4 mai 2013

J’ai tenté l’endurance fondamentale


Dimanche 27 janvier, 09h15. C’est parti. Rien ne va (grosse fatigue, pas envie, soucis gastriques) mais c’est parti quand même pour de l’endurance fondamentale. Je me suis fixé de courir sur une base de 6’40 au km durant 24 km, séance qui est à mon programme à 70 jours du marathon de Paris. Pas franchement de l’endurance fondamentale puisque, pratiquement, c’est mon allure marathon …
Quelques gouttes de pluie. Ah, si j’avais su, je ne serai pas parti.
Coup d’œil au chrono au terme du premier kilomètre. Je ralentis un peu pour être dans les clous : 6’39.5

Il pleut de plus en plus. J’ai les jambes lourdes. Est-ce dû à la fatigue qui me mine depuis deux jours ? Je commence déjà à envisager faire demi-tour. Mais bon, au moins atteindre le point kilométrique n°2.
Parce qu’à nouveau je ralentis dans les 25 derniers mètres : 6’38.7

Une longue ligne droite, du vent de face qui donne une certaine violence aux gouttes de pluie. Et s’il fait le même temps lors du marathon de Paris ? Allez, on ne va pas abdiquer comme ça ! Si je ne m’entraîne pas dans les conditions difficiles, cela ne sera jamais facile.
Troisième kilomètre en 6’39.6. Presque parfait. Je commence à m’échauffer, ça me redonne un peu le moral.

Quatrième kilomètre ardu : il pleut de plus en plus fort, je n’ai pas l’équipement adéquat et surtout je suis couvert façon hivernale et la température est bien remontée. J’ai donc trop chaud. La route est inondée, je dois slalomer pour éviter les flaques. Et les autos. Je croise à nouveau mon marcheur habituel. Je reste ébahi par sa vitesse. Je n’arrive cependant pas à trouver la marche athlétique gracieuse.
Point 4 en 6’38.3. Cette fois je n’ai pas eu à ralentir, j’ai trouvé le bon tempo.

Nouvelle longue ligne droite. Un abruti en Fiat Punto rouge qui dépasse les deux autos qui me croisent et qui ont pourtant mis leur clignotant pour indiquer qu’elles s’écartent pour m’éviter. Court instant de vigilance : je m’attends à ce que la Punto termine au fossé car les deux autres autos gardent leurs trajectoires. Coup de klaxon appuyé. Ouf ! C’est passé. Mais franchement sur une telle départementale, est-il besoin de doubler ?
La pluie bien de face. La vision devient mauvaise du fait des lunettes. Voilà plus d’un kilomètre que j’avance en regardant mes pieds. Pas très enchanteur !
Deux cent mètres de montée. Tenter de garder le rythme. 6’39.5 au km. Parfait sauf que les jambes me semblent lourdes et que j’ai les pieds trempés.

La pluie pianote sur mon chronomètre et change les fonctions. Manquait plus que cela ! Bref arrêt, ôter les gants, réactiver les fonctions, renfiler les gants, repartir. J’allonge la foulée pour rattraper le temps perdu. Heureusement, c’est une longue portion en faux plat descendant. Avec le vent latéral arrière. Et une pluie de plus en plus intense.
6’32.3 au sixième kilomètre. Aïe ! Trop rapide. J’essaye de garder gravée en moi la phrase d’Alain Mimoun : « Savoir courir lentement pour pouvoir courir vite. »

Une silhouette dans la campagne en face de moi. C’est rassurant, il n’y a pas que moi et le marcheur athlétique pour braver ainsi les éléments. C’est bête, mais ça fait plaisir au moral que de croiser quelqu’un. Surtout que ce dimanche matin, les cyclistes ont déserté le goudron. Nous ne nous croiserons cependant pas : ma route bifurque à gauche.
Fin du 7ème km : 6’18.0. Ouhlà ! Pas bon du tout ça. Le rythme est beaucoup trop élevé. La faute au vent et le faux-plat descendant ?

Je décide donc de ralentir. Sauf que le joggeur a bifurqué comme moi et il me suit à trente mètres. Regain d’orgueil –ou simple bêtise ?–, je garde le même tempo pour ne pas être rattrapé dans la courte montée qui s’annonce.
Sommet de la côte, j’ai doublé mon avance sur mon suiveur. Bifurcation à droite. Mimoun se rappelle à moi : « Lentement ! ». Je ralentis. Une minute plus tard, j’entends des pas dans mon dos. Le joggeur m’a recollé à la faveur de la descente. Bon, je m’en moque, j’ai décidé de rentrer et de ne pas aller au terme des 24 km : je suis trempé, les embarras gastriques rappellent leur existence et surtout la méforme du départ dont le docteur me dit de me méfier. Je sortirai demain si santé et météo le permettent.
– Bonjour ! 
Bonjour ! Mon suiveur me dépasse. C’est une suiveuse.
Drôles de conditions pour une sortie !
Oui, je me suis trop couverte !
Fin de la discussion, elle est cinq mètres devant moi. Pour une fois, le dicton de Mimoun est plus fort que l’orgueil. Enfin, pas complètement : 6’23.6 au 8e km. Ce n’est plus du tout de l’endurance fondamentale. Déjà qu’en 6’40, cela n’était pas franchement le cas …

Obliquer à droite pour rentrer ou poursuivre le tracé prévu ? Je suis maintenant bien chaud, mais totalement trempé. Courte hésitation. La raison l’emporte : l’état global ne joue pas en faveur d’un 24 km.
Dernier kilomètre en 6’35.7

Neuf kilomètres en 59’07. Ça donne 6’33 au km. Exercice un peu raté, même si cela ne représente que 53 secondes d’avance sur le temps idéal, ce sont 53 secondes de trop. Je retenterai demain. Si forme et conditions climatiques sont en ma faveur.

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