt-quatre (soit les deux tiers) sont classés V2 ou V3. A l’autre bout de
l’échelle des âges, il n’y avait par contre que quatre jeunes de moins de 25
ans. Enfin quatre sur la liste des partants, parce que dans le classement final
deux d’entre eux sont devenus "senior". </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Thibault arrive enfin. Il n’a
toujours pas récupéré une forme éblouissante. Je crois qu’il repasse rapidement
par la table de massage. Je n’en suis plus très sûr car je commence à
m’endormir ! Nous repartons après un arrêt heureusement bien moins long
que celui de Saint-Affrique. Mon ami ne tient vraiment plus la grande forme
morale. Il maugrée. Il me dit qu’il va falloir qu’il se fasse violence pour
parvenir au terme. Dans la nuit, le phare avant du vélo de Marc qui vacille
sans cesse de droite à gauche du fait de la progression très lente gène
Thibault. Il nous indique de marcher une cinquante de mètres en arrière. Je
comprends à cet instant qu’il n’est plus bien du tout. Nous le laissons alors
devant, parfois bien plus de cinquante mètres, et très régulièrement je cours
pour le rattraper, prendre de ses nouvelles, l’encourager. C’est avant tout une
façon pour moi de me réchauffer. A trois reprises, je repars même en sens
inverse en courant pour rejoindre Marc. Je croise alors des concurrents que je
viens de dépasser et que je vais repasser trois ou quatre cent mètres plus
loin. Là, assurément, je dois passer pour un malade total. Cela me met de bonne
humeur. J’en ai besoin parce que j’ai froid et que je sens que j’ai de bonnes
jambes, que la vingtaine de kilomètres qu’il nous reste, je les avalerai bien
de la même façon que j’ai digéré la première boucle le long du Tarn.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">La route qui nous ramène vers
Saint-Georges de Luzençon a été rouverte à la circulation. Il y a peu de véhicules. Les gendarmes passent
fréquemment. Je repense à mon marcheur sans lumière accompagné dans la descente
de Tiergues. J’espère qu’il a pu suivre un autre coureur en conformité avec le
règlement. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">La route est maintenant un très
léger faux-plat descendant sur presque
sept kilomètres. Dans le sens inverse, en fin d’après-midi, un
concurrent m’a expliqué qu’au retour la fatigue fait que l’on ne sent plus que
cela descend, que c’est comme si c’était plat. Je ne suis pas de cet avis. Je
conçois bien que ma course qui n’en est plus une depuis le soixantième
kilomètre fait que je ne suis pas dans la condition d’un concurrent lambda.
Pour moi, il y a vraiment matière à avoir un bon rythme sur cette portion. Je
repense aussi à ce que m’a dit peu avant le départ cette concurrente aux
vingt-neuf participations : « <i>Millau, c’est à la seconde
participation que l’on abandonne ! </i>». Cette phrase me trotte dans
la tête, je sais déjà que je serai au départ à l’automne 2014, aussi tenté-je
au maximum de mémoriser chaque détail, chaque passage, chaque difficulté. Pour
justement ne pas me mettre dans le rouge par excès de confiance et devoir
renoncer. Sans le savoir, Thibault, en avançant lentement, m’aide à réfléchir,
à mémoriser le parcours, à sentir les moments plus "techniques".
Déjà, j’ai hâte d’y être !!!</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Arrivée au ravitaillement de
Saint-Georges, l’avant-dernier avant l’arrivée. Thibault s’y effondre presque.
Nouveau passage par la table de massage. Il tient si peu debout qu’il doit
s’asseoir pour manger. Je suis désolé de le voir ainsi. Lui, au moins, aura
vraiment exploré sa <i>zone rouge</i>, comme il est indiqué sur l’affiche de
l’édition 2013 !</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Je discute avec une concurrente
allongée sur un lit de camp. Elle a eu un malaise, le médecin lui a déconseillé
de poursuivre. J’essaye de lui remonter le moral, de l’encourager. Peut-on
abandonner à dix kilomètres du final quand on vient de parcourir brillamment
quatre-vingt dix pour cent de la distance ? Elle n’y croit plus. Pourtant,
elle peut se reposer ici. Y compris dormir trois ou quatre heures avant de
repartir dans de meilleures conditions. Mais elle n’y croit plus. Elle renonce.
Si près du but. Quelle tristesse !</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Pour moi, l’épreuve est finie,
même s’il reste encore dix kilomètres. Pour la première fois depuis le départ,
je fais une incartade à mon sacro-saint régime tenu depuis le départ, à savoir
de l’eau, du pain d’épices et des pâtes de fruits : j’avale quatre petits
carrés de pain de mie et de chèvre. Cela peut-il vraiment me gêner à l’allure
où nous progressons, moins de cinq kilomètre par heure depuis trois
heures ?</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Nous repartons. Au loin, des
éclairs strient le ciel au-dessus des montagnes au nord de Millau. C’est fort
joli. Cela me rappelle que les orages initialement prévus se sont tenus
éloignés du parcours. Tant mieux ! Il ne manquerait plus qu’un orage au
moment où nous allons aborder le dessert du menu millavois, une côte à 5,7% sur
2250 mètres pour passer sous le viaduc de Millau. Le pourcentage le plus
important depuis le départ. Thibault est inquiet. Il me demande de ce qu’il
reste à parcourir. Je minimise la distance au moment de repartir du
ravitaillement : « <i>Allez, encore dix kilomètres et c’est fini.
Courage ! Va à ton rythme. On n’est plus pressé ! </i>». Un
quart d’heure plus tard, nous passons après la fin du village le marquage au
sol indiquant le quatre-vingt dixième kilomètre. L’a t’il vu ? Je ne sais
pas. Il n’a rien dit. A cet instant précis, je lui ai parlé pour détourner son
attention, qu’il ne focalise pas sur ce qu’il lui reste à faire mais pense
plutôt à la satisfaction de ce qu’il a accompli.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Avec l’orage au loin, la
température est descendue. Cette fois, j’ai vraiment froid. Je ne dis rien à
Marc. Pas le moment de l’inquiéter. Soit ma légère polaire est insuffisante,
soit c’est ma vitesse qui ne me permet pas de réchauffer. Bien sûr, c’est ma
vitesse qui est en cause. Cet hiver, j’ai couru avec le même équipement par des
températures bien négatives. Peut-être aussi que la fatigue joue un peu, même
si je ne me sens absolument pas fatigué. Thibault continue à marcher devant, et
moi avec Marc à quelques encablures. De temps en temps, je cours pour le
rattraper, histoire de me réchauffer. Mais je ne me réchauffe pas. Au passage
sous le viaduc, le vent commence à se faire sentir. Les premières gouttes de
pluie apparaissent. Pas suffisantes pour que je choisisse de mettre ma
casquette histoire de protéger mes lunettes. Erreur ! Les gouttes
s’épaississent au fil de la descente. Avant que nous soyons arrivés au
rond-point au bas de la descente, les cataractes du ciel s’ouvrent. J’ai du
coup trois sujets d’inquiétude : la pluie qui me refroidit encore, la
pluie qui doit miner Thibault, la pluie qui me gêne la vue du fait des
lunettes. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Pour ce qui est de Thibault, la
pluie semble lui avoir donné un petit coup de fouet et son pas s’est accéléré.
Il était temps. Depuis longtemps, je n’enregistre plus les temps de passage au
kilomètre mais tous les cinq kilomètres. Les quatre derniers enregistrements
parlent d’eux-mêmes et dessinent la longue descente aux enfers de mon
ami : 0h55, 1h02, 1h14 et 1h29<b>. <span style="color: red;"><o:p></o:p></span></b></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Pour ma vue et le risque que j’ai
bien présent à l’esprit de trébucher au moment d’un malaise (toujours
possible), je choisis de marcher sur la route. Heureusement, il n’y a aucune
auto. Il faudrait d’ailleurs être fou pour circuler par un temps pareil !</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Pour le froid, alors là, c’est
vraiment un sujet d’inquiétude. Avant d’être malade, j’ai toujours eu un
problème avec le froid aux mains. A trois reprises au cours des années
précédentes, j’ai eu un malaise du seul fait d’avoir froid aux mains. Avec ma
leucémie, ce phénomène s’est aggravé. Et là, je n’ai pas mes gants. J’ai de
plus en plus froid. J’en tremble aussi bien au niveau des mains, que des bras
ou du torse. Je ne dis rien à Thibault ou à Marc. Mais la pluie ne cesse pas,
nous sommes trempés, totalement trempés et j’ai de plus en plus froid. Marc me
demande si cela va, je réponds inlassablement oui, mais c’est je mens. Le
passage après l’entrée dans Millau au pont Lerouge est synonyme de vertiges. Je
dois m’appuyer contre un arbre pour ne pas tomber. Une seule solution
possible : me réchauffer dare-dare, donc courir. Tant pis pour Thibault.
Je l’abandonne à son sort et je pars en courant sur les deux kilomètres
restants. Marc, inquiet, me suit. Je lui dis de rester avec Thibault, parce que
le vrai souci, c’est lui, pas moi, mais cette fois il ne veut rien entendre.
Bien sûr, il ne peut savoir que le fait de courir, donc de me réchauffer, va
éloigner le souci vite fait bien fait. Là, j’avoue je triche un peu avec Marc.
Au bout de mille mètres à vive allure, j’ai dépassé plusieurs concurrents et
j’ai commencé à remonter en température. Ce passage en mode course m’a fait
plaisir. J’indique à Marc que « <i>je commence un peu à me réchauffer</i> »,
histoire de terminer l’épreuve en mode course. Dans l’avenue de la République, je double deux
autres groupes de marcheurs, puis c’est l’entrée au parc de la Victoire.
Surprise, Rachelle et Evelyne ont bravé la pluie pour nous attendre. Ce n’est
pas sérieux (au vu des conditions, même si la pluie a cessé depuis quelques
minutes), mais cela fait franchement plaisir. Si cette épreuve a été une belle
histoire, elles en sont un peu responsables. Je leur dit que je vais bien, de
s’occuper de Thibault et, par orgueil (mal placé je l’avoue), je tente de
dépasser dans l’allée d’arbres qui mène au podium le concurrent qui se trouve
devant moi.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Les derniers mètres, en faux
plat, ne sont pas aussi meurtriers que je l’avais imaginé en début
d’après-midi. Ils sont vite avalés. Je stoppe à cinq mètres de la ligne de
chronométrage, le concurrent dépassé me repasse, j’attends Thibault. Cela devient
une habitude, je souris. Il est inconcevable pour moi de ne pas terminer avec
lui, de franchir cette ligne d’arrivée avec lui, d’être ensemble sur la photo
finish. Les quelques autres concurrentes que j’ai dépassées dans les dernières
rues me passent petit à petit sous le nez. Je dois expliquer à des spectateurs
le pourquoi de mon arrêt au pied du podium. « <i>Voilà quelqu’un qui court
pour le plaisir et qui se soucie peu du chrono !</i> » fait remarquer
un spectateur. C’est vrai. Qu’est ce que cela change de terminer ce cent
kilomètres en quinze, dix-huit ou vingt-et-une heure ? Je m’excuse
d’ailleurs auprès des concurrents pour lesquels j’apparais en arrière-plan avec
mon gilet jaune fluo sur leurs photos finish.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Thibault arrive finalement, avec
un peu plus de six minutes de retard. La fatigue s’est profondément incrustée
sur son visage mais je devine tout de même la satisfaction d’être allé au bout
de lui-même. Cinq mètres, quatre mètres, trois mètres, deux mètres et là voilà
cette ligne tant attendue ! Bras dessus, bras dessous parce que je veux
que la force de l’amitié soit photographiée, que le chronomètre nous associe.
Le compteur s’est arrêté à 17h48’42. Jamais peut-être le sentiment du devoir
accompli n’a été aussi fort. Je n’avais d’ailleurs jamais épaulé et encouragé
quelqu’un quarante kilomètres durant ! Je l’avais pressenti la
veille : les cent kilomètres de Millau, c’est absolument magique !</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Je suis si content que je rejoins
mon lit distant de deux mille cinq cent mètres en courant, avec Marc à vélo à
mes côtés, fidèle jusqu’au bout malgré le froid et la pluie, et Rachelle et
Evelyne devant. Je n’arrive pas à croire que je sois encore en état de courir
sur presque toute la distance, mais c’est le cas. Aussi faut-il vraiment que je
revienne l’an prochain. Histoire de frôler moi aussi ma <i>zone rouge</i>.
Histoire de courir sur cent kilomètres. Histoire de vivre une autre histoire.
Histoire de vivre ce cent kilomètres à cent pour cent !</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
</div>
</div>
Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-41141757829688394842013-09-23T15:19:00.002+02:002013-09-23T15:19:44.461+02:00J-5 pour Millau : givre et brouillard<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">J-5 pour Millau, autant dire que la pression est particulièrement montée ces derniers jours. Peut-être suis-je trop à l'écoute de mon corps, toujours est-il que j'ai l'impression que rien ne va. Mes dernières sorties me donnent l'impression de traîner des jambes bien lourdes, ce que contredit systématiquement le chronomètre puisque je suis beaucoup trop rapide. Quand l'esprit se mélange à la physique du corps, visiblement ce n'est pas bon. Mais bon, cent kilomètres, cela donne une distance que j'ai vraiment du mal à appréhender à 120 heures du départ et après 763 km d'entraînements spécifiques. Nicolas, un copain triathlète, me traite de "malade" à m'élancer à Millau alors que lui s'enfile des 1500 m de natation / 80 km de vélo dans les Alpes / 21 km de course à pied à deux semaines d'intervalle. J'en déduis que chacun d'entre nous est le malade d'un autre ... </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">J'ai appris jeudi soir l'absence sur blessure de mon accompagnateur vélo préféré. Evidemment, une pression supplémentaire et un petit regret, celui de ne plus pouvoir trimbaler mon appareil photo. J'ai tenté de mémoriser le parcours par cœur puisque je devrais me la jouer solo, quoique un jeune ami devrait m’accompagner sur la première partie, le marathon. Je pense qu'en sachant exactement où je mettrais les pieds, notamment quand ça va grimper ou descendre, j'aurai moins à me soucier et je pourrai garder plus d'énergie pour la performance sportive pure. Certes, c'est de la théorie ... </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Hier après-midi, j'ai appris le probable retour de mon accompagnateur vélo, non pas à vélo cette fois, mais en grand chambellan des encouragements et d'un comité de soutien féminin. Ce qui ne peut que m'enchanter, d'abord pour lui, histoire de le sortir du puits dans lequel il est tombé ou du moins de lui garder une belle lucarne ouverte sur le soleil aveyronnais, quoiqu'il serait possible que ce dernier soit caché par les nuages et quelques gouttes de pluie. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Donc cent bornes dans cinq jours ... Après un petit footing de 40 minutes ce matin et un dernier de 30 minutes mercredi, je ne rechausserai plus mes baskets avant samedi matin à Millau. Il y a dix jours, je pensais être plutôt bien préparé, surtout après l'enchaînement à sept jours d'intervalle d'un marathon et d'une sortie de 45 km au début du mois. Ce matin, je n'en suis plus très sûr. Renoncer ? Evidemment que non ! Nicolas a peut-être raison : il faut être un peu givré pour s'aligner au départ d'un 100 kilomètres. Bon, nous serons 1610 au départ, sans oublier 343 marathoniens. Avec une telle masse en effervescence, cela doit éloigner le givre et le brouillard, non ?</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-34269849465064127292013-09-21T11:58:00.002+02:002013-09-21T20:44:15.030+02:00Millau, J-7. Écarter le brouillard<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">En général, plus on s’approche d’une montagne, moins on en voit le sommet. Au début de cette aventure, j’avais vraiment du mal à me voir cheminer sur cent kilomètres. Au terme de sorties parfois longues de 42 ou 45 bornes, la vision n’était pas meilleure. A 150 heures du départ, c’est toujours le brouillard. D’autant que j’ai perdu mon accompagnateur vélo, victime d’un sale empêchement. Cela revisite totalement la façon dont je me suis entraîné et j’ai imaginé l’épreuve. J’ai notamment testé une alimentation (qui n’est pas celle délivrée par l’organisation), alimentation portée par mon accompagnateur. Il va me falloir faire avec ce que propose l’épreuve, or il est bien connu qu’il ne faut jamais tester en compétition. Je me contenterai donc d’eau et de sucre, n’ayant pas prévu de plan de rechange pour mon accompagnateur. Effacée aussi l’idée du reportage photo puisqu’il est hors de question de courir avec un reflex à la main. J’ai testé durant 45 minutes pour me rendre vite compte de la folie de la chose. Enfin, mes compléments vitaminiques destinés à pallier une défaillance de santé liée à mon état devront aussi rester au garage. Bref, les choses se sont sûrement compliquées. Mais je n’ai pas abdiqué. C’est le principal.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Pour me rassurer un peu, j’ai repéré le circuit, enfin un repérage via Google Street et les images satellitaires. J’ai aussi tracé le plan exact de chaque kilomètre pour bien respecter mon tableau de marche. La carte en taille réelle de la première partie, le marathon, est <a href="http://www.birrer.fr/marche/20130921_millau_marathon.jpg" target="_blank">à cette page</a>. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Ce qu'il y a de rassurant avec les cartes, c'est qu'il n'y a jamais de brouillard, même au sommet des montagnes !</span></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEicPA4fY9mAXA834wl77KxUgL3Z5TvMirHyR_JxC7Pb-sBipiOdcQijrxJdbAkz0vzjDiUOAogUDFjkkdRzjNsm7qWWjtyQ5Lk0vXzygdVc066ISM8boqW9AJpgy9aGtbrHeB-ZSInNR_g/s1600/20130921_C1_millau.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEicPA4fY9mAXA834wl77KxUgL3Z5TvMirHyR_JxC7Pb-sBipiOdcQijrxJdbAkz0vzjDiUOAogUDFjkkdRzjNsm7qWWjtyQ5Lk0vXzygdVc066ISM8boqW9AJpgy9aGtbrHeB-ZSInNR_g/s1600/20130921_C1_millau.jpg" /></a></div>
<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Si tout va bien et sans surprise de dernière minute, je table toujours sur 14 heures de présence sur le tarmac aveyronnais. Pour ceux que cela intéresse, voici le tableau de marche des meneurs d’allure :</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgpTEWClw6P73zV4O8A363gLOebO_Pwm5ZKkW9JgE8mNKwlqdtOLGuS54cpDqVyLDNffMhogekTnz4m2ZfBh-xJCpk2zzh04E3Wb1A2w0CkdJ15vxJnVKhZDOkOm-A7oNp3Iqa1CKGiddg/s1600/20130920_meneurs-d-allure.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgpTEWClw6P73zV4O8A363gLOebO_Pwm5ZKkW9JgE8mNKwlqdtOLGuS54cpDqVyLDNffMhogekTnz4m2ZfBh-xJCpk2zzh04E3Wb1A2w0CkdJ15vxJnVKhZDOkOm-A7oNp3Iqa1CKGiddg/s1600/20130920_meneurs-d-allure.jpg" /></a></div>
<br />
<div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">La carte de la seconde partie du parcours avec l'indication de chaque kilomètre, Millau/Saint-Affrique/Millau, du 42e au 100e km, est <a href="http://www.birrer.fr/marche/20130921_millau_2.jpg" target="_blank">à cette page</a>. Attention, le fichier est volumineux, 9745 par 10140 pixels soit 10,7 Mo. Un extrait ci dessus à 50% et inserts à 25 %.</span></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhrUhUggAQBcjFVNJPQuHBx_l27h60vFnKJwT3sk7JdFhitqniIstHQSKhtOj9qeTIhYMIarSYOLeXyECe-IpC4UhGc9Rb6hIAlB1RX4Un9jv4EQQ7hEPHmzhCSjFNaXqGb7wmm8rPTb0/s1600/20130921_C2_millau.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhrUhUggAQBcjFVNJPQuHBx_l27h60vFnKJwT3sk7JdFhitqniIstHQSKhtOj9qeTIhYMIarSYOLeXyECe-IpC4UhGc9Rb6hIAlB1RX4Un9jv4EQQ7hEPHmzhCSjFNaXqGb7wmm8rPTb0/s1600/20130921_C2_millau.jpg" /></a></div>
<br /></div>
Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-44106216753243998532013-09-11T10:07:00.000+02:002013-09-17T14:33:02.978+02:00Avec un plan de Millau, c'est déjà moins stressant<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> Vous, je ne sais pas. Moi, j’aime bien les choses claires,
clairement expliquées et clairement schématisées. Un 100 km en course à pied,
cela n’est tout de même pas la chose que l’on accomplit chaque matin, alors
forcément à la première participation, il y a une tension déjà palpable à 17
jours du départ. Avant d’être long à accomplir, Millau c’est surtout loin de
chez moi : 742 km au bas mot. Pour préparer les choses, ce n’est pas si
simple. Surtout quand les choses essentielles ne sont pas clairement représentées
sur une carte.</span></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif; font-size: large;"> Ne trouvant donc pas mon bonheur sur le net (ni sur le site
de l’organisateur, ni sur les différents blogs abordant le sujet), j’ai donc
réalisé cette carte qui place lieux de départ et d’arrivée, emplacement du
parking camping-car aménagé près de la gare par l’organisateur (un parking
municipal mais sans possibilité de vidanger) et emplacement des campings (pour
plus de confort) vis-à-vis du parcours de l'épreuve. Bref, deux ou trois petites choses qui donnent une vue d’ensemble
plus pratique que les longues explications.</span></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> Les esprits pointilleux remarqueront qu’il manque l’échelle. Certes ... Vous ne
voulez pas non plus que l’on coure les 100 km à votre place, par hasard ?
... Sachant que la largeur du Tarn à l’emplacement du pont que les
concurrents franchissent avant de terminer la première boucle est de 72 mètres,
vous avez l’échelle :-))</span></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="MsoNormal">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjDs3geEXTPVUemzQDXQpTStKXs-lwgxzwLNEj-ar6TlOMjaKcVtVsF6ZRy1theVo-ETIoFyk2GFoDVVprUPoWF1f8OLAYQNqlU64GsMOt3hzeby2jMQalMvG864KwEXSkXdvWTiLnQxXI/s1600/20130911_millau2.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjDs3geEXTPVUemzQDXQpTStKXs-lwgxzwLNEj-ar6TlOMjaKcVtVsF6ZRy1theVo-ETIoFyk2GFoDVVprUPoWF1f8OLAYQNqlU64GsMOt3hzeby2jMQalMvG864KwEXSkXdvWTiLnQxXI/s1600/20130911_millau2.jpg" /></a></div>
<br /></div>
Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-88078280398113700902013-09-07T23:49:00.000+02:002013-09-13T19:30:24.548+02:0042 + (16+13+16) + Marc = M [1489]<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> Il y a un an exactement, le 6 septembre 2012, après une longue interruption de toute forme de sport (vélo, tennis, aviron et course à pied), je rechaussais mes baskets pour contrer un sort que je jugeais néfaste et ne pas me laisser entraîner par ce dernier dans une spirale dépressive. Je le faisais en silence, parce que je voyais venir la désapprobation de mon hématologue, de ma famille, voir de mes amis.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> L'idée est partie sur un coup de tête, un peu un coup de bluff à l'occasion d'un échange avec une jeune amie, Morgane, au cours duquel nous avions choisi de participer trois semaines plus tard à une course de 10 km. Elle n'avait jamais participé à une seule compétition pédestre de sa vie et pour moi, mon dernier 10 km remontait à 1997, à l'occasion d'un reportage en immersion. J'avais alors jugé que la meilleure façon de raconter ce 10 km était d'y participer ... alors que ma dernière course remontait à dix années.</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> Ainsi, le 25 septembre 2012, après approbation médicale (mais avec seulement 5 sorties faites sans aucun plan précis), je me retrouvais à l'arrivée des <i>Virades de l'Espoir</i> dans le parc de Sceaux. De là est né le pari un peu osé de courir le 7 avril 2013 le marathon de Paris et dans l'action les 100 km de Millau le 28 septembre de la même année. Osé, parce que courir un marathon quand on traîne une maladie du sang, il faut oublier de réfléchir. Osé, parce que j'ai persisté malgré un entraînement passablement mis à mal par ma leucémie. Osé, parce que malgré un marathon de Paris difficile, j'ai maintenu le cap. </span><span style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif; font-size: large;">Osé, parce que partir de rien pour tenter Millau un an plus tard, c'est tout sauf raisonnable quand on lit sur tous les forums spécialisés qu'il faut placer des étapes : un semi marathon la première année, un marathon la seconde et éventuellement Millau en troisième année.</span><span style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif; font-size: large;"> </span><br />
<span style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif; font-size: large;"> Malade, certes, mais jamais mes médecins ne m'ont placé un veto. Ils m'ont parfois semblé fort dubitatifs (ou incrédules ?), à l'image de mon hématologue. Sans plus. Je me suis donc bâti un plan d'entraînement à partir <a href="http://www.brunoheubi.com/fichiers/plan/pdf/15/100km-Finir.pdf" target="_blank">de celui</a> de Bruno Heubi, brillant vainqueur de l'édition 2005 de Millau en 7h33' et détenteur d'un chrono de 6h51'25 aux championnat du monde des 100 km en 1999. En y rajoutant cependant des sorties longues vraiment longues car m'aligner au départ d'un 100 km sans dépasser une sortie de 3h00 à l'allure Millau me paraissait une hérésie. </span><span style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif; font-size: large;">Bruno que je remercie déjà car ses messages m'ont toujours encouragé à ne pas douter.</span><br />
<span style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif; font-size: large;"> Je me suis ainsi fixé des étapes, qui, si elles n'étaient pas réalisées, étaient pour moi synonymes de renonciation. Le 17 août, j'ai donc couru un 27 km avec 438 m D+ en compagnie de mon accompagnateur vélo, Marc. Un fort sympathique garçon un peu plus jeune que moi qui ne me semble cependant pas avoir pris totalement conscience de la galère dans laquelle je suis en train de l'entraîner. Puis le 31 août, j'ai programmé une sortie longue tellement longue quelle doit faire hurler tous ceux qui écrivent des plans puisque j'ai couru 42 km avec 449m D+ en un chrono amélioré de près de 30 minutes par rapport à ma contre performance du marathon de Paris. Ce jour-là, j'ai découvert que si je voyais l'arrivée de Millau, Marc y aurait sûrement une grande part de réussite. Enfin, aujourd'hui, j'ai longuement couru, en suivant un conseil médical (afin de contrer la mésaventure de Paris) car depuis mon taux d'hématies a sérieusement chuté, en trois tranches, d'abord 16,1 km à l'allure marathon, puis 13 km un peu plus lentement, puis 16 km à l'allure Millau, soit un total de 45,1 km. Et à l'arrivée, cela me paraissait clair que j'étais prêt quand ma fille m'a dit </span><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">« <i>Tu ne sembles même pas fatigué ! </i>»</span><span style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif; font-size: large;">. Sans compter que n'étant pas sûr du tout de disposer d'une seconde vie au travers d'une éventuelle réincarnation et n'étant pas plus certain de guérir ou de ne pas devenir vieux gâteux croulant, je me suis dit que 2013 était l'année ou jamais. A 22h31'50 ce jour, je me suis donc inscrit à Millau. Je porterai le dossard 1489. Voilà pourquoi "</span><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">42 + (16+13+16) + Marc = M [1489]"</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> Dans trois semaines, je vais donc explorer ma zone rouge :-)</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKA8eqlj4zD5G7UAmU9KuHtT0CDwol8GisUHDC1ccL1XEOs375L4rAnPBW5qNZpCIE_Qepctz7PjEU5LYdNf-uyz18RCPCh_NSC3wy47rEWhC6H6WIi5yEFit1OJNqFN5kBx-uiFsYK58/s1600/affiche_millau2013.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKA8eqlj4zD5G7UAmU9KuHtT0CDwol8GisUHDC1ccL1XEOs375L4rAnPBW5qNZpCIE_Qepctz7PjEU5LYdNf-uyz18RCPCh_NSC3wy47rEWhC6H6WIi5yEFit1OJNqFN5kBx-uiFsYK58/s1600/affiche_millau2013.jpg" /></a></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-45726293442300892192013-09-02T23:58:00.005+02:002013-09-03T00:26:44.473+02:00Quand la Nature reprend ses droits<div style="text-align: justify;">
<div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> J-25 pour l’échéance aveyronnaise. L’automne n’est pas encore là mais l’éphéméride perd bien vite ses feuilles !</span></div>
<div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> Samedi, c’était ma dernière sortie longue vraiment longuement longue, une étape que je plaçais comme qualificative pour valider mon inscription. Une échéance un peu hors normes puisque j’ai couru la distance d’un marathon, soit 42 km avec 449 m D+. Sans forcer, sans me mettre dans l’orange ou le rouge, un peu façon "chameau autonome" puisque je n’ai bu que 85 cl d’eau sucrée et avalé 112 g de pâtes de fruits (soit 14 g tous les 5 km) alors que j’étais parti à jeun. Et le tout près de 30 minutes plus rapidement que mon marathon de Paris foiré en avril dernier. Bref, d’excellent augure à un peu plus de trois semaines du coup de feu de départ des 100 km de Millau. </span></div>
<div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> Sauf que la Nature a toujours raison et reprend ses droits au final quoique fasse l’Homme ... Si du côté de mes lymphocytes, c’est repassé en mode stabilisation (youpi !), du côté de mes hématies, c’est passé en mode chute importante, bien en dessous des minima nécessaires (et super zut !). Ce qui nécessite maintenant un feu vert médical pour pouvoir espérer être au départ à Millau fin septembre. Je ne sais pas pourquoi mais je me dis que c’est franchement mal parti, même si j’essaye de me rassurer en me disant que je viens tout de même de boucler 42 km avec seulement 3 millions d’hématies/mm³.</span></div>
<div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> Clin d’œil de la Nature en ressortant du laboratoire d’analyses médicales : je suis loin d’être le seul à qui elle impose ses droits puisque les rues de ma ville en font les frais. Si je n’apprécie pas trop les aléas de la Nature à mon encontre, je trouve par contre cet envahissement des rues de Soissons par les buddleias, lierres, platanes, chiendent, pissenlits, bourrache, graminées, tilleuls et euphorbes fort sympathique pour le piéton !</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJ4R85mWvytRjmdxj-4m6KQtEJRiTVHzEFsjr4W5nL19G1fDm2wxPYS_jWOznofW5zQbg17Vx8oI9-GPbWF7i9wFHgMgHCBinGGUEYD4SEK7fU9wl51ivNVp2kWWXyuM-RMGVc-z6ailw/s1600/20130830_3752.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJ4R85mWvytRjmdxj-4m6KQtEJRiTVHzEFsjr4W5nL19G1fDm2wxPYS_jWOznofW5zQbg17Vx8oI9-GPbWF7i9wFHgMgHCBinGGUEYD4SEK7fU9wl51ivNVp2kWWXyuM-RMGVc-z6ailw/s1600/20130830_3752.jpg" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEivT-inEr3ZJwuDQqhMkA4hyphenhyphenLnMcY-RM_5uwLdxliL0mKq_6W9MRP4yXcGHCnI1UOpH_kNkWYUqoyhx9sxYLiHfQGGrT1pjiCwFR3GqDmZoezIfPdDejMOknGyzRLjQ8VqTM8zVadaUrPw/s1600/20130830_3753.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEivT-inEr3ZJwuDQqhMkA4hyphenhyphenLnMcY-RM_5uwLdxliL0mKq_6W9MRP4yXcGHCnI1UOpH_kNkWYUqoyhx9sxYLiHfQGGrT1pjiCwFR3GqDmZoezIfPdDejMOknGyzRLjQ8VqTM8zVadaUrPw/s1600/20130830_3753.jpg" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjglGLzKxZDBuDToNQcmuGq4x9J3WmSNbJvKT1TAiz2JNwWE9IJcS6l9hp8UFLZSLaKY6wtQWWB_O-kJ9ihL9TgCLknp_RoIavMXb8k6x_4GwV3KGvKXzy4217_fo7V7mlDkxpT5xQuPOo/s1600/20130830_3760.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjglGLzKxZDBuDToNQcmuGq4x9J3WmSNbJvKT1TAiz2JNwWE9IJcS6l9hp8UFLZSLaKY6wtQWWB_O-kJ9ihL9TgCLknp_RoIavMXb8k6x_4GwV3KGvKXzy4217_fo7V7mlDkxpT5xQuPOo/s1600/20130830_3760.jpg" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhRxDBqVgURuadxxgdgLHwVHXvC0y843rORO9bO0hysXL8q_YinWkC86KeFRJllb9wzD6YBeuoJKe-42wgqjIlmYcRIsfe2CYahQwMq6Zjr_M0mHWwrL_Fsnq_pvGEaElrJOEjjFH515AM/s1600/20130830_3763.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhRxDBqVgURuadxxgdgLHwVHXvC0y843rORO9bO0hysXL8q_YinWkC86KeFRJllb9wzD6YBeuoJKe-42wgqjIlmYcRIsfe2CYahQwMq6Zjr_M0mHWwrL_Fsnq_pvGEaElrJOEjjFH515AM/s1600/20130830_3763.jpg" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEisgwHtBd2OnbJ1KMBQIbljxGdu4SLnF14LCBxDIdNJs3Enkf3Xn247hJmiJIgKKcMTVIqiVdTH8ALy297WwIrWx3_7UXnG1pbIY2KRh9EapY7YpekJ7Ax5OGHr4d-jU_E_AVUo9QHsk-0/s1600/20130830_3777.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEisgwHtBd2OnbJ1KMBQIbljxGdu4SLnF14LCBxDIdNJs3Enkf3Xn247hJmiJIgKKcMTVIqiVdTH8ALy297WwIrWx3_7UXnG1pbIY2KRh9EapY7YpekJ7Ax5OGHr4d-jU_E_AVUo9QHsk-0/s1600/20130830_3777.jpg" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgrqPZR837343DOvkUDFyvOSI0tkGYkub4cJ0a2m5lKsK4JiW8APh4COO5Q6VcPFlSs1HqVsAEciNL0O9mKmcYWkf4BzRKM5fmJ6wBSDBKYB6xc9lsSrQL8ilCNPlr2Hp3WIb3TaVE7tQ4/s1600/20130830_3773.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgrqPZR837343DOvkUDFyvOSI0tkGYkub4cJ0a2m5lKsK4JiW8APh4COO5Q6VcPFlSs1HqVsAEciNL0O9mKmcYWkf4BzRKM5fmJ6wBSDBKYB6xc9lsSrQL8ilCNPlr2Hp3WIb3TaVE7tQ4/s1600/20130830_3773.jpg" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJUvXOY-0uvuxhlhd-O4VVnWS7TqlNPi9PFnEzEA5yV3abXlPUofp1JhaYoPbgzqxpFI7XTroAmVcEeeeScRK5Av5a1qPwO8q9IL2wmt_i4ovK5s1qmoAV0qLhTjyqPN41TowGmcYI0Xk/s1600/20130830_3771.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJUvXOY-0uvuxhlhd-O4VVnWS7TqlNPi9PFnEzEA5yV3abXlPUofp1JhaYoPbgzqxpFI7XTroAmVcEeeeScRK5Av5a1qPwO8q9IL2wmt_i4ovK5s1qmoAV0qLhTjyqPN41TowGmcYI0Xk/s1600/20130830_3771.jpg" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVuNBEBAi5rmNv82CLn7avPLLKQUhremqPn5BcjH8xvqLuAjueli2-TNJLhvv02zSdRi8iBobMDO5tUX4mwvVEQnq7JjEz1Ulh-JBPF-WTBEgyyZAA1_R9O4A9NW5kvybF42nceJbYALg/s1600/20130830_3767.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVuNBEBAi5rmNv82CLn7avPLLKQUhremqPn5BcjH8xvqLuAjueli2-TNJLhvv02zSdRi8iBobMDO5tUX4mwvVEQnq7JjEz1Ulh-JBPF-WTBEgyyZAA1_R9O4A9NW5kvybF42nceJbYALg/s1600/20130830_3767.jpg" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjSMe4tauCXKiGQxvqQkuNKwmSrnhPYoPUfm_x1YZP1e9Sl2crd7YeT-8jms77r0DMr4wOuM8W_1w9e0xdE44hnoE4JZb532ywppjQNlSe_rCflOBQgXFi_gxoUPxjCkOHf8_EIwTqEhmA/s1600/20130830_3770.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjSMe4tauCXKiGQxvqQkuNKwmSrnhPYoPUfm_x1YZP1e9Sl2crd7YeT-8jms77r0DMr4wOuM8W_1w9e0xdE44hnoE4JZb532ywppjQNlSe_rCflOBQgXFi_gxoUPxjCkOHf8_EIwTqEhmA/s1600/20130830_3770.jpg" /></a></div>
</div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg3jaeSoMsUCT2j-JvGXBW4JJdvqihNjC7roZJgVOGx1GYPrgJooEqruskSIu054pq78V54fCTJDOMbzbotAblFyCR-jSQ3nSW8VnRhSg8mOuAMKdDK5jCZYyFB46IMgwj2P47QRM98Wu4/s1600/20130830_3760.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"></a></div>
Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-72206198107945796002013-08-30T14:04:00.001+02:002013-08-30T14:05:32.646+02:00Pourquoi les panneaux d'affichage des trains à l'arrivée sont-ils si minuscules ?<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><span style="font-size: large;"> Jeudi, 15h21, gare Montparnasse. Même si ce n’est pas pour demain, je me dis qu’il faut que je m’entraîne à écrire dans l’optique de mon futur périple. Ecrire sur le vif, dans l’instant, parce que la vision, le souvenir, les sensations ressenties sont éphémères. L’exercice est difficile.</span></span></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">
<span style="font-size: large;"><div style="text-align: justify;">
Je ne me rappelle plus quelle auteure (Amélie Nothomb ?) disait sur France-Inter ce matin qu’elle s’obligeait, hiver comme été, à écrire chaque jour de 15h00 à 17h00, pour favoriser l’écriture. Sûrement a-t-elle raison ? Parce que là, sous cette voûte, malgré les bruits, les voix, les passages et toute l’activité d’une des plus grandes gares de France, je ne suis pas en verve. Je n’ai jamais apprécié les gares. Synonymes d’arrivée. De départ surtout. Sinon pourquoi les panneaux d’affichage des départs seraient-ils toujours plus grands que les panneaux d’affichage des trains à l’arrivée qu’il faut toujours aller lire sur de minuscules écrans de télévision bicolore que l’on peine à trouver* ? A priori, il y a bien autant de départs que d’arrivées. Pourquoi alors privilégier le départ, synonyme de rupture, à l’arrivée, symbole de rencontres ?</div>
<div style="text-align: justify;">
Peut-être est-ce cette notion de départ qui m’a marqué, parce qu’étudiant, j’y ai souvent accompagné un amour qui rentrait au foyer familial pour le week-end, alors que moi je restais dans une ville avec laquelle je n’ai jamais fait vraiment corps ... Il me semble aussi que je ne suis pas homme de foule, mais plutôt celui des petits comités, des têtes à têtes, voir des têtes à rien. Et puis, depuis que je me suis mis dans la tête de voyager à pied, les gares ... et bien, les gares, je n’y passerai sûrement jamais.</div>
<div style="text-align: justify;">
Le train en provenance d’Hendaye via Saint-Jean de Luz Ciboure, Biarritz, Bayonne, Dax et Bordeaux arrivera à 15h42 voie 9. Tiens, Biarritz. Je souris. Peut-être est-ce dans une de ces voitures que je monterai un jour pour te rejoindre ?</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Un pigeon termine son vol plané aux pieds d’une dame qui porte un sac estampillé Trégastel. Signe du destin que cette association de Biarritz et Trégastel, deux stations balnéaires qui sont sur le chemin que j’ai tracé le long des côtes d’Europe dans l’optique d’un futur reportage ? Trois agents de la sûreté ferroviaire patrouillent lentement tandis que j’ai hérité d’un jeune voisin de banc, casque Philips sur les oreilles, plongé dans un manga. En face, une adolescente tapote des deux mains sur un I-Phone noir. Départ précipité de mon bouquineur de manga pour la voie 23. J’hérite d’une Indienne en sari blanc dont le premier réflexe est de tapoter à son tour sur son téléphone mobile noir laqué. Une nymphe blanche, tirant avec légèreté une volumineuse valise noire surmontée d’un pochon en papier kraft, traverse les rangées des bancs pour s’engouffrer au comptoir des informations SNCF. C’est fou comme certaines personnes diffusent une grâce communicative ! Combien d’hommes rêvent à cet instant d’être la valise noire ?</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Mon indienne s’est déjà évaporée, une svelte femme mariée occupe maintenant la place à ma droite. Elle a immédiatement sorti un livre de son large sac en cuir brun rosé et l’a ouvert à l’emplacement d’un marque-page : "Troisième partie, le paradis des écrivains". Autre clin d’œil du destin alors que je réfléchis à comment raconter ce qui défile devant mes yeux ?</div>
<div style="text-align: justify;">
Hormis l’adolescente fascinée par son I-Phone, les autres personnes assises sont toutes à lire. Ouf, le livre traditionnel n’est pas encore mort !</div>
<div style="text-align: justify;">
Voie 6, un photographe prend une position tarabiscotée pour tenter le cliché d’un TGV. Trois gamines passent en courant dans un bruit de tongs en bois qui clapotent sèchement sur le béton du quai. Une demi douzaine d’agents SNCF poussent des fauteuils roulants. L’arrivée du train approche et plusieurs personnes s’agglutinent au début du quai. Il y a trop de jolies filles dans une gare ! Peut-être les femmes pensent-elles la même chose de la gent masculine ?</div>
<div style="text-align: justify;">
Un chauffeur fait les cent pas, l’oreille gauche collée à son mobile, en serpentant au milieu de tous ceux qui attendent à la voie 6. A la main, il tient une feuille A4 sur laquelle une personne appliquée a tracé d’un large feutre noir en lettres capitales le nom LEROY. Sur les écrans géants, le dernier album de Stromae, √, s’affiche.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
A exactement 15h42, le train en provenance d’Hendaye déverse son flot de passagers à la voie 9. Peut-être viendras-tu m’attendre sur le quai ?</div>
</span><div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
* <i>sauf à la gare d'Austerlitz où dès l'entrée panneaux des arrivées et des départs accueillent les visiteurs dans un format identique et clairement lisible :</i></div>
</span><br />
<div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZZvsm8PQKZG0iawDnb0n4kYcuR2YorPuLD7ExZq935mtVAYXU4TrRSU-9YHYOhgS5XwvXepznh7xHxY3nwvNADQldD1TQpk9wevmCPaQ9aoqv2niU9NGYkylkRZRrdf3WdMZ6CZilmKk/s1600/20130827_3723.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZZvsm8PQKZG0iawDnb0n4kYcuR2YorPuLD7ExZq935mtVAYXU4TrRSU-9YHYOhgS5XwvXepznh7xHxY3nwvNADQldD1TQpk9wevmCPaQ9aoqv2niU9NGYkylkRZRrdf3WdMZ6CZilmKk/s1600/20130827_3723.jpg" /></span></a></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</span><br />
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-60518803827998231082013-08-21T20:15:00.000+02:002013-08-30T14:06:36.243+02:0035,3 + 32 = ½ de M<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> Pour l’objectif des 100 kilomètres de Millau, je me suis
fixé deux sorties d’entraînement visant à valider, ou non, mon engagement. Deux
paliers en forme de sortie longue où l’organisme est mis en charge de très
longues heures. La première de ces sorties était ce matin, avec un entraînement
combiné course à pied/VTT réparti en cinq tronçons. En un, 16,3 km de
course à pied, à jeun. En deux, après une rasade d’eau sucrée et une tranche de
pain d’épices, 16,6 km de VTT. En trois après la même collation que 50 minutes
plus tôt, 14 km de randonnée sportive en sous-bois avec 125 m D+, incluant un
micro ravitaillement aux 5<sup>e</sup> et 10<sup>e</sup> km avec rasade d’eau
sucrée mentholée et tranche de pain d’épices. En quatre, après une gorgée d’eau
et une pâte de fruits, une nouvelle sortie VTT de 16,3 km. Puis pour conclure,
cinq kilomètres de course à pied, avec soleil au zénith, sur une base un peu
plus soutenue, à savoir trois secondes plus rapidement que ma cadence sur
marathon.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> Le bilan ? Aussi important que cet effort qui s’est
déroulé sur plus de six heures (6h05’40 exactement, auxquelles il faut rajouter
le temps nécessaire au changement d’équipement et de cuissard). N’ayant pas
forcé durant toute la sortie, je me sentais capable d’enchaîner de nouveaux
kilomètres en course à pied. De très bon augure à J-38. </span></div>
<div class="MsoNormal">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif;"><span style="font-size: large;"> Question alimentation, s’il est conseillé de boire environ
un litre à l’heure, j’en suis pour ma part à peine à 75 cl en plus de six
heures. Sans que cela soit un handicap (?), ni que j’ai besoin de me précipiter
comme un malade sur une bouteille une fois la sortie achevée. Puisque je m’entraîne
de la sorte depuis un bon de bout de temps, je m’oriente donc pour Millau vers
une alimentation uniquement composée d’eau sucrée (en plus grande quantité que
ce matin, évidemment), de pâtes de fruits et de pain d’épices. Cela semble me
réussir, je ne vais donc pas changer.</span></span></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> Il me semble aussi que la possibilité offerte par l’organisation de pouvoir
disposer d’un sac au terme du marathon et au 70<sup>e</sup> km est plus qu’utile.
Pour changer de maillot aux 42e et 70<sup>e</sup> km, et très certainement de
chaussures au 70<sup>e</sup> km.</span></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">
</span>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> Au terme de cette sortie longue très longuement longue, je
suis de plus en plus dubitatif sur les plans d’entraînement qui ne prévoient
pas de sorties de plus de 3 ou 4 heures. Comment se connaître, se jauger, gérer
les questions alimentaires et anticiper les soucis vestimentaires sans rester
un grand nombre d’heures sur le bitume ?<br /> Par contre, si la météo fin septembre dans l'Aveyron est du même acabit que celle qui rayonnait à midi sur le Soissonnais en cette fin août (26°), je sens que je vais être assez mal ...</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCcn7hfkZS0MH9nrc3MdrG4Yc7XaId5oDoQuHVhQXMbl55YGFxsNMy_uRIMN7cc5gLzlHZ6dSrp959-mbDUWA-IcMPZQ-qbI5pONobKh2rzRzIX-vB7qgjMFtN1CHSLRhprkRdA-b6hU0/s1600/20130821_4780.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCcn7hfkZS0MH9nrc3MdrG4Yc7XaId5oDoQuHVhQXMbl55YGFxsNMy_uRIMN7cc5gLzlHZ6dSrp959-mbDUWA-IcMPZQ-qbI5pONobKh2rzRzIX-vB7qgjMFtN1CHSLRhprkRdA-b6hU0/s1600/20130821_4780.jpg" title="De bonnes chaussures, du pain d'épices, des pâtes de fruits et de l'eau sucrée mentholée et c'est parti !" /></a></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-79133037666506112532013-07-30T23:04:00.000+02:002013-08-30T14:09:01.561+02:00Millau : J-60<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif;"><span style="font-size: large;"> La santé me dit non, le mental me dit oui. Aussi après une longue interruption de plus de cinq semaines, j'ai rechaussé mes baskets et repris un entraînement entièrement recomposé. Tout seul, dans mon coin, parce que je ne suis pas sûr que la santé le permette, j'aligne à raison de quatre fois par semaine des sorties longues en endurance fondamentale et des sorties presque aussi longues mais sur un parcours qui s'apparente un peu à celui qui m'attend dans soixante jours du côté de Millau.</span></span></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> A cette heure, la distance me fait peur, m'impressionne et même au terme d'une sortie de 23 km avec 417 m de dénivelé positif accomplie ce matin –soit près de la moitié du dénivelé qui m'attend fin septembre dans l'Aveyron– j'ai du mal à m'imaginer sur une distance de 100 kilomètres. Un marathon, c'est humain en comparaison. Je me dis qu'après tout, ce n'est que deux fois un semi ! Pas franchement le bout du monde. Mais là, 100 km, c'est tout de même 2,37 marathons. Et qui termine un marathon frais comme un gardon ? ... Alors 2,37 marathons, c'est plus qu'intimidant. En tout cas, cela m'intimide fort.</span><br />
<span style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif; font-size: large;"><br /></span><span style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif; font-size: large;"> Je lis la prose des précédents coureurs qui se sont élancés dans l'aventure. Ils ne sont pas si nombreux que cela ! Nous étions plus de 40.000 au départ du marathon de Paris en avril dernier. Nous ne serons, si j'en suis effectivement, que 1200 au départ de Millau le 29 septembre 2013 à 10h00. Une petite bande de copains en comparaison du MDP !</span></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">
</span>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> Plus je lis de récits, qu'ils soient de champions qui bouclent la distance en à peine plus de sept heures ou qu'ils soient de galériens qui cheminent près de vingt heures durant, et plus je me fais humble et petit poucet. Cent kilomètres. C'est que le chiffre donne une dimension à la distance ! Aussi comme cela m'impressionne fort, j'essaye de préparer mon sujet au plus près possible, histoire de mieux savoir où il me faudra être encore plus modeste, plus attentif. Et là, surprise, je n'ai trouvé nulle part de parcours bien détaillé, avec une cartographie comme on trouve pour les parcours de marathons. C'est peut-être idiot, mais savoir par où je vais précisément passer, ça m'aide, ça me rassure un peu. Et puis cela me permet de bien pouvoir me chronométrer, rester sur le tempo que je me suis fixé. Il sera toujours temps si j'ai été trop prudent de retenter l'histoire une autre année !</span></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">
</span>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> Ne trouvant donc pas mon bonheur sur le web, j'ai décidé de tracer mes propres cartes. Et comme je ne suis pas égoïste, je les mets à disposition de qui n'en veut :-)</span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">
</span>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> D'abord une vue générale du parcours. Merci à Michelin et son www.viamichelin.fr qui m'a permis de tracer ce plan d'ensemble. J'ai pensé que cette carte serait, pour les amis qui ont choisi de venir m'encourager, plus parlante que la minuscule carte au format GIF que l'on trouve sur le site <a href="http://www.sportnat.com/100km/Millau/Millau.html" target="_blank">Sportnat.com</a> (au demeurant, site excellent qui regorge de cent informations pour celui qui souhaite tenter l'aventure de Millau !).</span></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">
</span>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> Pour télécharger cette carte au format 31x31 cm, soit 883x883 pixels, <a href="http://www.birrer.fr/marche/Millau_parcours.jpg" target="_blank">c'est ici</a>.</span></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">
</span>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEilOo482tq1tkGMcn632GiCLnGSYlJmYv33iG8ZK1sVu6A3YXTGowVon4fGPtMIeeH_SEivgXfpOqq2DURH4WnvPsjOT1GF67tfciUBrDP4UtyqRLGAiaQc2tdGznY1LfyKxNZPuyaGQGI/s1600/Millau_ensemble.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"></span></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgcL3angWq5BgNbFNjb1YvumgzNhTvh6HWK3vkq2a29vZC3kuY7WNTNmSw8AiPGimJRNzCi_0tXxwPylWuDKf7iWBRz5OAR8n_ry7GJ9XuE7TvFJoEuMI8aGajBMVS8vNvgxAQje0oAhA/s1600/Millau_ensemble.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgcL3angWq5BgNbFNjb1YvumgzNhTvh6HWK3vkq2a29vZC3kuY7WNTNmSw8AiPGimJRNzCi_0tXxwPylWuDKf7iWBRz5OAR8n_ry7GJ9XuE7TvFJoEuMI8aGajBMVS8vNvgxAQje0oAhA/s1600/Millau_ensemble.jpg" /></a></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"> Comme pour courir, la carte précédente manque de précisions, voici maintenant une vue détaillée du parcours. Encore merci au site www.viamichelin.fr pour la cartographie ! </span><span style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif;">Et pour télécharger cette carte au format 95x95cm, soit 2687x2687 pixels (3,46 Mo), <a href="http://www.birrer.fr/marche/Millau_detail1.jpg" target="_blank">c'est ici</a>.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhn_0-9opoqBY985WIT8LD7Kp40cKjr4WyU5zqE359BDf8TK-wDearlNj-SlpQzY8UEakS8ueon7atMfHy2h6IMWtBGKOHV0s77jWn8wQVngjLOjV6XPX17lw2jIIK2CPuitf4NodA2lwY/s1600/Millau_detail2.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-size: large;"></span></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEifn_7Qd7P5MyVT_4Szo9biZcWt4tPIE9Asp7nKK6XS8TaSRFbx1nPsIN78v3SlXe2z8l86nh-2kKKIReuwXW5Pk9ZPvxLQ9f9N8jrWI9M4d6qpOoXz-C0WSJkTQuXHL28no3NVsequqZg/s1600/Millau_detail1.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEifn_7Qd7P5MyVT_4Szo9biZcWt4tPIE9Asp7nKK6XS8TaSRFbx1nPsIN78v3SlXe2z8l86nh-2kKKIReuwXW5Pk9ZPvxLQ9f9N8jrWI9M4d6qpOoXz-C0WSJkTQuXHL28no3NVsequqZg/s1600/Millau_detail1.jpg" /></a></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> Enfin, pour ceux qui comme moi ont envie (ou besoin) de savoir où se situent chacun des cent kilomètres du parcours, j'ai une autre carte en réalisation. Pour dans très bientôt ! :-)</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-50482645424900249632013-06-27T17:07:00.002+02:002013-08-30T14:08:27.361+02:00Compte à rebours anxieux<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> Sensation bizarre que de voir le compteur du temps qui
s'égrène. Aujourd'hui, je suis à J-93 de l’épreuve de Millau. Il me semble que
c'était hier que j'écrivais à certains amis que mon état n'était pas
catastrophique à plus de cent jours de ces 100 km que j'ai inscrits comme un
but, je ne sais plus très bien pourquoi</span><span style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif; font-size: large;">.</span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> Je fais du sur place, je n'arrive plus à courir, ni à
randonner. Ce matin, je n'arrivais même plus à tenir debout en patientant pour
ma prise de sang. Ressentiment bizarre que d'avoir l'esprit et les yeux fixés
sur cette date, de voir les entraînements programmés et non effectués
s'estomper comme la brume au petit matin efface un paysage, de sentir son corps
à contre-courant de cette décision, un peu comme s'il me disait : « <i>Mais moi, on ne m’a pas demandé mon avis
pour aller m’user sur ces 100 km ! </i>». </span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> Alors j’essaye de me persuader, de toujours y croire, de me
dire que malgré un organisme qui refuse et une santé qui empêche, c’est
toujours faisable. Comme pour le marathon, je me force à croire que les médecins ont tort. Je me rassure en me disant que si les entraîneurs spécialisés proposent
des entraînements sur 9 ou 12 semaines, soit 63 à 84 jours, je suis toujours dans
les clous, qu’il me reste encore quelques jours pour parvenir à contraindre mon
physique à aller où je veux et non le suivre sur ces voies du renoncement. J’avoue
cependant que parfois le doute m’envahit.</span><o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-22148887539907963462013-06-19T21:37:00.001+02:002013-08-30T14:09:41.899+02:00Entre deux vertes, une mûre<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> Voilà un an maintenant, le 19 juin 2012, je partais pour mes
premiers kilomètres de marche, dans le but de tester tout ce dont je pourrai
avoir besoin lors de mon futur périple de 8000 km. Cent quarante sept sorties
plus tard et après 2120 km parcourus, ce qui n’était qu’un projet a réellement
pris forme. Depuis cette date, le dossier a bien avancé, hormis deux éléments :
mon apprentissage du russe est plutôt en berne et je n’ai aucune certitude d’obtenir
les visas nécessaires pour traverser le Turkménistan et l’Ouzbékistan. Ceci
pourrait, à cette heure, être une réelle catastrophe. C’était sans compter sur
une santé qu’un enthousiasme débordant n’a pas su rectifier : il est
illusoire aujourd’hui de penser me lancer dans ce défi le 1<sup>er</sup> janvier
2014 puisque les traitements dont j’ai besoin me clouent sur place pour deux
bonnes années. Deux années que je dois mettre à profit pour vraiment être
capable de me débrouiller en langue russe et surtout trouver le moyen d’obtenir
les visas que je souhaite.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"> Cette année est passée si vite que j’ai l’impression que c’était
hier. Et pourtant ! Les 260 pages de notes que j’ai tenues sont le témoin
de la transformation d’une idée en réalité palpable, de la naissance de plans B
et même C ou D, que l’exaltation initiale n’a jamais faibli, même si, comme depuis
deux semaines, je ne peux plus marcher ou courir parce que mon état de fatigue
est trop important. Comme l'a écrit Jean-Antoine de Baïf au XVIe siècle :
"Entre deux vertes, une mûre". Je reste donc convaincu de parvenir à
mes fins.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif; font-size: large;"> Evidemment, si tout allait bien, ce serait mieux. Mais je
crois qu’il n’y aurait aussi plus rien à raconter. Ni bien sûr la satisfaction d'avoir franchi l'obstacle. ;-)</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-2217762413566985002013-06-14T22:40:00.000+02:002013-06-14T22:40:46.486+02:00Noir et blanc à Canterbury<div class="MsoNormal">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, 'Times New Roman', serif;"><span style="font-size: large;">Deux heures et dix minutes, c’est le temps que j’ai pu
passer le 6 juin dans les rues de Canterbury. Avec mon appareil photo. :-)</span></span></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><div style="text-align: justify;">
Certes, je n’y étais pas pour mon unique plaisir, mais dans le cadre d’un voyage
scolaire pour lequel je faisais un reportage photographique. Bon, j’avoue, avec
un appareil photo en main, tout devient plaisir chez moi.</div>
</span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">J’ai tenté quelques clichés dans l’optique de mon futur
périple vers Samarkand. C’est-à-dire résolument tourné vers les gens, ceux que
je croise, ceux qui déambulent, ceux qui travaillent, bref ceux qui vivent. De
ces deux heures et quelques, j’ai retenu quelques portraits. En noir et blanc. </span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Pourquoi en noir et blanc alors que la vie est en couleurs
me rétorquera la majorité ? Parce que ! Parce que cadrer puis
déclencher, c’est d’abord éliminer. Eliminer tout ce qui n’apparaît pas dans la
photo. Le seul fait de réaliser une prise de vue est d’abord un tri visuel.
Donc un parti pris. Je choisis d’y rajouter le parti pris du noir et blanc.
Parce que j’aime bien le travail en noir et blanc de Josef Koudelka sur les
Tsiganes ou celui d’Hermance Triay sur les habitants d’Ouessant. Parce que mon
futur travail sur ceux qui vivent de la terre, je le rêve en noir et blanc. Enfin,
à partir du noir et blanc, chacun peut rêver les couleurs qu’il veut. Et j’aime
bien cette notion de lecture visuelle personnelle.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTKjZKHi5KXTPMGWphbV-tjjM5MxnWb_dxOfZZroTDkGPK2TJdb4aYNUdXnTBh6_HVVud28s7ipdlvu9DafZnDiFhISPp6cwAvP6BS645ZcMWcAG3SmZbs4NviIxb0wuYe-u3FAO77eBA/s1600/canterbury_165n.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTKjZKHi5KXTPMGWphbV-tjjM5MxnWb_dxOfZZroTDkGPK2TJdb4aYNUdXnTBh6_HVVud28s7ipdlvu9DafZnDiFhISPp6cwAvP6BS645ZcMWcAG3SmZbs4NviIxb0wuYe-u3FAO77eBA/s1600/canterbury_165n.jpg" title="© Thierry Birrer - 06/2013" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh1jgOJZdx4-pB65wH75LknhIvXW74m5s8zxLNFyr5TGlLrkerOjOIXvGB85by4weTMYdTMK1rlHrs6fB4lUT3bHQQJTWT8nvnqsGTUC08WVzEcWH7C88lysjti5Earh8biA5fhfYWHEmE/s1600/canterbury_223.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh1jgOJZdx4-pB65wH75LknhIvXW74m5s8zxLNFyr5TGlLrkerOjOIXvGB85by4weTMYdTMK1rlHrs6fB4lUT3bHQQJTWT8nvnqsGTUC08WVzEcWH7C88lysjti5Earh8biA5fhfYWHEmE/s1600/canterbury_223.jpg" title="© Thierry Birrer - 06/2013" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbsG27s3rYGrBVM5ZEo02TQ6lWTGiTXTl0IfPOzldI8_DXwNsD0JeTIhGg2MhB6WCGX4GUpjMz6PhK9TF-OkcQJhmrrLGoAUSpAqqwQFDIheWtSl7vYbtJx2F2H5HVLLF5N1sdBVW55dY/s1600/canterbury_256.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbsG27s3rYGrBVM5ZEo02TQ6lWTGiTXTl0IfPOzldI8_DXwNsD0JeTIhGg2MhB6WCGX4GUpjMz6PhK9TF-OkcQJhmrrLGoAUSpAqqwQFDIheWtSl7vYbtJx2F2H5HVLLF5N1sdBVW55dY/s1600/canterbury_256.jpg" title="© Thierry Birrer - 06/2013" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgamrwkgQS-VItt7V4qdB6J0X5ttjapNLz2nw8KBVb9MM9sMnUl0jsJJxGB8RIl8MPD0GbGZR1sPdwTIgR0EN94SurqRSXqDbD19tvs2sAVTTZFedVvpUMYwctiUL6MU3gcg1jS3DauV8/s1600/canterbury_281.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgamrwkgQS-VItt7V4qdB6J0X5ttjapNLz2nw8KBVb9MM9sMnUl0jsJJxGB8RIl8MPD0GbGZR1sPdwTIgR0EN94SurqRSXqDbD19tvs2sAVTTZFedVvpUMYwctiUL6MU3gcg1jS3DauV8/s1600/canterbury_281.jpg" title="© Thierry Birrer - 06/2013" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiigLLXonP4540cs4OKncdcSK98nOQBtIC9_nNTplR3cB9QCbXx2o6y283Ad3gfSjT_jsU18chetZFFsXAqKTEaCEO-AO6OOlL_I3wY-evhng5ffM8PvSOgfxhjb6q21NrL8zM5V1nbsPw/s1600/canterbury_284.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiigLLXonP4540cs4OKncdcSK98nOQBtIC9_nNTplR3cB9QCbXx2o6y283Ad3gfSjT_jsU18chetZFFsXAqKTEaCEO-AO6OOlL_I3wY-evhng5ffM8PvSOgfxhjb6q21NrL8zM5V1nbsPw/s1600/canterbury_284.jpg" title="© Thierry Birrer - 06/2013" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjPTRcWilnnOcOCoX4hwifb5TRUtGIqmCCbj6EgFhfbl3GUpAHTI5vOqvI0UhFTsUCkB0_J93itgqZkkxMI92O9aRMhb9rQ26HsNacFRCqPROaOftjiFxD6gmGiS3QKC_qBJBBafGUGlnk/s1600/canterbury_306.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjPTRcWilnnOcOCoX4hwifb5TRUtGIqmCCbj6EgFhfbl3GUpAHTI5vOqvI0UhFTsUCkB0_J93itgqZkkxMI92O9aRMhb9rQ26HsNacFRCqPROaOftjiFxD6gmGiS3QKC_qBJBBafGUGlnk/s1600/canterbury_306.jpg" title="© Thierry Birrer - 06/2013" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjF2wsUPI8p1t3Z1Y5CjE73lGo0c0Pgzp-JufE2EwgnDHYXkDDkJZ3Fh5GOdvE_0USROne7ItCFiNQFMMG-q_ibDXnCDhS77eXpzULjwcP-ccjq_CHmHMllepQd_6WT9rk5mAeA_2qZ8j0/s1600/canterbury_311n.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjF2wsUPI8p1t3Z1Y5CjE73lGo0c0Pgzp-JufE2EwgnDHYXkDDkJZ3Fh5GOdvE_0USROne7ItCFiNQFMMG-q_ibDXnCDhS77eXpzULjwcP-ccjq_CHmHMllepQd_6WT9rk5mAeA_2qZ8j0/s1600/canterbury_311n.jpg" title="© Thierry Birrer - 06/2013" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgz-hLU7IRnvqWVgJWz0HQD36w0-QheBnt8X59vFZcGeE6XYhUs4tmW_XXQLHzkNDPIcMRnrwhuL7I8O36VVgeybKVWMn37ftlcaLbB60Pg_BuDArN5l6rcryPtyMEBph38gvbbAQoB26k/s1600/canterbury_229.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgz-hLU7IRnvqWVgJWz0HQD36w0-QheBnt8X59vFZcGeE6XYhUs4tmW_XXQLHzkNDPIcMRnrwhuL7I8O36VVgeybKVWMn37ftlcaLbB60Pg_BuDArN5l6rcryPtyMEBph38gvbbAQoB26k/s1600/canterbury_229.jpg" title="© Thierry Birrer - 06/2013" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2001163162445129779.post-52836452683827399232013-06-09T23:24:00.000+02:002013-06-10T09:13:07.341+02:00Borne 62<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">Jeudi 6 juin. Promenade en ville. Le long d'une avenue fort fréquentée par les voitures où j'ai pourtant cheminé une dizaine de fois en autant d'années, je découvre une borne. Aucune indication "parlante" que ce nombre 62 gravé sur une des faces. Une borne quasi invisible et qui est inclinée probablement parce qu'elle se situe le long d'un grillage qui délimite un emplacement où les autos sont garées en épi, et qu'en reculant, les conducteurs doivent légèrement s'appuyer contre.<br />Il s'agit d'une borne militaire, dont, semble t'il, on ne sait dire rien d'autre que "c'est un repère militaire". Si jamais un lecteur de passage en savait plus, je suis preneur de l'information :-)</span></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEB6qKrpixMxtCumY_8nZQ9pwjgF6pfZY8oicRGsYTZun6TJAbQ0nRvlsBE4jf8aTza4yTA5zooEZhwalj0NY8A4T_htGbXzhlj7C83DxIxb-72utfWpyaAL8IAVrt5GFwRUKK6LeFYGM/s1600/20130606_soissons.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEB6qKrpixMxtCumY_8nZQ9pwjgF6pfZY8oicRGsYTZun6TJAbQ0nRvlsBE4jf8aTza4yTA5zooEZhwalj0NY8A4T_htGbXzhlj7C83DxIxb-72utfWpyaAL8IAVrt5GFwRUKK6LeFYGM/s1600/20130606_soissons.jpg" /></span></a></div>
<br />Thierry Birrerhttp://www.blogger.com/profile/18348590993694231745noreply@blogger.com0